Denys de la Patellière, décédé dimanche (21 juillet) à l’âge de 92 ans, a réalisé quelques-uns des grands succès populaires du cinéma des années 50 et 60, tels que Un taxi pour Tobrouk et Du rififi à Paname, avant de se tourner vers la télévision à partir des années 70.
Il réalise son premier film en 1955, Les aristocrates avec Pierre Fresnay. Défilent ensuite devant sa caméra le gotha du cinéma de l’époque, dont Danielle Darrieux, Jean Gabin et Lino Ventura. Il tourne notamment Le salaire du péché (1956) avec Jeanne Moreau et Danielle Darrieux, Retour de manivelle (1957) avec Michèle Morgan, Les grandes familles (1958, d’après le roman de Maurice Druon) avec Jean Gabin, Pierre Brasseur et Bernard Blier, Du rififi à Paname (1965) avec Jean Gabin et Mireille Darc.
Son plus grand succès fut Un taxi pour Tobrouk en 1960, avec des dialogues de Michel Audiard, qui fit de Lino Ventura une star.
Denys de La Patellière a réuni également Jean Gabin et Louis de Funès dans Le tatoué en 1968. Il a travaillé avec Michel Audiard, Pascal Jardin et Alphonse Boudard pour les dialogues de ses films. Vivement critiqué par les jeunes loups de la Nouvelle Vague pour son « cinéma à la papa », il disait plusieurs années plus tard ne pas leur en vouloir.
« De nouveaux réalisateurs devaient se faire une place, et ils n’avaient pas tort. Si on ne veut pas prendre de coups de poing, on ne monte pas sur le ring », déclarait-il au Figaro en 2002. « J’étais un metteur en scène commercial, et ce n’est pas pour moi un mot péjoratif. Je n’avais pas l’ambition de faire une œuvre, mais de réaliser des spectacles et d’intéresser les spectateurs », ajoutait-il.
Son dernier film pour le cinéma fut Prêtres interdits (1973) avec Robert Hossein. Le succès s’éloignant, il s’était tourné vers la télévision, pour laquelle il a tourné des épisodes du Commissaire Maigret, Le comte de Monte-Cristo (1979) avec Jacques Weber, qui reste à ce jour l’une des meilleures adaptations du roman de Dumas, et le feuilleton Bonjour Maître avec Danielle Darrieux (1987).
Modeste et philosophe, il disait n’avoir « aucune amertume » par rapport à sa carrière. « J’ai eu une chance formidable de faire le métier que j’aimais et d’en vivre. Mes films ne seront jamais cultes, mais je ne serai pas le seul ».
À 81 ans, il avait signé un premier roman, L’enfant évanoui. Il était officier des Arts et des Lettres et père de cinq enfants, dont l’un dirige aujourd’hui la fiction de la chaîne Canal+.