Les Grandes Eaux musicales, qui attirent quelque 1,5 million de visiteurs, bénéficient cette année d’une acoustique rénovée, multipliant les haut-parleurs pour obtenir un son plus « fin », a expliqué le directeur de Château de Versailles Spectacles, Laurent Brunner.
Les Grandes Eaux nocturnes ont également eu droit à un petit « lifting », avec une mise en lumière là aussi plus subtile. « On est passé à certains endroits de 400 watts à 40 watts, ce qui a permis un réglage plus fin, avec moins de lumière et plus de rendu », a-t-il ajouté. Une bonne nouvelle pour les amoureux des jardins agacés par le « matraquage » sonore et visuel dans lequel tombaient parfois les Grandes Eaux.
Le 23 mai s’ouvre la saison musicale des « Voix royales », dont Haendel est le héros, et plus particulièrement le tout jeune Haendel fraîchement débarqué de Hambourg à Rome. Il a à peine 22 ans et est accueilli comme un prince par les grands mécènes italiens, le cardinal Pamphili, le cardinal Ottoboni, le Prince Ruspoli, qui lui passent commande et le reçoivent dans leurs salons.
Plusieurs de ces oeuvres romaines emblématiques seront données cet été à Versailles, dont le « Dixit Dominus », sa première grande oeuvre chorale, donné deux fois, dont l’une (22 juin) par Sir John Eliot Gardiner et son Monteverdi Choir, qui fête ses 50 ans.
Le « Messie », incontournable succès de Haendel période anglaise, sera également donné deux fois. À Rome, le jeune Haendel s’initie à l’oratorio, genre typiquement romain qui remplace l’opéra, dans des partitions profanes ou sacrées. Son premier oratorio, « Il trionfo del Tempo e del Disinganno » sera donné le 6 juillet à l’Opéra royal.
Une soirée Haendel (6 juillet) dans les salons du Petit Trianon tentera de restituer l’atmosphère intime des salons du Prince Ruspoli, avec un programme de cantates romaines. Le « prince » catalan de la viole de gambe, Jordi Savall, donnera une « nuit Haendel » itinérante, de l’Opéra royal à la Galerie des Glaces en passant par la chapelle royale, le 27 juin.
Outre Haendel, Lully est présent avec sa tragédie « Persée » (23 au 25 mai). Autre événement, la venue à l’Opéra royal les 14 et 15 juin de la nouvelle production de « Didon et Enée » créée à Rouen le 9 mai prochain, avec la mezzo-soprano américaine Vivica Genaux. Cécile Roussat et Julien Lubek, qui viennent des arts du cirque et du mime Marceau, mêleront au petit bijou de Purcell (à peine plus d’une heure) danse et acrobaties dans une scénographie novatrice.
Versailles a dû renoncer depuis quelques années aux grands spectacles de plein air du bassin de Neptune, du fait de problèmes de voisinage, et ouvre désormais l’Orangerie pour plusieurs « nuits » festives. Le 11 juin, Natalie Dessay et Michel Legrand donneront leur récital de chansons, et les 18 et 19 juin, le Béjart Ballet Lausanne donnera « 7 danses grecques » et « Le Boléro ».
Un grand bal masqué est organisé pour la deuxième année par Kamel Ouali le 28 juin. L’an dernier, les spectateurs avaient été accueillis par des tigres. Cette fois, Kamel Ouali promet de « sublimes amazones » et « du spectacle » jusqu’à 6 heures du matin. Toujours à deux conditions: acquitter la somme de 78 à 298 euros, et « venir vêtu d’un costume de qualité de style baroque ».