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Art de vivre

Tu es bon chéri… mais pas tant que ça!

Je suis peut-être naïve, mais dans mon couple, je m’attends à ce que Chéri et moi on se partage les tâches familiales équitablement. Oui, je suis peut-être un peu féministe sur les bords. Oui, selon moi, Chéri doit s’impliquer autant que moi dans ce qui touche les enfants. Oui, je sais, je suis peut-être un peu naïve…

Comprenez-moi bien: je comprends que Rémi ne fera pas la rotation du linge saisonnier de nos minis, tout comme ce n’est pas moi qui passe le weed eater le samedi matin. Chacun a ses forces et ses tâches ménagères. Par contre, je m’attends à ce que mon chum puisse lui aussi changer une couche, donner des bains et lire un livre avant le dodo. Bref, qu’il puisse s’occuper de nos enfants avec bienveillance comme le ferait une mère. Et j’étais assez naïve pour penser que c’était comme cela partout, dans toutes les familles en 2021. Eh bien non. J’ai découvert que dans la tête de bien des gens (et même dans la mienne, imaginez-vous donc!) il reste toujours un petit fond ben ben vieux jeu qui se cache, où c’est acquis que la mère fasse ces tâches et que c’est donc bien magnifique qu’un père les fasse.

L’autre jour, je voulais aller à la fête d’une amie. Pour la première fois depuis des mois, j’allais avoir une soirée à moi et c’est mon chum qui s’occuperait des enfants. En fait, mon chum n’avait jamais « gardé » notre petit de 9 mois parce que j’allaitais. Alors, depuis plusieurs mois, j’avais un mini-moi que je traînais partout. Mais pour cette soirée, nous avions convenu que je tirerais mon lait et que Rémi s’occuperait des 3 enfants tout seul (de 18h à minuit, genre).

Et bien durant la soirée, toutes les filles me faisaient remarquer combien Rémi était bon de s’occuper seul de notre progéniture. Il a reçu tellement d’éloges. Et moi aussi, je le vantais. Il aurait pu gagner la médaille du meilleur père ce soir-là. Je prenais de ses nouvelles aux heures pour être certaine que tout aille bien. Avec les filles, on se disait à quel point il était champion. Le lendemain matin, même son de cloche. J’étais si reconnaissante et je le remerciais pour cette belle soirée, ce beau privilège qu’il m’avait donné en s’occupant de nos enfants. Et c’est là que j’ai réalisé: Mais personne ne me félicite JAMAIS moi de m’occuper de mes enfants.

Quand Rémi travaille sur la route et qu’il découche à l’extérieur 2 nuits (parce que oui, cela fait partie de ma réalité en plus!), personne ne me félicite de prendre soin de nos enfants. Mon chum en est reconnaissant, oui. Mais je ne suis pas la championne des mères. Quand il n’est pas là, que je donne 3 bains en ligne et que je borde 3 enfants les uns après les autres, personne ne me félicite. C’est juste normal. Je suis une mère qui s’occupe de ses enfants. Alors, pourquoi étais-je si reconnaissante de ce qu’avait fait Rémi ce soir-là? Et pourquoi mes amies le trouvaient-elles si champion? C’est simple, parce que ce ne sont pas tous les pères qui font cela. Ce ne sont pas tous les pères qui s’impliquent autant que les mères. Parce que même si nous avons progressé, il reste du chemin à faire pour que les pères aient les mêmes responsabilités que les mères au sein de la famille.

Ceci étant dit, je sais que beaucoup de mères ont un super soutien de leur conjoint et que celui-ci (tout comme mon Rémi) s’implique beaucoup dans la famille. Il y a beaucoup (et de plus en plus) de bons papas qui font un travail excellent. Mais il y a encore beaucoup de papas qui ne s’impliquent pas autant, laissant la tâche des enfants exclusivement à la mère (et toute la charge mentale qui vient avec d’ailleurs). Et c’est pour cette raison que mon Rémi a gagné une médaille bidon, à son insu, un soir où il a seulement joué son rôle de père…

Et vous, trouvez-vous qu’il reste encore du chemin à parcourir pour que les pères s’investissent autant que les mères auprès des enfants?