Le Québec se vante d’avoir un système de santé universel qui garantit à tout le monde des soins de santé, peu importe leur revenu ou leur emploi.
Bien que ce système soit imparfait et que ce modèle soit même parfois remis en question, les Québécois peuvent encore aujourd’hui se faire soigner même s’ils n’ont pas un revenu élevé.
Mais qu’en est-il du soin des dents? Parfois complètement oublié et étant considéré comme une catégorie à part – sauf quelques exceptions de chirurgies buccales extrêmement urgentes – le soin des dents relève complètement du domaine privé pour les adultes au Québec.
Si votre employeur offre des assurances privées, cette situation n’est pas trop inquiétante pour vous. Par contre, si votre employeur n’en offre pas, il est très possible de travailler à temps plein et de ne pas être capable de « s’offrir » de soins dentaires.
Est-ce vraiment un « luxe » de se faire soigner les dents?
Certains rétorqueront que les gens n’ont qu’à se payer des assurances privées ou à se prendre une carte de crédit et à s’endetter pour se faire soigner. Mais est-ce qu’on peut vraiment demander aux gens de s’endetter alors qu’ils peinent déjà à rejoindre les 2 bouts et qu’ils vivent de chèque de paye en chèque de paye?
Ces gens ne méritent-ils pas des soins dentaires accessibles?
Peut-on vraiment considérer ces soins comme un luxe, au même titre que de se ramasser de l’argent pour un voyage dans le sud ou de s’acheter une nouvelle télé? Parce qu’au niveau des coûts, on peut vite atteindre des montants similaires… Il suffit de jeter un coup d’oeil à l’enquête réalisée en novembre 2019 par l’équipe de La facture de Radio-Canada pour se rendre compte que les dentistes peuvent demander de petites fortunes pour réparer vos dents.
Je cite l’article, qui nous révèle des statistiques alarmantes :
« « Au Québec, on voit qu’il y a 27 % des gens qui, dans les 12 derniers mois, ne sont pas allés chez le dentiste, faute d’argent » explique Philippe Hurteau, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui a recensé toutes les données statistiques sur la santé dentaire des Québécois.
Une situation qui va en augmentant, car de moins en moins de gens ont des assurances dentaires, explique le docteur Paul Allison, qui enseigne la dentisterie sociale à l’Université McGill. » (Source: La Facture via ICI Radio-Canada)
D’autant plus que les maladies buccodentaires peuvent affecter l’état de santé général, le bien-être ainsi qu’avoir des conséquences sociales, comme on peut le lire sur le site Hygiène Dentaire Canada:
« L’accès inéquitable aux professionnels dentaires compromet la santé buccodentaire des Canadiens et exerce une pression sur le système de soins de santé canadien, augmentant assurément les temps d’attentes. Ainsi, tous les Canadiens assument ce fardeau. Bon nombre des maladies et des affections que l’on retrouve dans les bureaux de médecins et à l’urgence sont évitables et seraient mieux traitées au moyen d’examens buccodentaires de routine et l’élimination régulière de plaque et de tartre par des hygiénistes dentaires autorisés. »
Le parti politique du NPD propose dans sa plateforme une assurance dentaire pour tous et le sujet a été abordé lors des dernières élections fédérales, mais il semble pour l’instant être le seul parti à réellement se préoccuper de cette situation.
Qu’en pensez-vous? Devrait-on instaurer un régime d’assurances dentaires universel?