Étiquette : peur
D’après les observations de chercheurs de l’Université de Liverpool, le nombre de femmes tokophobes augmenterait de façon inquiétante, rapporte Le Parisien.
La tokophobie est la peur d’accoucher. Elle peut se traduire par des crises d’angoisse, de l’insomnie ou des vomissements, par exemple.
Or, le nombre de femmes tokophobes aurait augmenté de 40 % en 3 ans au Service de maternité de Liverpool, en Angleterre. La raison en serait la télévision.
En effet, il semble que les futures mamans seraient traumatisées par les images d’accouchements télévisés. Ceux-ci sont d’ailleurs très populaires dans les émissions de téléréalité.
Il existe deux formes de cette maladie, primaire et secondaire, soit d’avoir vécu un traumatisme sexuel ou d’avoir eu un premier accouchement difficile.
La tokophobie peut, par ailleurs, toucher le père, se traduisant par une trop forte inquiétude quant à la venue au monde de l’enfant. Cela est plus rare, car selon une étude suédoise, seulement 11 % des futurs papas en seraient touchés.
Parue dans Pediatrics, cette étude d’un an avait pour but de faire un lien entre cette capacité et des caractéristiques physiologiques et socio-émotives.
D’autre part, les chercheurs ont tenté de comprendre si ces aspects étaient liés aux parents et au statut socio-économique, entre autres.
Dirigés par le Dr Inbal Kivenson-Baron, ces spécialistes de la Faculté de l’éducation à l’Université de Haïfa, en Israël, ont démontré tout autre chose.
Il semble en fait que l’intrépidité d’un enfant soit causée par des facteurs neurologiques et des prédispositions génétiques, et ce, beaucoup plus que par des standards d’éducation.
D’autres observations ont pu être remarquées. Par exemple, le rythme cardiaque des enfants intrépides augmente moins facilement.
C’est lorsque les chercheurs ont tenté de reconnaître certains aspects sociaux qu’ils ont vu que ces enfants avaient moins d’empathie pour les autres.
De plus, ils ont plus tendance à être agressifs face aux autres, surtout lorsqu’il s’agit d’avoir un avantage sur eux ou de ne pas regretter un geste qui n’est pas accepté socialement.
Finalement, même si une tendance antisociale a été relevée, ces enfants ont de la facilité à s’intégrer socialement.
Un autre facteur à la délinquance
Selon l’American Journal of Psychiatry, les enfants qui ne manifestent pas de peur ont plus de chances de devenir des délinquants en vieillissant.
Pour en arriver à une telle conclusion, on a mené une étude pendant vingt ans à l’île Maurice. Au départ, on a évalué la réaction de peur de 1 800 enfants de trois ans face à des bruits qui auraient dû les effrayer. On a ensuite mesuré leurs réactions cutanées et leur sueur.
20 ans plus tard, les chercheurs ont examiné plusieurs casiers judiciaires pour y trouver 137 de leurs participants qui, à l’âge de 23 ans, avaient commis des délits ou encore des crimes plus graves. Ces 137 personnes n’avaient jamais eu de réaction de peur lors du test à l’âge de 3 ans. Comparativement, ceux qui n’avaient pas commis de crime à 23 ans avaient tous manifesté de la peur.
On constate donc que la délinquance serait attribuable au fonctionnement du cerveau et non pas seulement à des facteurs sociaux et économiques.
L’étude suggère également aux femmes enceintes de cesser de fumer et de diminuer leur consommation d’alcool et de drogue afin d’éviter le plus possible que leurs enfants deviennent des délinquants.
On ajoute que les jeunes de 3 à 5 ans qui s’alimentent bien, font de l’exercice et sont stimulés mentalement ont 35 % moins de risques de devenir des criminels.