C’est aujourd’hui que la deuxième saison de Plan B débarque dans la section Véro.tv d’ICI Tou.tv EXTRA et laissez-nous vous dire que, si vous n’êtes pas déjà abonnés, ces six épisodes méritent amplement les quelques bidous par mois que ça coûte (#NotSponsored). Prévoyez-vous un bon quatre ou cinq heures parce que vous voudrez tout voir d’une traite; ça s’écoute comme un très long film. Très long, mais aussi très bon.
C’est dans les premières minutes du premier épisode qu’on comprend pourquoi Florence, interprétée avec brio par une Sophie Lorain qui sait se montrer à la fois forte et vulnérable, voudra contacter l’agence Plan B. Dans un magnifique plan-séquence de cinq étouffantes minutes, une scène qui donne le ton au reste de la saison, l’animatrice radio à qui tout semble sourire professionnellement retrouve sa fille Marilou (Émi Chicoine), morte par suicide dans son lit et contacte les ambulanciers. On la voit complètement déboussolée, sous le choc, alors que tranquillement son ex, Nicolas (Luc Guérin), et son fils, Félix (Lévi Doré), la rejoignent avec leurs propres réactions, histoire de rappeler que le deuil n’est pas vécu par tout le monde de la même manière. Parce que si la deuxième saison de Plan B explore évidemment les liens familiaux, elle nous fait plonger également dans les multiples facettes du deuil.
La perte d’un parent, d’un enfant, d’un animal, le deuil d’une carrière, d’une relation amoureuse, d’une vie qui aurait pu être autrement… Et tout ça avec la pièce Proserpina de Martha Wainwright en leitmotiv, la dernière que sa mère Kate McGarriglea écrite avant sa mort, en 2010. Côté musique, on pouvait difficilement choisir mieux. Bien sûr, ça arrachera le c?ur de bien des parents, mais tout le monde peut se retrouver dans l’un ou l’autre des personnages de cette famille parfois déchirée, parfois unie. Ce ne sont pas que les relations parents/enfants qui sont abordées, mais aussi celles entre frère et s?ur, le consentement sexuel, le divorce, le suicide, la maladie, la dépression… En fait, si on compare avec la première saison, les drames de Florence sont bien plus ceux que la vie met dans son chemin que ceux qu’elle se crée elle-même avec ses voyages dans le temps, contrairement à Philippe (Louis Morissette), qui en avait abusé jusqu’à un point de non-retour.
D’ailleurs, aucun besoin d’avoir vu la première saison pour comprendre la deuxième. Vous manquerez seulement un étonnant clin d’?il au premier épisode, alors que Magalie Lépine-Blondeau reprend son personnage de violoncelliste endeuillée le temps de filer à Florence un numéro de téléphone et un avertissement : ne pas trop reculer dans le passé. Par ailleurs, sans trop en dire, la scène finale est beaucoup moins choquante que celle de la première saison, mais le dernier épisode nous amène dans une intrigue absolument surprenante, qu’on n’aurait jamais pu voir venir.
Il faut souligner le jeu exceptionnel des jeunes et le choix de casting réussi à souhait. Ça ne doit pas toujours être évident de trouver des acteurs de talents qui se ressemblent suffisamment pour pouvoir jouer un même rôle à différentes époques.
Les Plateaupithèques (ou, si vous préférez, les résidents du Plateau-Mont-Royal) ne seront pas beaucoup déboussolés, la grande majorité des tournages ayant eu lieu dans le quartier, notamment dans le feu resto Belle Province de l’avenue Mont-Royal ou à la Société Saint-Jean-Baptise, ou a également été tournée une scène de Le Monstre qu’on pourra voir cet hiver. La magie, ce n’est d’ailleurs pas juste le retour dans le temps, mais c’est aussi de trouver aussi facilement des places de stationnement dans l’arrondissement!
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