Depuis plus d’une semaine, la chanteuse et musicienne Raffy partage ses incroyables illustrations pour briser les tabous sur des sujets sensibles, tels les troubles mentaux et les phobies. Vendredi, c’est un événement extrêmement traumatisant et malheureux qui a inspiré la belle artiste à s’ouvrir sur le thème du deuil périnatal.
Celle qui s’est mariée en 2017 avec son amoureux Marc-André Binette s’est confiée sur la fausse couche qu’elle a subie et la douleur que celle-ci lui a infligée, tant au niveau physique que mental, à travers un texte profondément touchant.
« Je n’en ai jamais parlé publiquement. Seuls mes proches sont au courant. Ce sujet-là, je ne savais pas si je voulais l’aborder, de un parce qu’il me fait encore très mal et de deux, c’est rare que les gens parlent de ce sujet-là ouvertement. Puisque le but de ma série de dessins est de déstigmatiser tous les sujets plus sensibles, j’ai décidé d’en parler. C’est un peu une thérapie pour moi », a souligné Raffy d’emblée.
« Le 22 juin 2019, je perdais mon bébé. J’étais enceinte de 3 mois. Le 21 juin, j’étais en show au Casino et j’ai commencé à avoir des crampes intenses et des saignements. J’étais évidemment ultra inquiète. Le lendemain, direction l’hôpital pour écouter le cœur du bébé et me passer une échographie. Résultat : pas de battements de cœur. La pire nouvelle que j’ai eu de toute ma vie. Le monde s’écroule devant mes yeux. Marc et moi étions brisés à ce moment-là. La peine est indescriptible. Le temps s’est arrêté. Tous nos plans d’avenir s’effondraient », raconte-t-elle en mentionnant que son amoureux et elle étaient déjà prêts à accueillir leur petit bout d’chou.
La chanteuse rapporte également avoir dû se rendre à l’urgence quelques heures plus tard, alors qu’elle souffrait d’une fausse couche hémorragique, qu’elle décrit comme la pire douleur de toute sa vie. « Je dois donc avoir un curetage d’urgence. Moi qui ai peur des aiguilles et des hôpitaux, je suis comblée. Le curetage, ça m’a traumatisée. Depuis, j’ai des flashs backs à toutes les semaines de ce moment. Je me rappelle des moindres détails. De la couleur des yeux de l’infirmier au plafond de la salle d’opération. Je pensais avoir eu mal. Là, j’ai goûté à la vraie douleur. En sortant de la salle d’opération, j’étais détruite. Vivre le deuil de mon bébé et cette douleur en même temps, c’était trop », indique Raffy.
« 2019 aura été une année très difficile pour Marc et moi. Retrouvez le sens de la vie, le goût de se lever le matin… c’est bizarre, mais au-delà de la peine, le sentiment le plus fort était de la honte. Un sentiment d’échec profond. La seule vue du bonheur des autres nous détruisait un peu plus chaque fois. On en voulait à la vie. C’est vraiment weird, parce que c’est le contraire de qui nous sommes. Et ce sentiment-là, on est une méchante gang à le vivre à tous les jours. Mais on n’en parle pas.
La fausse couche concerne une femme sur quatre. C’est BEAUCOUP. C’est un sujet qui ne devrait pas être tabou. C’est difficile à vivre ce deuil, parce qu’on se sent si seuls. À tous les couples qui ont vécu ça, je vous aime et vous n’êtes pas seuls! P.S Conseil d’amie : la fameuse question « à quand les bébés pour vous deux? »… Ne posez JAMAIS cette question, s’il vous plaît. On ne sait pas ce qu’un couple peut vivre. Ils n’en veulent peut-être pas, ils en ont peut-être perdu un, un des deux est peut-être stérile… ce n’est pas une question qui se pose. Ça fait mal chaque fois que quelqu’un me le demande et ça me met ultra mal à l’aise. Je suis certainement pas la seule qui déteste cette question », conclut-elle.
C’est avec un énorme « moton » dans la gorge et beaucoup de compassion que l’on envoie une tonne d’amour, de courage et de réconfort à Raffy et son mari Marc-André à travers ce deuil difficile.