C’est lors d’une entrevue accordée avec le magazine 7Jours, avec la journaliste Michèle Lemieux que la comédienne, animatrice et autrice Ingrid Falaise s’est ouverte au sujet des tournages intenses de son documentaire Femme, je te tue. C’est effectivement le 25 janvier dernier que le diffuseur Investigation présentait la série documentaire de huit épisodes de 30 minutes, Femme, je te tue. Animée par Ingrid Falaise, celle-ci donne « la parole aux familles de victimes de féminicides ayant marqué l’histoire du Québec. Sarah Bernard, recherchiste spécialisée en affaires criminelles [rapporte] quant à elle les faits entourant chaque histoire ».
Lors de l’entrevue, Igrid Falaise se confie sur les raisons de la création de cette série documentaire, mais également sur les tournages intenses de celle-ci.
« Tous les deux jours et demi, une femme meurt au Canada »
« Tous les deux jours et demi, une femme meurt au Canada. Toutes les 52 heures, un homme se donne le droit de tuer une femme. C’est notre devoir de mettre cette réalité de l’avant. À travers les proches des victimes, on voit l’ampleur des dommages collatéraux. Comme société, on doit se souvenir de ces femmes », lançait-elle au début de l’entrevue avec la journaliste.
« Ç’a été extrêmement dur, mais ai-je le droit de dire cela? Je me mets à la place des proches qui vivent ces émotions au quotidien. Ils s’attendent à ce que leur fille, leur sœur ou leur amoureuse passe la porte, mais elle ne le fera plus jamais… Les témoignages sont d’une grande intensité et d’une grande horreur, mais je voulais donner une voix à ces familles. C’est un honneur et un privilège qu’ils nous donnent accès à leur vulnérabilité », disait-elle quant aux tournages de la série.
« Je pense avoir développé un grand lien de confiance avec la population, qui a pu voir que mon travail est très respectueux. Cela vient avec une grande responsabilité. Les gens sentent que je les aime. Certaines familles ont pris la parole pour la première fois et d’autres, pour la toute dernière fois… Toute l’équipe a été bouleversée à chaque rencontre », poursuivait-elle.
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« Chacun des huit épisodes aborde un angle en particulier: crime d’honneur, exploitation sexuelle, misogynie, etc. Lorsqu’on parlait de violence conjugale, je comprenais de quoi il était question… C’était exactement ce que j’avais vécu, car les hommes qui l’exercent ont tous le même modus operandi. Alors, oui, je l’ai souvent dit: j’aurais pu faire partie des statistiques de féminicides. Mais aujourd’hui, je prends un pas de recul. J’ai eu le micro, j’ai raconté mon histoire. C’est à présent aux autres de le faire, et je les accompagne dans cette démarche ».
« Après une journée de travail, j’avais besoin de mon chum et des enfants pour m’envelopper. J’avais besoin de parler avec Cédrik, de pleurer dans ses bras. Pour l’équipe, c’était la même chose. On s’est beaucoup soutenus. Habituellement, je consulte ma psychologue de façon virtuelle tous les trois ou quatre mois. Or je n’ai pas eu besoin de ce soutien-là, mais de celui de mes amies, de ma famille. C’est un projet difficile à porter. J’en ai fait des cauchemars. Des images me sont restées en tête. J’aurais aimé pouvoir guérir ces familles… Leur donner une voix leur permet de se sentir utiles et de savoir que leur fille, leur mère ou leur sœur n’est pas morte en vain. On marque l’histoire avec ce documentaire. On ne les oubliera pas. On honore la mémoire de chacune de ces femmes », affirmait-elle avec une belle sensibilité.
Nous trouvons complètement admirable que Ingrid Falaise ait pris part à ce projet qui met en lumière une brutale réalité.
Pour lire l’entrevue complète, c’est par ici.
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