C’est ce que recommande fortement l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), qui tient à faire le point sur ce à quoi devrait ressembler le régime adopté par une femme enceinte.
L’ASPQ affirme qu’une étude de l’Université Queen Mary parue dans le British Medical Journal, qui suggère qu’un régime faible en calories serait bon pour la santé de la mère et celle de son bébé, a été mal interprétée par les médias.
L’Association déplore d’ailleurs que ces derniers aient véhiculé des données erronées au public.
« Il est important de rectifier les propos tenus par certains médias puisque cette désinformation est susceptible d’encourager certaines femmes à entreprendre une diète hypocalorique durant leur grossesse, en étant persuadées qu’il s’agit là d’une solution saine », a expliqué Émilie Dansereau-Trahan, chargée de dossiers à l’ASPQ.
La solution saine, bien qu’elle peut varier d’une femme à l’autre, devrait être représentée par un gain de poids qui se situe entre 25 et 35 livres (11 et 16 kg), avance l’ASPQ.
La grossesse n’est guère un moment pour se restreindre et tenter constamment de limiter la prise de poids par peur de devenir ronde. « La prise de poids pendant la grossesse est non seulement inévitable, elle est souhaitée », peut-on lire dans le communiqué de l’ASPQ.
Après avoir accouché, tenter de perdre son poids en trop rapidement pourrait affecter et diminuer la production de lait et le niveau d’énergie de la mère, explique Mme Dansereau-Trahan.
Alors que plusieurs femmes enceintes sont souvent méfiantes à l’idée de prendre un médicament ou de se faire injecter un produit, voilà qu’une étude réalisée auprès de 55 570 enfants venus au monde durant l’épidémie de grippe en 2009 révèle qu’un vaccin n’a pas nécessairement d’effets dramatiques et peut même être bénéfique.
En effet, des chercheurs de l’Ottawa Hospital Research Institute, du CHEO Research Institute et de l’Université d’Ottawa ont découvert que les femmes vaccinées contre le virus grippal avaient trois fois moins de chance d’avoir un enfant mort-né (- 34 %).
Il a également été prouvé que ce vaccin réduisait de 28 % le risque des femmes d’accoucher avant 32 semaines de grossesse, et de 19 % les chances que leur bébé ait un faible poids à la naissance.
Il est ressorti qu’en plus de ses bienfaits qui donnaient droit aux bébés d’être immunisés contre certains problèmes (poids, prématurité, etc.), le vaccin contre la grippe H1N1 n’a pas démontré d’effets négatifs ou indésirables chez la mère ou chez l’enfant.
Parue dans l’American Journal of Public Health, l’étude des chercheurs s’est basée sur les données des naissances de l’Ontario (BORN).
Des chercheurs de l’Université Queen Mary à Londres ont déclaré que manger pour deux durant la grossesse et ne pas surveiller les calories consommées peut avoir des effets néfastes sur la santé de la mère et du poupon.
Selon eux, aider les femmes enceintes à développer « des méthodes saines de gestion du poids » ne signifie pas pour autant que leurs enfants manqueront de quelque chose ou que cela nuira à la santé des bébés.
Au contraire, cela peut empêcher des complications pour la mère, de même que les risques que l’enfant soit lui-même diabétique ou obèse à l’âge adulte.
Au Royaume-Uni, environ un tiers des femmes gagnent plus de poids qu’elles ne le devraient durant la grossesse. De plus, elles ont de fortes chances de rester prisonnières de leurs kilos toute leur vie, affirment les experts.
La recherche publiée sur le site bmj.com a évalué les résultats de 44 études distinctes en utilisant des données liées à plus de 7000 femmes.
Les chercheurs affirment qu’un régime équilibré et sain permet également de réduire de 33 % les risques de prééclampsie, de 60 % le diabète gestationnel, de 70 % le risque d’hypertension artérielle et de 32 % le risque de naissance prématurée.
Des recherches antérieures ont démontré que l’obésité chez une femme avant la grossesse pouvait avoir un effet négatif sur les organes du fœtus comme le cœur, le foie et le pancréas.
Parce que le développement du fœtus est sensible aux caractéristiques physiologiques de la mère, des chercheurs de l’Université de l’Ohio ont tenté de savoir si l’obésité maternelle pouvait également affecter le cerveau du fœtus.
À la suite de tests en mathématiques et lecture réalisés sur 3412 enfants âgés de 5 à 7 ans, on a conclu que les enfants nés d’une mère obèse avaient une fonction cognitive plus faible.
En effet, ces petits ont obtenu en moyenne trois points de moins en lecture et deux points en moins dans leurs résultats de mathématiques à des examens généralement utilisés pour analyser la fonction cognitive des bambins.
Il a été démontré que les fillettes et les ainés d’une famille où la mère est obèse auraient des aptitudes cognitives légèrement supérieures aux garçons et aux enfants qui naissent en deuxième ou troisième, mais tout de même inférieures aux enfants nés de mères avec un poids santé.
L’enquête parue en ligne dans le journal Maternal and Child Health appuie également les études qui suggéraient que des facteurs socio-économiques (scolarité et salaire de la mère, milieu familial, etc.) jouent aussi un rôle sur les aptitudes cognitives de l’enfant.
« C’est seulement de la graisse de bébé », voilà ce que disent et pensent sincèrement 88 % des mères qui ont en fait un bébé avec de l’embonpoint.
Selon une étude de l’École de médecine de l’Université du Maryland, qui a observé 281 couples mère-enfant, les mères d’un bébé obèse sont plus susceptibles d’être aveugles quant au poids de leur enfant.
Parmi les participantes âgées de 18 à 46 ans, 70 % d’entre elles n’ont pas réussi à pointer la bonne silhouette dessinée pour refléter et évaluer le poids exact de leur poupon. Malgré cette erreur, la plupart des mamans se disaient satisfaites du poids de leur bébé.
Les chercheurs croient que cette ignorance est due au fait qu’un poids santé durant les premières années de vie est signe de parentalité réussie, car les parents sont responsables de la santé, de la nutrition et de l’activité physique de leurs bambins.
Parmi les bébés participants, âgés en moyenne de 20 mois, 54,1 % d’entre eux étaient des garçons, et plus de 71,9 % de ces derniers étaient obèses ou avaient un surpoids.
Il est prouvé que les bébés qui sont en surpoids à tout moment pendant les deux premières années de leur vie sont plus susceptibles d’être obèses à l’âge de 5 ou 10 ans.
Les spécialistes conseillent aux mères d’allaiter le plus longtemps possible, de ne pas introduire les aliments solides avant l’âge de quatre mois, de s’assurer que le nourrisson dort au moins 12 heures sur une période de 24 heures et de se libérer de la poussette dès que l’enfant démontre un intérêt pour bouger.
Selon une étude publiée dans le Cancer Research, perdre seulement une petite partie de votre poids pourrait réduire de façon significative l’inflammation dans votre corps et ainsi abaisser vos risques de développer différents types de cancer, dont celui du sein.
« Je crois que le principal problème du corps est le poids. Plus une personne a de gras, plus les cellules produiront de l’inflammation. Plus il y aura d’inflammation et plus cette inflammation ira dans le système sanguin », explique la directrice du Prevention Center du Fred Hutchinson Cancer Research Centre de Seattle, Anne McTiernan.
L’étude réalisée sur des femmes en surpoids ne consommant pas d’alcool ou de tabac a révélé que celles ayant perdu du poids durant l’expérience avaient des niveaux d’inflammation nettement inférieurs à celles n’en ayant pas perdu.
Par exemple, les niveaux de protéine C réactive, qui a été liée au cancer du côlon et du poumon, ont diminué de 41,7 % pour le groupe de femmes ayant fait de l’exercice.
Rappelons que l’obésité accroîtrait de plus de 70 % les risques d’avoir un cancer du rein, selon le Cancer Research UK.