J’ai toujours eu peur de mourir. Peur du « rien », du noir, de l’infini. Du toujours et du jamais : rendu là, c’est pareil.
Peur de ne plus pouvoir penser, de ne plus avoir de conscience et de corps. Peur de ne plus avoir les mien.ne.s à mes côtés.
Peut-être que ça ne m’aide pas, de ne croire en rien. Ou de croire en toute sans me brancher sur rien. Parce que veux, veux pas, le paradis, c’est une belle image en cristie. Mais l’idée me semble impossible. Et franchement, je n’ai aucune garantie.
Je préfère vivre le mieux possible aujourd’hui et maintenant, mais y’a toujours cette date de péremption qui continue de m’angoisser, comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Est-ce que je devrais me foutre de ce deadline comme je me fous de celui de mes chips passées date que je mange pareil?
J’ai été confrontée à la mort la première fois lorsque mon grand-père est décédé. Ensuite, dans les dernières années, au moment où mes parents ont eu leur diagnostic de cancer et qu’ils ont dû passer à travers une panoplie de traitements, opérations et je ne sais combien de visites à l’hôpital.
Ils sont encore parmi nous aujourd’hui, Dieu merci. Je suis ô combien reconnaissante. Néanmoins, ça te fait cri**ement réaliser que vie = date de fin. Ça te fait réaliser que tes héros ne sont pas immortels. Je le savais en théorie, mais c’est devenu concret. Pis ce trop-plein de tangible, ben il fait mal et il fait peur.
Quand je pense à la mort, je pense à l’immensité. Je pense à l’immensité des étoiles, de notre galaxie et du système solaire au complet. C’est gros en sac**ment. Tellement qu’on n’a pas idée d’où ça s’arrête, et ça, c’est quand même assez freakant.
Où je m’en vais avec tout ça, me direz-vous? Qu’on ne sait rien. R-I-E-N.
On ne sait pas de quoi demain sera fait. Demain comme dans vie ou dans mort, comme dans la semaine prochaine ou dans cinq minutes. Comme la maladie de mes parents. Comme, cette année, le diagnostic de tumeur au cerveau de mon ami et l’accident mortel du cousin de ma BFF. Ou cette histoire de RAD qui m’a donné envie de brailler tout le long.
Toi, quelle histoire t’a fait penser à la mort?
Les gens vivent des choses qu’ils.elles ne se seraient ja-mais cru.e.s capables de traverser. Et pourtant, ils.elles y vont d’une main de maître. Les humain.e.s ont cette capacité d’adaptation impressionnante. Ça fait que, moi aussi, le temps venu, je serai bien capable de me faire à l’idée.
Aussi cliché que ça puisse sonner, il faut en profiter pendant qu’il est encore temps. Je sais que vous savez tou.te.s ça. Mais comme mes amies et moi on dit souvent, un p’tit reminder de temps en temps ne fait pas de mal.
Étrangement, au moment où j’écris, la mort ne me déprime pas. Au contraire, elle me donne juste envie de vivre FORT. On ne sait jamais de quoi le futur sera fait, mais je nous souhaite, aujourd’hui et maintenant, de foncer, de s’assumer et d’oser être heureux.ses.
Parce que demain, c’est déjà trop loin.