Troquer sa maison normande contre une villa californienne, c’est possible. L’échange d’appartements et de maisons, le temps des vacances, est même une formule en plein essor, sous l’effet de la crise et du développement d’internet. Plus de 150 000 trocs de maisons et appartements sont attendus dans le monde en 2013.
La pratique est née dans les années 50, dans les milieux universitaires aux États-Unis. « Pas étonnant : les Américains sont très mobiles et ont peu de lien affectif avec leur logement », relève Josette Sicsic, spécialiste des comportements touristiques.
Le phénomène a ensuite gagné l’Europe. « Il a été fortement dynamisé avec l’arrivée d’internet à la fin des années 90, qui a permis de diffuser en ligne les annonces. Et ces dernières années, la crise a joué comme accélérateur », note Mme Sicsic.
Le numéro un mondial HomeExchange, né en 1992, revendique 75 000 échanges en 2012 et en prévoit jusqu’à 90 000 en 2013 entre ses 47 000 membres, via une quinzaine de sites dont TrocMaison. HomeLink, né en 1953, a enregistré 35 000 échanges l’an dernier.
Certains sites sont spécialisés, comme LoveHomeSwap, qui donne dans les maisons de prestige. Tous se rémunèrent grâce aux frais d’adhésion. Pas de commissions prélevées sur les trocs puisque ceux-ci sont gratuits.
« Les locataires peuvent aussi échanger. Ce n’est pas une sous-location », précise Alexandra Origet du Cluzeau, directrice de la communication de HomeExchange.
Les champions de cette pratique sont les Américains. Suivent dans l’ordre les Français, les Espagnols, les Canadiens et les Italiens, selon une étude récente de l’Université de Bergame (Italie).
La motivation première est d’éviter une dépense, mais il y en a d’autres, comme la recherche d’une expérience culturelle authentique et conviviale.