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Art de vivre

Le don d’organes, pour sauver des vies comme la sienne

C’est un gamin qui a du style. Une chevelure de feu, des yeux ricaneurs, un sourire radieux agrémenté par des taches de rousseur à profusion. C’est un garçon de 12 ans, actif comme ses parents; BMX, vélo de montagne, snowboard, trottinette, etc. Il est vif et brillant. Il s’appelle Malik.

Malik a terminé, en juin dernier, sa 6e année. Le dernier jour de l’année scolaire, pendant les célébrations de graduation, il s’est effondré. Il est tombé, sans aucune raison apparente. Il a été transporté à l’hôpital pour subir une batterie de tests. Le verdict; Malik a besoin d’un nouveau cœur pour poursuivre sa vie. On pourrait penser qu’il a roulé les 12 premières années de sa vie avec un pneu sur le flat, sans qu’on s’en aperçoive. Maintenant, il faut changer la mécanique au complet s’il veut continuer sa route.

Je veux qu’il vive. Je veux qu’il gagne des championnats d’un sport qu’il aimera plus que les autres. Qu’il fasse des études dans un domaine qui l’accomplira. Je souhaite qu’il tombe amoureux. Qu’il ait sa première peine d’amour. Qu’il puisse dire à sa mère que son 2e cœur est brisé et qu’il s’en remette encore plus fort. Je veux qu’il s’écorche les genoux en skate et qu’il pleure. Je veux qu’il vieillisse, entouré de ceux qu’il aime et qu’un jour, s’il le désire, qu’il ait des enfants. Qu’il les aime comme il est aimé.

On n’est pas dans New Amsterdam ni dans Grey’s Anatomy. On est ici, chez nous, à Ste-Justine. Vous pourriez, vous aussi, avoir un petit Malik dans votre entourage qui a besoin d’aide. Un petit cousin, un voisin, un ami, qui serait peut-être obligé de passer l’été entre les fenêtres de l’hôpital à rêvasser d’aller passer l’après-midi au skatepark. 

Crédit:Malik Déry / Crédit photo Mick Déry

Je conçois que le don d’organe soit un sujet difficile à aborder. C’est inimaginable, pour un parent, de seulement songer un instant à laisser aller la vie de son enfant. Mais malheureusement, il est indispensable de discuter des options en cas de « si jamais quelque chose arrivait » avec nos proches. Asseyons-nous à la table avec nos parents, discutons du terrible « si ». Discutons-en pour nos enfants. Prenons la décision ensemble, en tant que parents, pendant que nos enfants sont en mesure d’abîmer leurs vêtements de vert gazon et de faire des bombes dans la piscine.

Quant à moi, depuis que j’ai l’âge de signer, je choisis de donner ce qu’il restera de vivant en moi. Je le redis, ici, haut et fort à ma famille; si je perds ma vie, sauvez-la-leur. Je ferais la même chose avec mes enfants. 

Au moment où vous lisez ces lignes, Malik tient le coup, sa famille aussi. En attendant de recevoir un cœur, il reçoit beaucoup d’amour. 

Pour tous ceux, comme Malik, dont le don d’organe pourrait sauver la vie, jetez un coup d’œil derrière votre carte d’assurance maladie. Si votre signature n’y est pas apposée, vous pouvez compléter un document officiel sur le site de la RAMQ. Il y a plusieurs façons d’aider lorsque, comme moi, la santé vous sourit. Plusieurs collectes de sang sont organisées près de chez vous régulièrement. Donnez, vous sauverez des vies. 

S’il vous plaît, parlez-en. S’il vous plaît, signez. 

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Ton petit look

L’importance d’échouer dans la vie

(CHRONIQUE)

Il n’y a pas très longtemps, je suis tombée sur l’extrait d’une conférence de Sara Blakely qui parlait de son enfance et de l’échec.

Depuis le visionnement de cette vidéo, je n’arrête pas d’y penser. Parler de l’échec et le valoriser dès l’enfance… mais quelle merveilleuse idée ! Vous allez peut-être dire que je me réveille enfin, mais je me rends de plus en plus compte que l’éducation que nous recevons de nos parents et de notre entourage est primordiale. Elle nous laisse des traces souvent indélébiles, dans le positif comme dans le négatif, et j’aime beaucoup cet extrait, car c’est ce qu’il montre.

Sara Blakely s’est construite à travers cette vision de l’échec « positif », lui donnant donc une tout autre manière d’aborder la vie, finalement. Le fait que l’échec soit vu positivement, comme une force et même comme une obligation, fait l’effet d’une libération pour moi ! Oui, nous échouons tous et ce n’est pas grave.

Des échecs, nous en avons donc toutes et tous, qu’ils soient petits (vous avez raté votre toupet) ou plus importants (vous divorcez). Mais le point commun est donc que vous avez à un moment essayé. Et plus nous essaierons, plus nous saurons de quoi nous sommes capables et nous nous améliorerons en tant qu’être humain (c’est beau non?). Pour le toupet, vous regarderez davantage de tutoriels la prochaine fois ou bien vous irez tout simplement au salon de coiffure. Pour le divorce, vous êtes désormais libre et l’avenir s’ouvre à vous (ce n’est pas si simple, I know, mais finalement, c’est ça qui est ça).

Nous essayons, nous échouons et nous retenons des leçons : je ne suis sans doute pas destinée à être coiffeuse ou cet homme n’était pas fait pour moi. Évidemment, je ne vous dis pas non plus ici d’essayer de sauter d’une falaise voir si vous échouez ou non et ce que vous en retenez. On essaie des choses qui ne mettent pas en danger notre vie ou la vie d’autrui please.

Ne pensez pas que je vis chez les Calinours, je vous parle de l’échec positif alors que j’ai passé un bon 6 mois à penser que ma vie était un échec parce que j’étais de retour chez mes parents à presque 30 ans. Mais la vie passe, j’ai avancé et je me suis rendu compte que les retrouver était finalement une chance. Ça ne s’est pas fait en 2 jours, mais j’ai réussi à changer cet « échec » en quelque chose de très positif. Je me suis retrouvée là parce que j’avais pris le plus gros risque de ma vie : tout faire pour rester dans le pays de mon chum. Qu’est-ce que cet échec m’a appris? Déjà que l’amour peut faire faire des choses folles quand même (et c’est beau); que je suis capable de reprendre mes études et de les réussir, que je suis courageuse et que je ne dois pas mettre mes projets en veille pour une autre personne.

Ma vision de l’échec a également évolué grâce à mon nouvel emploi, car lors de mon premier jour, ma supérieure m’a dit : « ici on ne sauve pas des vies, donc si tu te trompes ce n’est pas grave » C’est certain qu’en travaillant dans une bibliothèque, on ne risque pas de faire de grandes bêtises, mais le fait qu’elle me le dise dès le début fut très déculpabilisant et me donne aujourd’hui juste envie d’essayer plein de choses ! Pensez-y, autoriser vos employés à se tromper (et surtout le leur dire), ça peut leur donner une belle confiance en eux.

Combien sommes-nous à ne pas oser quelque chose parce que nous avons peur de l’échec, du refus ou simplement du futur? Nous le faisons tous, c’est humain. J’ai encore du mal avec certains échecs évidemment, je suis moi aussi humaine que voulez-vous, mais j’essaie de me rappeler du discours de Sara Blakely et de me dire que si j’ai raté quelque chose, c’est parce que j’ai essayé.

Maintenant, parlons sérieusement, quel est votre dernier échec? Vous en avez appris quoi?