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Top-15 des espoir du CH | 1ère position : David « l’aigle » Reinbacher

Pourquoi placer Reinbacher au premier rang de ce classement des plus importants espoirs du CH devant Kaiden Guhle, Juraj Slafkovsky et Lane Huston qui, chacun à leur façon et pour différentes raisons, pourraient tous prétendre au trône?

Allons-y à la mitraille pour Guhle et Slaf.

Premièrement, au même âge, Reinbacher est tout simplement meilleur en général que Guhle. J’appuie Simon Boisvert à 100 % sur celle-là. Je rajouterais que même à l’heure actuelle, il n’est pas si loin de l’Albertain à bien des égards…

Ensuite, le sens du jeu de Reinbacher est beaucoup plus développé que celui de Slafkovsky. S’ils avaient été repêchés tous deux en 2023, une majorité d’équipes auraient opté pour Reinbacher avant Slafkovsky. C’est une idée assez consensuelle qui est ressortie du dernier repêchage.

Maintenant, le choix de le placer devant Lane Hutson a été un peu plus déchirant et s’est vraiment joué sur des décimales et sur une réflexion plus poussée.

Au-delà des décimales, donc, comment justifier de placer Reinbacher devant Hutson qui a brisé le record de points de la NCAA pour un défenseur recrue, supplantant ainsi Brian Leetch et tous les Hughes et Makar de ce monde, et qui est même parvenu à dominer au Championnat mondial senior malgré son modeste physique à tout juste 19 ans?

Certains me répondront en choeur sur Facebook « Hutson est trop petit et a été repêché en fin de 2e ronde, pas besoin de se casser la tête ! »

Ce sont les mêmes qui disent que Hutson est un défenseur « à risque » malgré sa fiche de +133 à ses 148 derniers matchs, tout en enregistrant 161 points au passage…

Bref, des arguments massue en faveur de Hutson, il y en a… en masse.

Ce n’est donc pas une mince tâche de placer l’Autrichien devant Hutson. Reinbacher lui-même voit Hutson comme le prochain Makar!

Mais je préfère plutôt procéder par une analogie culinaire pour justifier et illustrer mon point de vue.

Imaginons que le travail de chef Jeff Gorton et de chef Kent Hughes est de faire un gâteau au chocolat.

À quel saveur est le gâteau ?

Au chocolat.

Mais que serait le chocolat sans le gâteau?

Juste du chocolat, essentiellement de la poudre de cacao.

Et donc, pour lui donner une structure, pour en faire un gâteau au chocolat, ça va prendre du lait, des œufs, de la farine et du sucre.

Reinbacher, c’est le lait, les œufs, la farine et le sucre.

Tout les ingrédients qu’on voit moins, goûte moins et sent moins, mais sans lesquels il n’y aurait juste pas de gâteau.

Ainsi, Hutson mettra nos sens en éveil et donnera la saveur, la couleur et l’odeur au jeu du Canadien.

C’est très important; l’offensive de Hutson va faire gagner des matchs, vendre des billets et augmenter les cotes d’écoute… et sa défensive ne devrait pas faire perdre l’équipe très souvent.

Reinbacher, de son côté, assurera toute sa structure, la cohésion, l’efficacité et la fiabilité… avec quand même une pincée de sucre!

C’est très important; ça peut faire gagner des séries et des championnats… Et ça aussi, au bout du compte, ça fait vendre des billets et monter les cotes d’écoute.

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1. David Reinbacher, DD 

Potentiel : 37.5/40
Assurance : 18.5 /20
Valeur d’usage : 27.5/30
Valeur d’échange : 9/10
Total  : 92.5 / 100

Potentiel : 37.5 / 40

On ne repêche pas un défenseur au 5e rang d’un repêchage aussi riche en attaquants si on ne le croit pas capable d’occuper un rôle clé sur une première paire pour de nombreuses années, ou si on ne croit pas que son potentiel est celui d’un défenseur élite.

On ne souhaite pas juste sélectionner un simple top-4 au 5e rang !

Les oreilles me frisaient un peu en entendant des projections conservatrices du genre après son repêchage…

À son année de repêchage, Reinbacher a présenté des statistiques supérieures à celle de Roman Josi dans la ligue élite de Suisse. En fin de saison, il était déjè devenu le défenseur numéro 1 de son équipe à 18 ans, un fait archi rare dans cette ligue que plusieurs – dont Guy Boucher – estiment plus forte que la AHL.

Certains aiment bien le comparer à Moritz Seider. D’autres parlent de Roman Josi.

Sans doute pour baisser les attentes, Mathias Brunet a récemment avancé les noms de Adam Larsson ou encore Rasmus Anderson.

Tout ça a du sens à différents degrés.

Mais, pour ma part, je préfère parler d’Alex Pietrangelo, car c’est très exactement ce défenseur qu’avaient en tête les dirigeants du CH lorsqu’ils ont arrêté leur choix sur Reinbacher en juin dernier. C’est du moins ce qu’on comprend à partir de la fameuse vidéo issue des coulisses du repêchage à partir de la 10e à la 13e minute :

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Au moment où Christer Rockström dit que « tous les clubs gagnants de la Coupe Stanley ont ce genre de défenseurs de premier plan », pour une deuxième fois lors des 5 dernières saisons, Alex Pietrangelo venait d’être la pierre angulaire de la défensive du club champion.

Alex Pietrangelo, lui aussi droitier, a été choisi au 4e rang en 2008 et présente, tiens, tiens, tiens, un gabarit semblable à Reinbacher de 6’3, 215 lbs.

Pour la petite histoire, on notera que Pietrangelo ne s’est définitivement établi dans la LNH que deux ans après son repêchage. Comme quoi même les défenseurs élites repêchés dans le top-5 ne font à peu près jamais le saut dans la LNH à 18 ans…

Même si au niveau du look, ils ne se ressemblent pas tellement sur la glace, quand on analyse Reinbacher, son physique, sa mobilité, la simplicité, l’efficacité de son jeu, on retrouve sensiblement les mêmes qualités fondementales que chez le défenseur des Knights qui, à 33 ans, se dirige sans trop faire de bruit vers le Temple de la renommée.

Tout ça pointe donc vers un défenseur de première paire, capable de jouer régulièrement 24-25 minutes par match.

Là où l’Autrichien m’a agréablement surpris au camp de développement et encore plus au tournoi des recrues et au présent camp c’est au niveau de ses qualités offensives. Michal Krupa et Billy Ryan en font d’ailleurs mention dans la vidéo.

Reinbacher voit bien le jeu et manie la rondelle avec aisance, tout en douceur, sans nervosité, avec une belle assurance (composed). Ça lui permet de bien patrouiller la ligne en avantage numérique et de faire d’impressionnantes lectures de la défense adverse, comme ici :

Disons qu’on est loin de Jared Tinordi au même âge !

Si, comme au camp de développement, on pense éventuellement le jumeler à Lane Hutson et qu’il mérite sa part de minutes sur l’avantage numérique, on croit que Reinbacher pourrait un jour, comme Pietrangelo, récolter une cinquantaine de points par saison dans la LNH.

Mais si jamais on réserve le gros du jeu de puissance à Lane Hutson, ce ne serait pas la fin du monde. N’oublions pas que Reinbacher a d’abord et avant tout été repêché pour son QI défensif supérieure à la moyenne et son jeu complet dans les trois zones à forces égales.

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Assurance : 18.5/20

Ses performances en Ligue nationale Suisse et à l’international, autant chez les juniors que chez les seniors, ainsi que sa personnalité, ont très certainement donné suffisamment d’assurance aux autres décideurs de la Flanelle pour qu’ils le préfèrent à de nombreux attaquants talentueux et prometteurs au 5rang du dernier repêchage.

Qui ne voudrait pas pouvoir compter sur un aigle pour patrouiller la patinoire (à partir de 0:50)?

On a sûrement jugé qu’il y avait moins de points d’interrogation entourant le développement de Reinbacher que celui de Michkov, et peut-être aussi ceux de Benson (qui connaît un gros camp à Buffalo!) et Leonard, pour ne parler que de ceux-là.

De notre côté, c’est le camp des recrues et le camp principal du CH qui nous donne le plus d’assurance que Reinbacher atteindra son plein potentiel dans la LNH dans un avenir plus que raisonnable tellement son jeu est mature pour son âge.

Dans les 30 dernières années, on ne se rappelle pas d’avoir vu un jeune de 18 ans aussi solide sur la patinoire. Son aplomb rappelle celui du jeune Andrei Markov, débarqué à Montréal en 2000 à 21 ans .

Reinbacher n’a tout simplement pas de défaut majeur et il semble même au-dessus de la moyenne dans à peu près tous les aspects imaginables.

Au plan psychologique, Reinbacher est un jeune homme brillant, posé et sympathique. Une vraie bonne personne, un vrai dauphin, comme il le dit lui-même! Le genre qui se porte volontaire pour ramasser les rondelles après la pratique, avec le sourire, comme on l’a vu faire à Brossard en juillet.

Il n’a peut-être pas le côté blagueur et cocky de Slafkovsky, mais il semble lui aussi avoir ce qu’il faut entre les deux oreilles pour réussir dans le marché montréalais.

On aime particulièrement, son humilité, sa sincérité et sa lucidité. Par exemple, lorsqu’il dit qu’il ne veut pas se mettre de pression, juste jouer sa partie, être lui-même, il joue effectivement comme un gars calme qui joue son match. Mais il ne joue pas timidement pour autant ; il tente et réussit un paquet de bons jeux, présence après présence.

Très solide, Reinbacher…

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Valeur d’usage/rareté : 28/30

Après notre analogie du gâteau au chocolat, certains pourraient avoir eu l’impression que Reinbacher paraîtra fade à comparer Hutson.

Or, cette impression est fausse. On vous l’a dit, il y a aussi du sucre en masse dans le jeu de Reinbacher!

Si un bon gâteau présente une belle consistance, Reinbacher, lui, présentera une belle constance et un jeu complet.

À défaut d’être spectaculaire comme Hutson, Reinbacher fera tout bien avec une facilité déconcertante, du jeu intelligent et robuste en défense, à la passe lumineuse en attaque, en passant par une lecture du jeu sans faille, « élite » selon les dires de Martin St-Louis.

Chez le Tricolore, on souhaite sans doute que Reinbacher devienne le grand stabilisateur de la défensive, le Pietrangelo, et, comme on l’a dit, on voit certainement en lui le partenaire idéal pour Lane Hutson.

S’il permet à Hutson de s’épanouir et de jouer avec confiance dans son rôle de dynamo offensif en assurant ses arrières, ça lui conférera déjà une grande utilité.

Mais la vérité c’est que Reinbacher sera bon avec n’importe qui et qu’il fera beaucoup plus que d’assurer les arrières de ses partenaires.

Si on tient à garder le droitier Caufield du côté gauche de l’avantage numérique, Reinbacher pourrait aussi bien être celui qu’on voudra utiliser sur la première unité du jeu de puissance, devant Hutson et n’importe qui d’autre.

Pour ceux qui rêvent à Mailloux, lui aussi un droitier, il aura sans doute sa chance sur l’avantage numérique, mais je le trouve moins brillant, moins habile avec le disque et moins bon passeur que Reinbacher. À suivre…

À terme, l’Autrichien pourrait donc devenir le défenseur le plus utilisé de l’équipe. Déjà présent dans toutes les phases de jeu en Suisse à 18 ans, c’est pas mal la même chose qui l’attend à Montréal, où il est appelé à devenir le véritable défenseur #1 du club.

Ce n’est pas compliqué : le CH s’est dit que pour gagner à long terme, il aura davantage besoin d’un défenseur complet comme Reinbacher que de n’importe quel autre type de joueur. C’est pourquoi il obtient un ahurissant score de 28/30 en utilité/rareté.

Dans quelques années, quand le jeune noyau sera rendu à maturité, on verra s’ils ont eu raison de penser cela.

En Reinbacher ils ont opté pour une muraille défensive qui peut produire des points.

Que peut-on vouloir de plus d’un arrière?

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Valeur d’échange : 9/10

La valeur des jeunes défenseurs prometteurs de 6’3 est toujours très élevée et, à partir des échos du dernier repêchage, on a appris que Reinbacher avaient plusieurs admirateurs parmi les équipes de la LNH.

On sait que les Coyotes l’auraient très certainement repêché au 6e rang. Plutôt que de se tourner vers un attaquant, ils ont choisi le gros défenseur russe, Dimitry Simashev…

On sait aussi que quelques équipes avaient essayé de transiger avec le CH qui repêchait au 5e rang.

Mais, on connait la suite, le CH ne voulait rien savoir de perdre la chance de le repêcher.

Et il ne risque pas plus de dire oui à un échange l’impliquant avant très longtemps…

Si la rumeur est vraie, Hughes et Gorton auraient déjà établi que sa valeur était supérieure à celle d’un des plus prometteurs gardiens de sa génération en Yaroslav Askarov.

Ça donne déjà une petite idée…

Si on se projette un peu dans l’avenir, disons dans 2-3 ans, établir la valeur d’échange de Reinbacher, sera un peu comme si les Wings mettaient Moritz Seider sur le marché là-là.

Les Wings accepteraient-ils, disons, Trevor Zegras en retour de Moritz Seider ?

Pense pas.

Donc, dans cette logique, dans les souliers de Kent Hughes, je serais sans doute très tenté d’échanger un Kaiden Guhle pour Trevor Zegras et son potentiel de 80 points par saison, mais je refuserais catégoriquement l’échange si on me demandait Reinbacher.

C’est ça pour moi, la valeur de Reinbacher : supérieure à celle d’un futur gardien élite et supérieure à celle d’un joueur vedette à l’attaque.

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Conclusion

David Reinbacher est le joueur ayant obtenu le plus haut score depuis que nous classons les espoirs à partir d’une note sur 100 en 2021. Et même si on remonte au temps où notre système attribuait 40 points, personne ne s’était approché d’un pourcentage de 92,5 %.

À nos yeux, et semble-t-il aux yeux du Tricolore, l’Autrichien a donc véritablement le profil d’un futur défenseur élite dans la LNH. Un véritable #1.

Il possède entre les deux oreilles un processeur hockey que seul Lane Hutson peut approcher dans l’organisation du Tricolore, à la différence que le processeur de Reinbacher opère à plein régime dans les trois zones, comme l’aigle qui survole, la montagne, la forêt et la plaine.

Avec son gabarit plus avantageux et sa mobilité dans toutes les directions, c’est cette ensemble qui au final donne l’avantage à Reinbacher sur le jeune Américain dans ce décompte.

Bien sûr, il se peut que Hutson enregistre régulièrement des saison de 60, voire 70 points, qu’il devienne une supervedette à la Quinn Hughes, et que Reinbacher, comme Alex Pietrangelo ne franchissent jamais la marque des 60 points.

Mais qui ne prendrait pas une carrière comme celle-ci, ornée de deux Coupes Stanley, de la part du jeune autrichien?

(Crédit: Capture d’écran HockeyDB ; Alex Pietrangelo)

En somme, Reinbacher nous apparaît comme le plus bel espoir de l’organisation depuis Carey Price en 2005, et comme pour ce dernier, le CH a présentement le luxe de ne pas précipiter son arrivée avec l’équipe.

Mais le moment venu, Hutson et lui pourraient bien former l’un des meilleurs duos en défense de la riche histoire du Canadien de Montréal.

On reconnecte très bientôt avec un retour post camp d’entraînement de notre top-15. Qui aura gagné quelques rangs? Qui aura descendu ? Y aura-t-il des nouveaux visages qui s’inviteront dans le top-15 ?

En attendant, vous pouvez (re)lire notre série d’articles :
Promotions et mentions honorables
Positions 15 à 13 (Farrell, Mesar, Heineman) et une « wild card » (Lias Andersson)
Positions 12 à 10 (Fowler, Mailloux, Xhekaj)
Positions 9 et 8 (Engstrom et Barron)
7e position : Joshua Roy
6e position : Alex Newhook
5e position : Owen Beck
4e position : Kaiden Guhle
3e position : Juraj Slafkovsky
2e position : Lane Hutson

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Analyse du choix de Reinbacher : Pour gagner, le CH veut miser sur la meilleure défensive du circuit

Comme plusieurs, j’aurais été excité – peut-être un peu surpris, mais excité – que le Canadien repêche Matvei Michkov mercredi soir dernier.

Mais dans ma tête, même le scénario qu’il échange son rang de sélection était plus probable qu’il ne le repêche, comme je l’écrivais ici dans mon mock draft.

Mais comme j’avais pris soin de le préciser :

Si jamais aucune offre intéressante n’était venue de la part des Caps, des Wings ou de toute autre équipe, le CH se serait tourné sans aucun regret vers le grand défenseur droitier autrichien David Reinbacher, le meilleur défenseur de l’encan 2023. Ce scénario demeure peut-être encore très plausible, voire le plus réaliste, surtout si Hughes n’est pas intéressé à Michkov outre mesure.

Comme anticipé, le Canadien a donc finalement opté pour le scénario le plus probable, celui où il en arriverait à une conclusion négative sur le jeune russe et où il n’allait pas recevoir une offre assez convaincante pour céder son rang au 5e échelon.

Ç’aurait été quoi une offre assez convaincante?

Une offre qui aurait eu plus de valeur globale en moyen et long terme que l’opportunité de repêcher David Reinbacher.

La passion brulante des fans

Je suis sensible à l’émotion des fans et sans ces fans passionnés, aucun sportif professionnel et aucun propriétaire ne s’en mettraient plein les poches.

Mais quand l’émotion se transforme en passion démesurée, elle tourne souvent en aveuglement.

Quand vient le temps de repêcher un jeune joueur appelé à remplir un rôle de premier plan, je n’embarquerai donc jamais du côté des arguments qui disent,  « par respect pour les fans, ils auraient dû prendre Untel », comme je l’ai entendu à répétition depuis quelques jours.

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Oui, les fans paient très cher, veulent un divertissement, exigent qu’on tienne compte de de leurs goûts, préférences, parfois mêmes de leurs valeurs morales comme dans le dossier Logan Mailloux.

Mais dans quels autres domaines sérieux laisserons-nous des non spécialistes, pour ne pas dire des incompétents finis, dicter les décisions qu’on devrait prendre en haut lieu?

Bon, en chœur avec votre meilleur ami Platon, vous allez me dire « en politique »!

Et vous aurez parfaitement raison! Je vais vous envoyer votre DEC par la poste!

Mais justement, on a beau dire pour être cute, en s’appuyant même sur des élan poétiques de Geoff Molson, que « le Canadien est l’équipe du peuple », que ses vrais propriétaires ce sont les fans, etc., mais le CH comme les 31 autres équipes de la LNH est avant toute chose une entreprise privée.

Les entreprises privées, ou les institutions publiques sérieuses, que ce soit des prestigieuses firmes d’investissement, des boîtes de marketing d’avant-garde, des restaurants Michelin, ou encore, des hôpitaux et des universités, ne sont généralement pas des démocraties! Ce sont des aristocraties et/ou des méritocraties qui sont menés par des gestionnaires qualifiés qui embauchent les meilleurs professionnels qu’ils ont pu rassembler dans le domaine.

Elle ne sont pas mené Pierre-Jean-Jacques qui écrivent des commentaires puérils et qu’un certain Bob Gainey a jadis surnommé les gutless bastards, comme celui-ci tiré au hasard :

Je connais popcorn redenbacker au fait 22 pts en 46 parties ça fait dur Le ch ou il s’en va je sais au tournoi peewee deQuébec

On peut ne pas aimer le choix de Reinbacher, on peut ne pas être d’accord avec les décisions de Hughes, Bobrov et Gorton tous les jours de la semaine et deux fois le dimanche, mais dans le dossier très complexe impliquant Michkov, le CH a pris une décision professionnelle basée sur une tonne des données auxquelles très peu de nous avons accès.

Nick Bobrov lui-même n’a-t-il pas déjà travaillé pour le SKA Saint-Pétersbourg et son propre père n’est-il pas toujours recruteur pour cette même équipe?

Peu importe nos fantasmes et ce que les dirigeants de la Flanelle auraient dû faire selon nous, c’est ça la réalité : au bout du compte, les décideurs du CH, en ayant en tête l’équipe qu’ils veulent construire (on y reviendra plus bas), ont préféré repêcher le meilleur défenseur de l’encan que l’attaquant le plus talentueux encore disponible.

L’avenir nous dira s’ils ont eu tort ou non.

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À qui comparera-t-on Reinbacher?

Bon, cela dit, même si je suis assez souvent d’accord avec Mathias Brunet (Quinn Hughes, Juraj Slafkovsky, Lane Hutson, par exemple) et même si je veux bien essayer à mon tour de réduire la quantité de fiel déversé sur l’organisation et le jeune Reinbacher depuis mercredi soir, je trouve cependant que le chroniqueur de La Presse a poussé le bouchon un peu loin lorsqu’il a affirmé :

« Pour être juste envers David Reinbacher, il ne faudrait pas le comparer à Michkov, mais à ce qu’un cinquième choix au total peut devenir. »

À ce que je sache, un 5e choix au total peut devenir des centaines de choses, tout comme un 7e choix au total à ce compte-là!

Il n’y a pas de limite absolue pour l’excellence ou la médiocrité qui serait prescrite par un rang de sélection!

Pourquoi serait-il plus pertinent et plus juste de comparer Reinbacher à Elias Pettersson repêché 5e en 2017 ou Luke Schenn, au même rang en 2008, plutôt qu’à Matvei Michkov sur qui ils ont, à tort ou à raison, levé le nez en 2023?

Désolé Mathias, sûrement une petite déformation professionnelle, mais au niveau de la pertinence, le prof de philo en moi ne la comprend pas celle-là! Ça ne t’arrive heureusement pas trop souvent! (Clin d’oeil).

On a toujours comparé les joueurs repêchés par le CH aux joueurs qu’il n’a pas repêchés la même année, surtout ceux qui ont été sélectionnés juste après eux!

That’s the name of the game!

On pourra lui trouver des comparables jusqu’en 1970 si on veut, mais on comparera toujours à bon droit Reinbacher à Michkov. Les décideurs du Canadien ne s’attendent à rien d’autre de toute façon.

Ils savent qu’au niveau du talent, ils ont choisi de passer par-dessus un petit attaquant très spécial qui en faisait rêver plusieurs.

À la place, ils ont plutôt opté pour celui qui, à leur yeux et aux yeux d’au moins 95 % des équipes, était le meilleur défenseur de la cuvée 2023.

C’est un choix tout à fait défendable en soi. On n’a pas besoin d’en rajouter.

Ou si on y tient, aussi spécial puisse être Michkov, des petits attaquants talentueux imparfaits, ils en avaient déjà quelques-uns dans le système, alors que des défenseurs droitiers complet avec un réel potentiel de # 1 mesurant 6’2, bientôt 200 lbs, ils n’en avaient aucun.

Hutson sera un défenseur offensif dominant, mais il aura besoin d’aide à ses côtés pour l’aspect défensif du jeu.

 

Laissons donc simplement la chance au coureur, faisons-le de bonne foi, dans le respect, et si possible en préservant notre jugement quasi définitif, pour au moins quelques années, disons au moins 5 ans.

Mais, je sais, c’est beaucoup demander à un cœur qui bat…

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Le Canadien veut construire quelque chose de spécial à la ligne bleue

Ahhhh, le fameux (faux) dilemme entre choisir le meilleur joueur disponible et choisir en fonction des besoins!

« Il ne faut JAMAIS choisir en fonction des besoins tôt dans le repêchage! C’est un hérésie! »

Voilà qui résume en gros LA bonne chose à faire de façon définitive selon plusieurs, comme si une option excluait automatiquement l’autre.

Mais à 99 % du temps, les équipes considèrent toujours toujours les deux côtés de la médaille, surtout quand un joueur comporte sa part de drapeaux rouges, autant pour des raisons sur glace que hors glace.

Je suis donc tout à fait d’accord avec Arpon Basu, lorsqu’il dit qu’il faut absolument considérer le concept de « construction d’une équipe » au repêchage, et donc, forcément, les besoin organisationnels.

Toutes les équipes le font dans une certaine mesure.

Bob Hartley ne dit rien de bien différent lorsqu’il dit qu’un club de hockey c’est comme un casse-tête ; pour gagner, il faut placer les bonnes pièces au bon endroit.

Ce que sous-estiment encore plusieurs fans et observateurs plus ou moins éclairés, le repêchage demeure un excellent moyen, voire le moyen par excellence de trouver ces bonnes pièces!

Gratos en plus!

Comme l’a rappelé à juste titre Nick Bobrov dans son point de presse, les défenseurs complets au potentiel de #1 comme Reinbacher sont très rares autant au repêchage que sur le marché. C’est souvent ce genre de joueur qui lorsque qu’on les ajoute au casse-tête finissent par faire la différence :

It’s no mystery to anyone how difficult it is to acquire certain assets and what it takes to acquire them,” Bobrov said. “We all watched the playoffs, and for two months of the year, we get reminded what works and what wins that maybe we tend to forget for 10 months, and we get reminded again. So we felt that David, given what he’s done this year and last year, in fact, his growth, his potential are very, very intriguing and extremely difficult to obtain.

Je relis ce passage et je ne peux m’empêcher de penser à Alex Pietrangelo, 4e choix au total en 2008, chèrement acquis par les Golden Knights sur le marché des joueurs autonomes et vainqueur de deux Coupe Stanley.

Il faut donc y penser à deux fois avant de ne pas les sélectionner quand ils sont disponibles.

C’est juste qu’au repêchage on doit procéder en y allant de projections plutôt que par voie de transaction ou par le biais du marché des joueurs autonomes où l’on sait un peu plus exactement ce que l’on obtient.

Le problème c’est que, les projections, le fan moyen n’aime pas ça.

Pourquoi?

Parce que le fan moyen est par définition un « Thomas » qui n’a pas vu jouer les jeunes espoirs ou si peu et qui ne croit pas tant qu’il ne voit pas.

Si on ose lui dire que selon les observations des experts sur le terrain, ou selon tel modèle statistique d’ autres experts comme Thibaud Chatel, le joueur X pourrait bien devenir un défenseur élite de première paire, le fan moyen va donc dire  « ya encor rien prouver d’an la NHL Chose Popcorn ».

C’est plus fort que lui, le fan moyen est systématiquement contre les décisions qui ne vont pas dans le sens de son opinion basée sur ses premières impressions, ses préférences, ses intérêts, ses préjugés et un paquet de lieux communs mille fois répétés et entendus dans les dernières semaines.

Exactement comme pour Shane Wright l’an dernier.

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La future meilleure défensive du circuit?

Mais si on essayait deux minutes de se placer dans la tête des dirigeants-experts du CH qui tentent de construire un « club prétendant, bon pour longtemps », comme le claironne Kent Hughes, qu’est-ce que ça nous donne, comme analyse?

Eh bien, dans leur position, à partir de ce qu’ils ont hérité, je ne vois pas beaucoup de meilleurs moyens pour construire un tel club que de mettre en place une défensive moderne digne d’un club gagnant.

Une défensive mobile, talentueuse et costaude qui compte sur tous les bons morceaux au bon endroit, une défensive qui leur donnerait à terme un avantage compétitif sur 95 % des autres clubs à la ligne bleue, à commencer par ceux de leur division, une défensive qui pourrait ressembler étrangement à celle des Golden Knights, justement, un club qui ne comptait aucun marqueur de plus de 70 points la saison dernière…

Projetons-nous donc juste un petit peu dans le temps et imaginons réalistement à quoi ressemblera la défensive du Tricolore lorsque ses six principaux espoirs à la ligne bleue atteindront une belle maturité.

David Reinbacher : Hyper polyvalent, possède toutes les qualités pour devenir le défenseur #1 du club d’ici quelques années et jouer 25 minutes par match au besoin en jouant dans toutes les phases de jeu. Potentiel d’une cinquantaine de points tout en étant une pieuvre en défensive.

Lane Hutson : Spécialiste de l’avantage numérique, expert en relance, en contrôle et en montée de rondelle, 4e attaquant pratiquement à chaque présence à 5 contre 5. Peut jouer sur une première paire avec un défenseur un peu moins offensif, brillant défensivement et plus costaud. Aura un impact immédiat à son arrivée avec le club qui pourrait être aussi tôt que le printemps prochain. Potentiel de 60-70 points.

Kaiden Guhle : Excellent défenseur de 2e paire, assez polyvalent, peut surprendre offensivement avec des belles percées au filet et un tir dévastateur. Grande utilité à 5 contre 5, robuste et futur spécialiste du désavantage numérique. Un guerrier difficile à affronter, mais qui doit apprendre à rester loin de l’infirmerie en dosant mieux ses énergies et en choisissant davantage ses batailles. Potentiel de 30-35 points dans un tel rôle.

Le bon Kaien devra apprendre à demeurer en santé, un défi pour lui à chaque saison depuis son repêchage.
(Crédit: capture d’écran)

Logan Mailloux : Très bon défenseur offensif de deuxième paire, belle robustesse, mais doit lui aussi mieux choisir davantage ses batailles pour demeurer en santé. Peut jouer en avantage numérique et doit jouer avec un partenaire plus intelligent que lui défensivement à 5 contre 5. Potentiel de 35-40 points dans un tel rôle.

Arber Xhekaj : Excellent défenseur de troisième paire. Un guerrier, grand frère protecteur de l’équipe. Spécialiste du désavantage numérique, mais peut surprendre grâce à de belles qualités offensives (lancer, patin, mains). Doit continuer à garder son jeu simple à 5 contre 5 et choisir ses batailles pour demeurer en santé. Peut jouer dans le top-4 au besoin grâce à une polyvalence appréciable. Potentiel de 25 points dans un tel rôle.

Justin Barron : Excellent défenseur de troisième paire, peut contribuer offensivement et jouer dans le top-4 si nécessaire. Doit continuer à améliorer son positionnement défensif et sa prise de décision. Potentiel de 25-30 points dans un tel rôle.

Imaginez tous les joueurs de cette défensive dans leur prime d’ici quelques années.

Voyez-vous beaucoup d’équipes avec un aussi beau profil à la ligne bleue dans la LNH au cours des 3 à 10 prochaines années?

Voyez-vous comme moi une défensive avec un potentiel quelque peu hors norme?

Bien sûr, en ne choisissant pas Michkov on a théoriquement sacrifié de l’offensive.

Mais, comme en font foi de façon éclatante les cinq plus récents vainqueurs de la Coupe Stanley (les Capitals, les Blues, le Lighning, l’Avalanche et les Golden Knights), les clubs champions sont en général des club bien balancés entre la défense et l’attaque.

Moyennant quelques ajustements et rajouts à l’avant en temps et lieu, je crois que cet équilibre est tout à fait atteignable à Montréal d’ici quelques années, surtout si la défensive participe à l’offensive comme elle en a le potentiel.

Après l’ajout de Pietrangelo, les Golden Knights ont réévalué leurs besoin et sont éventuellement allés se chercher un Jack Eichel  pour se donner un peu plus de mordant à l’attaque.

Chaque chose en son temps.

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Un surplus? Pas de problème!

J’ai choisi de ne m’attarder plus haut qu’aux six jeunes défenseurs de l’organisation démontrant le plus de potentiel. J’en ai donc omis plusieurs et je n’ai même pas inclus les vétérans Matheson, dans son prime présentement, David Savard, toujours efficace malgré une perte de mobilité au fil des ans, et Edmundson, que l’on a justement échangé hier contre des choix de 3e et 7e ronde.

Pour un, le Matheson de l’an dernier, celui qui a enfin connu sa véritable éclosion dans la LNH avec une projection de 14 buts, 58 points sur 82 matchs, vaudra très cher s’il continue à jouer de la sorte!

Encore sous contrat pour trois saisons et venant d’atteindre son apogée à 29 ans, Matheson pourrait tout aussi bien prolonger son séjour avec le club de son enfance dans un rôle de grand frère ou être échangé en cours de route contre de la grosse valeur à l’attaque.

Matheson était l’un des défenseurs les plus sous-estimés de la LNH l’an dernier.
(Crédit: Capture d’écran)

Si on décide de le garder, on pourra procéder à une ou des transactions avec certains jeunes.

Par exemple, si on apprécie la présence du vétéran Matheson au sein du groupe, on aime son patin et son offensive supérieure à la moyenne sur une première ou une deuxième paire, et on pense que Kaiden Guhle est peut-être trop à risque côté blessures, il pourrait être le prochain sacrifié à la Romanov avant que sa valeur ne baisse.

Ou peut-être que ce sera plus modestement un Harris, un Struble, un Xhekaj, un Barron, un Mailloux ou un Engstrom qui quittera ou qui quitteront, mais le retour serait peut-être alors moins grand.

Qu’importe. Vous comprenez l’idée. Comme on l’a vu encore hier avec le spectaculaire contrat de Dimitri Orlov, tout juste acquis à fort prix par les Bruins en cours de saison avant de signer en Caroline, les bons défenseurs valent très cher et le CH en a déjà un surplus qu’il commence à peine à monnayer, comme ce fut le cas avec Romanov (éventuellement pour Dach) et Edmundson.

Donc, faut pas trop s’en faire avec la petite carence en attaque que l’on perçoit encore, quand ce sera le moment d’aller chercher un top gun à l’avant, Hughes aura de belles ressources assez rares à offrir en défensive.

Le reste du repêchage?

En gros, on a joué aux dards chez les gardiens en en ciblant trois. Avec le côté droit de la défensive, c’était l’autre grand besoin organisationnel à combler. Jacob Fowler semble montrer un certain potentiel et une personnalité à l’avenant pour jouer à Montréal, mais on ne s’aventurera pas plus loin pour l’instant.

Pour le reste, rien pour écrire à sa mère. On en saura sans doute davantage sur quelques-uns d’entre eux à la fin du camp de développement auquel j’assisterai mardi.

On reconnecte bientôt!

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Habsolument Fan

Les dirigeants du Canadien auraient un joueur en particulier dans leur mire au repêchage 2023

Le prochain repêchage de la LNH se déroulera les 28 et 29 juin 2023 à Nashville. 

Actuellement, le Canadien est l’un des clubs qui ont le plus de chance de mettre la main sur le phénomène Connor Bedard.

Si le Tricolore ne remporte par la loterie, il y aura tout de même d’excellents joueurs disponibles lors des positions 5 à 7. 

La cuvée 2023 regorge de joueurs avec un grand potentiel. 

David Ettedgui vient toutefois mentionner quelque chose d’intéressant.

Voici ce qu’il a écrit sur Facebook : 

« Les amis, une solide info, prenez note, le CH a ce défenseur dans leurs mire, ne soyez pas surpris si c est lui l élu au cas ou le Canadiens repêche au 6 ieme ou 7 ieme rang lors du prochain repêchage a Nashville. Un futur prodige de 6.2 190 lbs à la défense du coté droit…. L’Autrichien qui joue en Suisse… David Reinbacher. » 

David Ettedgui

Sans rien enlever au talent de David Reinbacher, je dois avouer que je suis légèrement surpris par cette déclaration.

Né en Autriche, Reinbacher est défenseur de 6’2 187 lb qui est capable de bien contrôler le jeu.

Cependant, je m’expliquerais mal cette décision en considérant que le Tricolore a déjà un surplus de jeunes défenseurs et des espoirs tels que Logan Mailloux, Lane Hutson et Adam Engstrom

La profondeur est un peu large du côté droit, mais tout de même, je comprendrais mal pourquoi Hughes tournerait le dos à un William Smith ou Zach Benson

Disons qu’a bien hâte de voir la suite des choses ! 

Voyez sa publication plus bas : 

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