L’humoriste Michelle Desrochers a dû quitter la maison de Big Brother Célébrités dimanche soir et c’est avec la tête haute qu’elle en est ressortie. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec l’hilarante humoriste et elle n’avait que du bon à dire quant à son parcours mouvementé dans l’aventure.
Michelle comment te sens-tu suite à ton éviction?
Ça va très très bien. J’ai fait une belle sortie à mon sens. Avec Marie-Mai, j’ai pu expliquer mon jeu à des gens qui ont peut-être trouvé ma façon de jouer extrêmement troublante. Quand j’ai su la façon dont le public m’avait perçu, le côté positif comme le côté négatif, je n’étais pas surprise. Donc moi, manipulatrice, menteuse, hypocrite, je le prends, ce sont de beaux compliments! Je pense que bientôt, les gens vont peut-être mieux comprendre le jeu et s’habituer à voir une femme jouer fort.
Est-ce que tu as le sentiment d’avoir joué trop intensément, trop rapidement?
Oui. Je pense que j’ai joué trop fort et que j’ai fait un parcours accéléré. C’est sûr que j’avais comme objectif de venir faire la promotion de mon humour, alors pour être à l’écran, il fallait être patron, il fallait être sur le bloc, il fallait s’en mêler et y participer au jeu! Je me suis tout le temps mouillé à des moments où je n’avais peut-être pas besoin de le faire, mais je pense que les gens me donnent trop de crédit quand ils disent que je suis une joueuse forte. J’avais une bonne vision du jeu, j’avais deviné l’alliance de huit, les Gryffondor, je voyais le jeu, mais quand mon tour est venu, j’avais trop le nez dedans pour bien le comprendre. Et oui, j’ai joué trop vite. Je ne pouvais plus m’arrêter. C’était un plaisir de mentir, d’y aller intense dans l’émotion, de s’entremêler dans un tissu de mensonges. Une fois que j’ai commencé ce pari-là, à la semaine un, je n’ai jamais arrêté de jouer, je ne pouvais pas m’en empêcher. Je jouais 24 heures sur 24.
Si tu pouvais changer le cours des choses, que changerais-tu de ton parcours?
Je pense qu’en regardant tous les épisodes, j’assume tout. Au sens où c’est quatre semaines et on voit ce que je voulais promouvoir, c’est-à-dire mon humour, mais aussi ma sincérité, puis toutes les façons dont une émotion peut être vécue. Dans la vie j’ai beaucoup d’émotions, mais à Big Brother, je les adaptais au jeu et c’est peut-être ça qui est venu troubler les gens. Mes regrets… l’alliance de trop, c’est-à-dire Les mecs comiques. J’étais incapable d’expliquer le jeu à Eddy et Karl qui avaient une vision différente… qui ne semblaient pas nécessairement comprendre les alliances et qui pensaient que ça avait rapport avec faire la vaisselle, haha! Donc, Les mecs comiques, c’était définitivement l’alliance de trop. Aussi, la fameuse alliance des humoristes qui n’existait pas vraiment, mais que tout le monde redoutait. Sinon, une fois que j’étais dans mon tissu de mensonges, je dois avouer que j’y prenais plaisir et je voulais aller au bout de ça. Je n’ai donc pas été surprise de vivre les conséquences et je n’ai pas été surprise de voir que ces conséquences arrivaient aussi tôt dans le jeu. […] Ç’a été vraiment l’fun de me mettre dans la peau d’une personne qui ment tout le temps. […] Je suis éventuellement rentrée dans une zone de jeu qui me rappelait vraiment l’impro, mes premiers amours. Chaque rencontre avec un nouveau joueur, c’est comme une nouvelle partie d’impro. Même les joueurs avec qui je n’aurais pas dû jouer, qui n’étaient pas dans mes alliances, comme Stéphanie par exemple, ou encore Lysanne. […] Ç’a été une erreur catastrophique, à mon avis. Mais c’était cool pour moi, l’hypersensible d’avoir accès à ce terrain de jeu là, le mensonge… Aussi, j’ai fait ce que l’on m’a appris à l’impro; de dire toujours oui. Donc j’ai dit oui à tout le monde, aux alliances et à tout et c’est certain que cela est venu me rattraper. Dans la vie, ça m’a quand même appris de grandes leçons sur moi, comme par exemple, des fois, tu as le droit de dire non. Je sais que ç’a choqué beaucoup de monde l’histoire que je ne voulais pas que personne ne me touche, mais dans la vie, tu as le droit de dire que tu ne veux pas être touché.
Au tout début, lorsque tu as franchi les portes de la maison de Big Brother, qu’est-ce qui se passait dans ta tête?
Je me demandais vraiment c’était qui tout ce monde-là, haha! Et puis une fois à l’intérieur, on n’avait plus de cellulaire pour les googler! On essayait subtilement d’apprendre à se connaître.
Quelle était ta stratégie initiale?
J’avais un plan en entrant dans la maison et c’était de rester discrète et de former une alliance majoritaire et secrète. Chose qui a rapidement pris le bord! J’ai été patron la première semaine et j’ai fait des alliances avec tout le monde, haha! Ce n’était pas tellement discret mon affaire, mais ça aura été assurément plaisant de jouer et j’ai senti que les gens ont peut-être remarqué une certaine lourdeur dans ma dernière semaine, et oui j’ai trouvé ça assez difficile de regarder les épisodes, mais je n’ai jamais lâché. Je n’ai jamais arrêté de faire de l’humour non plus. Il y avait beaucoup d’amour dans cette maison-là. On a fait des partys de danse, les joueurs m’ont donné énormément d’amour – ça ne s’est pas nécessairement transposé à l’écran, – mais je pense que ceux et celles qui sont dans la maison me comprennent pas mal plus que le public! Il n’y a personne dans la maison qui m’en veut. Ils m’ont sorti parce que je jouais trop fort et ça donne la frousse à tout le monde si on est honnête.
Ta relation avec PL Cloutier, où se situe-t-elle actuellement?
Ah, je le déteste, haha! Il est mon ennemi! Mais soyons clair; PL et moi, on joue la même game. Peut-être que moi je le fais avec plus de feux d’artifice, mais PL et moi sommes littéralement le même joueur dans la maison. Dans le sens où l’on est avec tout le monde, mais en même temps, on n’est avec personne. On fait confiance, on ne fait pas confiance… Cette semaine, c’était vraiment lui ou moi. Ce qu’il a fait autour de la table… il y a une subtilité faite au montage que personne ne pourra jamais entendre, mais ce que PL a dit autour de cette table… Il a brûlé tous mes ponts, son coup d’État a marché. J’ai peu de respect pour ce qu’il a fait dans le jeu, mais par contre, je dois dire que PL est un gars vraiment drôle et super attachant. Il est plus drôle que certains humoristes dans la maison. C’était une découverte pour moi, mais c’est certain que là […] arrêtez de me demander d’aller prendre un café avec. Je lui en veux, c’était un coup en dessous de la ceinture et il a bien fait son jeu. À mon avis, PL, c’est un peu moi et les gens vont rapidement le découvrir; il est mesquin avec son verre de vin, il écoute toutes les conversations, il est incroyable. Je lui souhaite beaucoup de succès et je l’emmerde!
Avec qui aurais-tu aimé aller en finale?
Martin et moi sommes un top deux audacieux. Mais parce que tu veux aller en finale avec quelqu’un qui a la personnalité d’un Tupperware (pour gagner), genre Marc-Antoine ou Hugo. […] Mais Martin je l’aime vraiment. On se disait qu’on s’aimait tous les soirs, je l’embarquais dans toutes mes alliances. Il m’a même dit « merci pour la ride Michelle », et moi je lui ai répondu « tu n’aurais pas dû me laisser conduire! » On était vraiment ensemble dans tout. Il me suivait. C’est même lui qui avait inventé que j’avais fait semblant de pleurer lors de la première semaine. […] Finalement c’était vrai! La salopette était beaucoup trop petite pour moi, je ne pouvais pas me pencher pour accomplir le défi… Malheureusement, dans le milieu de la télévision, ce genre de chose arrive souvent aux personnes de tailles plus, mais nous devons continuer d’essayer d’être drôle et de nous tenir. Donc quand Martin a dit que j’avais fait semblant de pleurer, juste pour ma game, j’ai embarqué, lui ai menti et dit « oui, c’est exactement ça! » […] Donc il serait dans mon top deux de coeur, mais tsé, pour un top deux stratégique, j’amènerais Hugo en finale et c’est certain que je l’aurais planté!
Qui, selon toi, se rendra en finale ?
Selon la direction que la maison n’arrête pas de prendre, d’après moi, ce sera Marc-Antoine avec son épouse Hugo, et peut-être Éléonore… On s’en va vraiment vers un top 5 de Gryffondor. La maison a constamment la possibilité de taper sur la chambre bleue, de faire un move, de briser ça, mais est constamment distraite. […] Guylaine devait sortir les filles de la chambre bleue! Elle va se faire piéger! Je lui ai donné cette chance-là, de voter au-delà de ce qu’elle pense de moi. Mais la maison continue de s’en aller dans une autre direction. Malheureusement, mes personnes préférées sont dans le pétrin. Guylaine, Stéphanie, Martin… Ça sent la soupe chaude et je ne dis pas ça parce qu’elle cuisine bien!
As-tu un projet surprise en préparation? Un nouveau spectacle?
Oui. J’ai un balado avec ma soeur qui est comédienne, qui s’en vient. Ça s’appelle les soeurs boulottes. Comme les soeurs Boulay, mais boulottes. Dans le podcast, je suis habillé comme Patrick Huard et elle, comme une comédienne avec un col roulé noir et ensemble on aborde la vie, l’humour, le théâtre, sous un angle féministe. Sinon, mon spectacle Michelle Desrochers en rodage, que je roulais avant Big Brother Célébrités, je le reprends. Il y aura du nouveau matériel, des tests, de l’impro, on va le faire partout au Québec et on va voir qui a aimé Michelle la joueuse et qui aime Michelle l’humoriste! J’ai confiance que les gens vont apprécier mon jeu. […] Il ne faut pas oublier que dans le mot téléréalité, il y a le mot télé! […] J’ai aussi senti tout l’amour de la production qui avait compris que je jouais un personnage. Je n’ai aucun regret, je suis en paix avec tout ça et je suis très très fière de moi!