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Art de vivre

C’est quoi être un «vrai» parent?

Je n’ai pas d’enfants. Je ne sais pas réellement ce que c’est qu’être une mère. Je vois bien sûr les mamans autour de moi. Ma mère pour commencer, ma belle-sœur et mes amies mamans. Je peux essayer de me mettre à leur place, de m’imaginer ce qu’elles vivent, d’avoir de l’empathie. J’ai pleuré de joie quand leur bébé est né, je ris avec elles quand elles me racontent des anecdotes ou quand je suis témoin de moments cocasses de leur quotidien. Je peux les écouter et les réconforter dans leurs moments de doutes ou de fatigue. Je joue aussi parfois à la gardienne et j’ai ainsi un aperçu, un petit extrait de leur quotidien. Mais je ne sais pas réellement ce que c’est qu’être une maman.

Pourtant, depuis bientôt 2 ans, je suis la belle-maman de Petit Poulet, une belle cocotte de 4 ans. Je suis arrivée un peu beaucoup sur le tard, comme un cheveu sur la soupe. Je ne m’y suis pas vraiment préparée, je n’ai pas lu sur la parentalité ou sur l’éducation d’un enfant. Je n’ai jamais feuilleté le Naître et grandir. Et j’ai côtoyé très peu de belles-mères dans ma vie (en 32 ans, un seul nom me vient en tête)!

Ceci dit, comme un parent, je prends soin de Petit Poulet durant la moitié de sa vie depuis presque 2 ans. Avec son papa, on prépare les soupers, on s’occupe de la routine du bain, on joue avec elle, on se divise les allers-retours à la garderie. J’aime cet enfant. Je ris de ses questions ou de ses réflexions tellement vraies et candides. Je suis impressionnée de la vitesse à laquelle elle apprend et des leçons de vie qu’elle nous enseigne. Je suis soucieuse quand elle est triste ou anxieuse. Je suis fière de chacune de ses petites victoires. Comme un parent, je suis aussi fatiguée ou impatiente par moment, j’ai hâte à la sieste de l’après-midi durant le weekend. Comme un parent, j’ai compris qu’il y a un temps pour rire (on brise la routine, on fait les fous) et un temps pour être sérieux (on établit des limites ou on discipline). En quelque sorte, 50% du temps, j’ai une vie de parent.

Malgré tout cela, je me sens encore souvent comme une impostrice. Parce que je ne suis pas une « vraie » maman, parce que je suis avec Petit Poulet que la moitié du temps. Je me sens encore mal à l’aise quand des inconnus me prennent pour sa mère, car je ne veux surtout pas prendre la place de sa vraie maman. Autant j’adore ma routine avec elle et son papa, autant j’ai encore de la difficulté à me dire que ces deux personnes que j’aime tant sont « ma famille », que j’ai une « vie de famille ».

Je ne l’assume pas encore totalement. C’est comme si je n’y avais pas droit. Et je me pose des questions. Comment est-ce qu’on devient une belle-maman? C’est quoi au fond, être un vrai parent? Il y a probablement une tonne de réponses à ces questions. Comme il y a des tonnes d’histoires uniques sur la maternité et la parentalité d’ailleurs. Des histoires belles et douces et d’autres, plus complexes et difficiles. Sans jamais vouloir prendre une place qui n’est pas la mienne, j’imagine qu’avec le temps, j’apprendrai à assumer ce rôle dans ma vie, à le vivre pleinement et à trouver ma place comme bonus mom.

Avez-vous vécu ou vivez-vous ce type de dilemme dans vos vies?