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Dans les coulisses

À quand la prochaine supervedette du CH?

Le passage du jeune retraité P.K. Subban au Centre Bell afin de souligner ses belles années avec le Tricolore nous a fait réaliser à quel point les fans actuels de l’équipe ne sont pas très gâtés en fait de supervedettes.

Une supervedette, c’est un joueur qui s’élève au rang des meilleurs de sa profession pendant une bonne partie de sa carrière, qui marque l’histoire de son sport, qui est encore meilleur quand l’enjeu est grand, et qui, souvent, apporte un petit quelque chose de plus à la game, autant sur la surface de jeu qu’en dehors de celle-ci : un charisme spécial, un sens du spectacle, une sorte de signature dans sa façon d’être et de jouer, si on veut. Certains vont même transcender leur sport et devenir des icônes.

À 44 ans, fan du Canadien depuis 40 ans, qui n’a donc pas vraiment eu la chance d’apprécier Guy Lafleur et Larry Robinson à leur meilleur, j’en arrive à la conclusion que Subban et Roy sont sans doute ceux qui se rapprochent le plus du statut de supervedette parmi tous les joueurs qui sont passés dans l’équipe depuis 1982.

Bien sûr, pendant le court « règne » de Subban et depuis son départ, le Canadien a pu compter sur la présence la plus souvent rassurante de Carey Price, lui aussi un nouveau jeune retraité (du moins, officieusement…).

Disons, que ça sentait fort la nostalgie jeudi soir au Centre Bell!

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Or, sans rien enlever à Carey Price, compter sur un gardien de but comme lui à titre de « supervedette », c’était un peu comme d’être invité à souper chez des amis et manger du pâté chinois.

Ça peut être bon. Ça peut certainement être réconfortant. Ça fait la job.

Mais c’est difficilement excitant!

Personne ne s’achète un billet dans l’espoir de voir son goaler être calme et solide techniquement match après match ou, si vous préférez, pour continuer l’analogie, tant qu’à manger du pâté chinois, on préfèrerait souvent s’en faire chez soi!

Du reste, même s’il suscite lui aussi sa dose de nostalgie ces jours-ci, la relation entre Price et ses partisans a toujours comporté une certaine tiédeur.

Pour ce qui est de Subban, avec ses nominations au Norris (dont un remporté en 2013), ses buts aussi mémorables que spectaculaires en séries, ses tirs frappés foudroyants, ses montées à l’emporte-pièce et, plus généralement, la passion et l’enthousiasme avec lesquels il jouait au hockey et qu’il partageait généreusement avec les fans, il a vraiment été une des seules vraies supervedettes des 40 dernières années du club.

Du moins, avec Roy, c’est certainement Subban qui peut se targuer d’avoir mérité cette « étiquette » le plus longtemps durant cette période, même s’il n’a jamais fait l’unanimité complète chez les partisans et encore moins chez ses coéquipiers.

Sans être parfait, pendant la majeure partie de ses sept saisons passées à Montréal, Subban a reçu plus que sa dose d’affection de la part des fans. Ceux et celles qui l’aimaient, l’aimaient d’amour.

Juste dommage qu’il n’ait pas pu gagner la Coupe Stanley en 2014, alors que lui et Price étaient à leur sommet…

14 points en 17 matchs de séries, cette année-là pour Pernell Karl… Dont le plus mémorable de tous!

Les autres…

Parce qu’il pouvait être spectaculaire, Alex Kovalev nous aura fait vibrer pendant quelques saisons au milieu des années 2000. Mais ce n’est vraiment qu’en 2007-2008, à l’âge de 35 ans, qu’il a véritablement joué comme une supervedette digne de ce nom, terminant au 11e rang des marqueurs de la ligue avec ses 84 points, dont 35 buts, ainsi que sa fiche de +18.

Chris Chelios, Mats Naslund, Stéphane Richer, Saku Koivu, Pierre Turgeon, Vincent Damphousse et même, plus récemment, le « remplaçant » de Subban, Alexander Radulov, ont eu leurs « moments ». Mais pour différentes raisons, leur étoile n’a pas su briller très longtemps avec beaucoup d’éclat à Montréal et, dans leurs cas, on dira qu’ils ont plutôt été des vedettes que de supervedettes. Même chose pour Max Pacioretty, qui avait plus ou moins le charisme d’un bibelot.

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Et maintenant? Suzuki, Caufield, etc.

Force est d’admettre qu’il n’y a pas de joueur de l’édition actuelle qui correspond pleinement à cette définition.

Nick Suzuki est un des bons joueurs de la ligue, assurément une vedette « locale » et le meilleur est assurément à venir. Mais après avoir terminé la dernière saison au 79e rang des marqueurs avec ses 61 points,  il pointe aujourd’hui, à la mi-saison, au… 77e rang des marqueurs et se classe au 34e rang chez les centres.

Pour ce qui est de faire partie de l’élite à sa position, on repassera. Du moins pour l’instant.

Comme plusieurs, je me suis aussi un peu fait prendre par l’embelli automnal, le mirage du début de saison de Suzuki

À sa quatrième campagne complète, Suzuki, 23 ans, n’a pas encore prouvé qu’il était capable de produire sur une base constante durant tout le calendrier. Il connaît une fois de plus un spectaculaire passage à vide, avec un petit but et seulement six points à ses 16 derniers matchs.

On peut continuer d’espérer qu’il parviendra à produire une saison de plus de 80 points, mais ce ne sera probablement pas cette année…

Du reste, avec sa fiche de – 9 (-18 l’an dernier), ce n’est pas comme si Suzuki était transcendant dans les deux sens de la patinoire. Oui, il joue dans un club de fond de classement avec une mauvaise défensive, mais il est encore à ce jour ordinaire défensivement, surtout si on le compare aux meilleurs des 15 dernières années, les Bergeron, Kopitar, Toews et compagnie.

Il ne fait pas la différence dans sa zone, c’est même encore un peu trop souvent le contraire…

J’ai donc envie d’être plutôt d’accord avec Simon « Snake » Boisvert lorsqu’il a récemment réaffirmer que le Canadien ne gagnera jamais de Coupe Stanley avec Suzuki comme premier centre.

Je nuancerais cependant en disant qu’avec un autre centre équivalent, et plusieurs joueurs dominants aux autres positions, le CH aurait peut-être une petite chance. Après tout, le CH s’est rendu en finale avec Danault comme 2e centre…

Suzuki est aussi capable d’élever son jeu d’un cran ou deux quand ça compte. Il faut lui donner ça.

Mais ça serait plus simple si Suzuki était assis dans le siège du copilote sur le 2e trio. À moins de 8 M$ par saison, s’il devenait un des bons 2e centre de la LNH dans un bonne équipe, son contrat ne serait pas horrible.

Il faut aussi réaliser qu’à 23 ans, la courbe de progression de Suzuki tire un peu à sa fin, surtout au niveau de ses qualités offensives.

Dans 2, 3, 4 ou 5 ans, l’Ontarien ne patinera pas plus vite, ne sera pas un bien meilleur tireur, ni un bien meilleur passeur. Ses mains ne seront pas plus vives et sa créativité ne décuplera pas.

Le mieux que l’on puisse espérer, c’est qu’il gagne en constance, qu’il augmente sa volonté d’être le meilleur soir après soir, qu’il s’améliore défensivement et surtout qu’on trouve un centre sinon meilleur que lui, à tout le moins équivalent, pour lui simplifier la vie.

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Cole Caufield?

À nos yeux, Caufield a un plus de star power que Suzuki. Il est plus spectaculaire, marque des buts à un rythme que la jeune génération n’a jamais vu à Montréal… et ce n’est que le début.

On lui prête aussi un certain sens du spectacle et du dramatique. Un charisme qui commence à montrer un peu plus…

Les gens sont excités, avec raison, lorsqu’il est en possession de la rondelle dans le territoire ennemi. C’est un vrai tireur d’élite, doté de mains vives et d’une belle accélération.

En date d’hier,  il pointait au 10e rang de la LNH avec ses 25 réussites en 42 matchs., deux buts de plus que Leon Draisaitl, cinq de plus qu’Auston Matthews…

Tout ça dans un club de fond de classement, faible offensivement, minable en avantage numérique, et qui ne compte sur aucun quart-arrière digne de ce nom pour faciliter le travail des attaquants.

Pas mal.

Caufield coche déjà plusieurs cases de notre définition et dans son cas, on sent que sa courbe de progression n’a probablement pas encore atteint son plateau.

Mais, en contrepartie, à sa deuxième saison complète, il ressemble déjà pas mal à celui que plusieurs observateurs attendaient : un marqueur d’une quarantaine, voire d’une cinquantaine de buts, d’une soixantaine de points, peut-être soixante-dix s’il termine en force, mais aussi, un ailier plutôt unidimensionnel.

Strictement offensif et en finesse. Celui qui termine le jeu.

Caufield pourra probablement accumuler plus de passes avec le temps qui passe, surtout si on insuffle du talent à l’alignement, mais pourra-t-il dominer des matchs comme Kovalev a pu le faire en 2007-2008, comme Guy Lafleur le faisait à répétition entre 1975 et 1980 avec ses six saisons de 119 points et plus, comme Subban à son sommet?

Si Caufield parvient à enfiler quelques saisons de 50 buts sans être une nuisance en défensive, dans les critères d’aujourd’hui, il deviendra très certainement une grande vedette locale comme le fut Stéphane Richer dans les années 80.

Mais une supervedette de la LNH, un gamebreaker annuel, un gars à placer dans la même phrase que les Kane, Kucherov, Ovechkin, Draisaitl, Matthews et compagnie?

Disons que ça va lui prendre au moins un Maurice Richard, plusieurs top 5 chez les buteurs de la ligue et des saisons de 80 points et plus à la pelle.

On ne dira pas de Chris Kreider qu’il est une supervedette parce qu’il a su faire une saison de 52 buts…

Pour ce qui est de son aura de superstar à Montréal, il faut aussi faire vibrer les fans dans les grandes occasions et ça, ultimement, ça passe par des moments marquants et des victoires en séries. À ce compte, Caufield n’avait pas mal fait en 2021 comme recrue…

À suivre!

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Juraj Slafkovsky?

Par son jeu plus complet que Caufield, comme on l’a déjà écrit, Juraj Slafkovsky a certainement le potentiel de devenir un des bons attaquants de puissance de sa génération et un joueur qui pourrait avoir un grand impact sur les matchs. Un mélange de Rick Nash, Jamie Benn, Marian Hossa et Mikko Ratanen dans le meilleur des cas.

Et si on rajoute sa personnalité rafraîchissante, son humour, l’assurance dans ses propos, il a ce petit quelque chose qui aide à percer dans un marché comme Montréal.

Mais ça se peut aussi qu’il ne parvienne jamais à s’approcher du statut de supervedette, comme il est possible que ça prenne du temps, comme pour Valeri Nichushkin, avant qu’il ne se serve bien de toutes les pièces de son coffre à outils.

On verra.

Mais comme Martin Leclerc aime le rappeler avec sa belle formule, ne tirons pas sur la fleur pour qu’elle pousse plus vite!

En attendant Godot, le repêchage…

Il est bien sûr trop tôt pour se prononcer de façon définitive sur les Suzuki, Caufield et Slafkovsky quant à leurs chances de devenir des supervedettes et des joueurs qui marqueront profondément les fans du Canadiens comme ont pu le faire Subban et d’autres avant lui.

Ils ont tous le potentiel d’être de bons joueurs, assurément des vedettes locales, et on verra si, par leurs performances et leurs personnalités, ils pourront au fil du temps s’installer profondément dans l’imaginaire collectif.

En théorie, il forme un beau trio et peut-être se partageront-ils la vedette en comité!

Mais si on parle de superstars qui apporteraient l’équipe à un autre niveau assez rapidement, en voilà deux ou trois qui nous feraient déjà pas mal rêver, un en particulier!

(Crédit: Capture d’écran du site Tankathon.com)
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Dans les coulisses

Le CH est-il une superpuissance en devenir? 1ère partie  

Peu importe les succès relatifs du CH depuis le début de la saison, le plan de Gorton et Hughes est de bâtir une formation qui sera bonne pour longtemps. Ils le répètent depuis leur arrivée en fonction. On ne veut rien savoir d’une équipe feu de paille comme celle finaliste en 2021.

Le plan est de bâtir à partir d’un jeune noyau présentant un niveau de talent élevé. Et pour que l’équipe soit bonne longtemps, il faut que ce talentueux noyau soit le plus gros possible.

C’est la seule voie pour bâtir ce qu’il convient s’appeler une superpuissance.

Il y a déjà quelques éléments bien visibles.

Pour un, le premier trio du CH – que d’aucuns se plaisent maintenant à surnommer le trio  « NiColeDach » (j’en suis !) – nous montre une chimie et une complémentarité à trois joueurs qu’on a peu vu dans les 25 dernières années.

Même si rien ne garantit qu’ils passeront ne serait-ce que le restant de saison ensemble, on peut se dire  « enfin du talent de pointe à l’attaque! »

Mais si on élargit un peu plus l’analyse, on peut se demander sur combien de joueurs de haut niveau faut-il compter pour entrer dans le cercle des équipes aspirantes, disons des joueurs dignes du top 10 (limite top 15 dans de bonnes cuvées) de leur année de repêchage?

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Quelques exemples récents

Bien sûr, il n’est pas ici question de trouver un chiffre magique, mais lorsqu’on regarde les superpuissances de la LNH qui ont remporté la Coupe Stanley ces dernières années, on ne peut qu’être impressionné par la grosseur du noyau de joueurs qui répondent à ce profil.

En gros, lorsqu’une équipe peut compter sur un tel noyau de joueurs dignes du top 10-15, ses chances de remporter la Coupe Stanley décuplent assez rapidement.

On en dénombrait une bonne douzaine au sein de l’Avalanche l’an dernier. Six identifiables les yeux fermés, six autres qui présentent de sérieuses candidatures pour le top 10 de leur année respective.

Évidemment, Makar (4e, 2017), Rantanen (10e, 2015), Mackinnon (1er, 2013), Landeskog (2e, 2011), Kadri (7e, 2009) et Johnson (1er, 2006) se qualifient encore tous aisément parmi les dix meilleurs sélections de leur encan. Même pas la peine de vérifier sur Hockey DB pour s’en convaincre.

Ça va toujours mieux avec des gars de même dans l’alignement…
(Crédit: Capture d’écran)

Mais, il resterait encore Nichushkin (10e, 2013), Burakovsky (23e, 2013), Girard (47e, 2016), voire même Lehkonen (55e,2013) qui mériteraient tous d’être considérés pour le top 15-20 en 2013 et 2016.

Sans oublier les jeunots Byram (4e, 2019) et Newhook (16e, 2019) ainsi que le gardien Darcy Kuemper, un des deux meilleurs gardiens de sa cuvée en 2009 avec Robin Lehner.

Bref, l’Avalanche a gagné la Coupe Stanley avec l’équivalent d’une mini-équipe d’étoiles.

Du star power, il y en avait au pied carré dans le vestiaire et sur la glace!

Même chose avec le Lightning lors de leurs deux plus récentes conquêtes : environ une douzaine de joueurs dignes du top 10-15 de leur année de repêchage, incluant des Stamkos, Hedman, Kucherov et Point, mais aussi des Killhorn, Maroon, Palat et Vasilevskiy. Ce qui est remarquable avec le Lightning, c’est que peu de leur joueurs vedettes ont été choisis dans le top 10.

Dans ce qui semble être un modèle plus proche de la base que construit présentement le Canadien, c’est-à-dire sans compter sur des supervedettes comme Mackinnon, Makar, Kucherov, Stamkos, Hedman et Vasilevskiy, les Blues possédaient eux aussi un noyaux composé d’une dizaine de très solides joueurs qui se retrouveraient tous rétroactivement dans les sommets de leurs années de sélection.

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Le noyau du CH

Alors qu’il est encore au début de sa « petite » reconstruction, si certains repêchages étaient à refaire, on remarque déjà que le CH aligne un nombre intéressant de joueurs qui méritent de faire partie des 10 meilleurs de leur année de repêchage.

Premièrement, en regardant la formation actuelle, on en dénombrerait rapidement six. Rétroactivement, certains seraient probablement même dans le top 5.

Commençons donc par Slavkovsky, Guhle et Caufield. On complètera le tableau demain avec le reste de l’analyse.

Juraj Slafkovsky, 1er choix au total, 2022

Impossible de ne pas inclure le petit dernier, Juraj Slafkovsky, l’Élu du dernier repêchage dans ce noyau dur. À ce jour, Slaf est le seul joueur du dernier encan amateur à avoir marqué au moins un but dans la LNH. Il en compte déjà quatre et il est encore très réaliste de lui en prédire une quinzaine dès cette saison, peut-être même 20, surtout s’il devait hériter de responsabilités accrues d’ici la fin du calendrier, comme on semble enclin à le faire avec sa plus récente promotion au côté de Sean Monahan.

Le CMJ? Laval?

Pas impossible, mais je ne parierais vraiment pas trop là-dessus.

Bien sûr, à ce stade-ci, personne ne peut garantir que le gros Slovaque sera parmi les cinq meilleurs de sa cuvée dans 4-5 ans. Mais qui serait assez fou pour parier contre ses chances?

Il semble à tout le moins impensable qu’on puisse un jour le retrouver en dehors du top 10 de 2022.

Voilà un geste que l’on risque de voir de plus en plus souvent dans les prochains mois et les prochaines années…
(Crédit: Capture d’écran)

Slaf est arrivé tel qu’annoncé : gros, rapide, bonne protection de rondelle, excellent tir. Mais je dirais, à ma surprise, que certains comme Mathias Brunet, pourtant lui aussi un partisan avant l’heure de Slafkovsky, sous-évaluent encore un peu trop son sens du jeu et ses qualités de passeur. Le jeune a eu peu d’opportunités de nous démontrer l’étendue de ses attributs avec Jake Evans dans le cadre de missions surtout défensives, dont il s’est par ailleurs plutôt bien acquitté.

À mon avis, sans être un joueur cérébral comme Suzuki, il n’est pas non plus comme Josh Anderson, comme on l’a laissé entendre dans l’extrait radio de Mathias Brunet. Même si ce n’est pas toujours parfait, malgré un temps de jeu et des occasions offensives limitées, il nous a déjà montré plusieurs flashs de son sens du jeu et de sa vision depuis le début de la saison.

Du reste, il n’a que 18 ans et il peut encore apprendre un tas de trucs en écoutant ses coachs, en observant ses coéquipiers et en accumulant de l’expérience sur les petites patinoires. Il n’y a pas que de l’inné, bien des choses se développent…

En somme, même s’il doit encore apprendre à mieux se protéger, et qu’il doit encore travailler son équilibre sur patins, la recrue ne nous a pas montré trop de signes inquiétants jusqu’ici. Au contraire, l’imaginer à 22-23 ans fait quasiment peur dans le bon sens du terme… Et pour ce que ça vaut, au même âge, Caufield et Suzuki étaient encore à deux ans de la LNH…

D’ici cinq ans, il est au bas mot tout à fait légitime de voir en lui une version améliorée de Valeri Nichushkin, car il est bien en avance sur celui-ci au même âge. Nichushkin n’a connu sa véritable éclosion qu’à 27 ans! On verra aussi bien assez vite dans quelle mesure les comparaisons plus audacieuses avec Jagr et Hossa peuvent tenir la route.

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Martin St-Louis et le reste de l’organisation ont choisi une approche progressive avec Slafkovsky, une approche où on ne lui a pas imposé de lourdes responsabilités dès le départ.

Mais avec le petit ménage qui va s’opérer dans les prochains mois et d’ici le prochain camp d’entraînement, on est déjà curieux de voir la suite des choses pour le gros gaillard, que l’on voit toujours éventuellement à gauche de Suzuki et Caufield…

C’est entre autres pour le placer là qu’un mois et demi avant le dernier repêchage je souhaitais, envers et contre tous (ou presque), que le CH le repêche au premier rang.

Mais pour l’instant, des matchs avec le vétéran Monahan, c’est exactement ce que le docteur prescrirait.

Kaiden Guhle, 16e choix au total, 2020

Personnellement, dans un mock draft, j’avais pensé que les Panthers allaient sauter sur le bon Kaiden au 12erang en 2020. La Floride s’est finalement tournée vers Anton Lundell. Pas un mauvais choix. Mais rendu au 16e rang, Timmins avait son homme et il n’a pas trop hésité.

Guhle était à la fois un choix assez sécure – robuste à souhait, leader naturel, du caractère -, mais aussi un défenseur avec un potentiel offensif intriguant : un patineur exceptionnel possédant un tir dévastateur, doté d’un bon sens du jeu. Celui qui a enregistré 56 points en 61 matchs l’an dernier dans la WHL (incluant les séries) montre déjà 9 points en 23 matchs dans la LNH. Et, regardez-le aller, il fera de plus en plus tourner les têtes par ses percées incisives en zone adverse…

Des percées qui mèneront à ce genre de but :

Si c’était à refaire, plusieurs estimeraient sans doute que Guhle n’a pas grand-chose à envier à Jamie Drysdale et Jake Sanderson – les deux premier défenseurs choisis en 2020, respectivement au 5e et 6e rang – et qu’il aurait dû être repêché beaucoup plus tôt que le 16e rang…

Vous l’aviez lu ici en premier, s’il continue d’accumuler les grosses minutes et de s’acquitter des missions importantes quoi lui confie et qu’il termine avec environ une trentaine de points, Guhle sera considérés parmi les finalistes au Calder.

Cole Caufield, 15e choix au total en 2019

On a déjà commenté dans notre décompte annuel des espoirs l’anomalie qu’a constitué son début de saison en 2020-2021. Mais après avoir guéri de ses petits bobos et suite à l’arrivée de Martin St-Louis, tout est revenu assez rapidement à la normale pour Cole « Goal », qui marque à un rythme de plus de 45 buts par année depuis février dernier.

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Personne ne veut échapper des marqueurs potentiels de 50 buts dans le top 15. C’est pourtant ce qu’a fait pas mal de monde en 2019!

Des buts comme ça, Caufield en marquait pourtant déjà à la pelle dans avec le programme de développement américain :

À refaire, à part Jack Hughes (1er), peut-être Trevor Zegras (9e) et Moritz Seider (6e), qui prendriez-vous sans hésiter avant Cole Caufield dans le top 5?

Matt Boldy (12e) et Spencer Knight (13e)?

Hmmmmm, pas sûûûûûûrrrrrrr…..

Caufield, qui a encore amélioré la vélocité de ses tirs, joue maintenant avec plus confiance et sans hésitation. Un joueur libéré qui, par son style de jeu, semble aussi bien parti pour se tenir loin de l’infirmerie, une autre clé pour rapidement devenir un des meilleurs franc-tireur du circuit, un des meilleurs de sa génération.

Et un slam dunk pour le top 10 de 2019.


On poursuit demain avec les autres joueurs de l’édition actuelle dignes du top 10 de leur repêchage, mais aussi avec quelques espoirs qui en présentent déjà le profil. On conclura par une analyse du portrait général qui se dresse devant Gorton et Hughes quant à leur rêve de mettre en place ce fameux noyau de feu.

Combien de joueurs de haut niveau le CH a-t-il encore besoin afin de se retrouver parmi les futures puissances de la LNH? Et a-t-il vraiment besoin d’un Bedard ou d’un Fantilli pour devenir une formation aspirante, une superpuissance capable de tout raffler?

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Top 12 des espoirs du CH: «l’autre Slovaque», Filip Mesar

Après notre introduction et la présentation des mentions honorables, c’est aujourd’hui que débute le vrai top 12 des espoirs les plus importants du CH!

Une particularité de ce top 12 2022 est qu’il comporte un nombre impressionnant de nouveaux visages. Pas moins de huit espoirs ne figuraient pas dans la dernière édition du printemps 2021 et de ces huit nouveaux joueurs, un seul faisait partie des mentions honorables! On est peut-être victime d’un biais de récence, mais il semble que les repêchages de 2021 et de 2022, ainsi que les échanges de la nouvelle administration, ont fourni pas mal de sang neuf de bonne qualité.

Les vampires-junkies de hockey que nous sommes s’en réjouiront!

Mais je ne crois pas que le biais de récence joue un très gros rôle ici. On semble plutôt changé de catégorie de joueurs, tout simplement. Il y a quelques jours, dans les « mentions honorables » on retrouvait, en gros, les jeunes qui nous semblaient avoir de bonnes chances de se retrouver un jour dans la LNH dans des rôles de soutien. Or, le profil qui se dégage des espoirs faisant partie du top 12 laisse anticiper des rôles beaucoup plus prépondérants.

Le fait que l’on retrouve un tout jeune choix de première ronde au 12e rang en Filip Mesar, peut aussi être vu comme un indicateur de la grande profondeur de ce top 12. Ça n’a rien de bien scientifique, mais ça fait environ une dizaine d’années que l’on fait ce genre de palmarès et par le passé, la 12e place n’a jamais été occupée par un aussi haut choix…

Filip Mesar
Potentiel/talent :  30 / 40
Assurance d’atteindre ce potentiel :  14 / 20
Valeur d’usage / rareté :  21 / 30
Valeur d’échange : 6.5 / 10
Total : 71.5 / 100

Potentiel
On ne se fera pas de cachette, si on avait été dans les souliers des dirigeants du CH, c’est vers le Tchèque Jiri Kulich et non vers Mesar qu’on se serait tourné. Kulich possède un tir à faire rêver et il pourrait à notre sens devenir un joueur étoile dans la LNH, peut-être dans les traces de son compatriote Pastrnak.

Cela dit, le potentiel de Mesar est plutôt intrigant. Certains parlent de lui comme d’un nouveau Artturi Lehkonen. Ça me semble assez approprié comme comparable car, même après son départ au Colorado, le potentiel de ce dernier continue encore d’intriguer une génération de fans du Canadien!

Mais plus sérieusement, il y aurait pire comparaison. Si le repêchage de 2013 était à refaire, Lehkonen se retrouverait aisément en première ronde. Il est en fait le 25e meilleur marqueur de cet encan, un échelon pas si loin du 26e rang où Bobrov et Lapointe ont justement sélectionné Mesar cette année, on en conviendra…

Mesar est plus rapide que Lehkonen, qui n’était pas exactement lent. Il semble aussi avoir de meilleures mains et se montre un peu plus agile en général. Ses statistiques à 17 ans dans la ligue professionnelle de Slovaquie ne sont peut-être pas renversantes – il aurait déçu plusieurs recruteurs qui s’attendaient à plus de sa part – mais elles ne sont pas mauvaises si on les met un brin en contexte. Cela dit, on ne voit pas en lui un grand marqueur, ni un fabriquant de jeu exceptionnel au niveau de la LNH, mais plutôt un excellent joueur en échec avant et en désavantage numérique.

Il nous sera cependant beaucoup plus facile de statuer sur le potentiel de Mesar l’an prochain alors qu’il aura fait le saut soit avec le Rocket dans la AHL ou avec Kitchener dans la OHL. On miserait pour l’instant un vieux deux que Mesar ira à Kitchener afin de développer encore davantage ses talents offensifs. Rien ne presse dans son cas et le Canadien doit tout faire pour maximiser le potentiel du jeune, qui n’avait pas pu dominer le championnat professionnel slovaque.

Kent Hughes a affirmé que la décision se prendra lors du camp, mais Mesar, qui n’est déjà pas le plus gros à 5’10, 177 livres, pourrait avoir la chance d’être l’un des bons jeunes de 18-19 de toute la OHL, alors qu’il ne ferait probablement que survivre dans la AHL.

Assurance
Même la personnalité de Mesar fait penser à celle de Lehkonen. Suite à son repêchage, Mesar, plutôt effacé et humble, a dit qu’il ferait tout ce que le Tricolore lui demandera et lui conseillera de faire. Ça rappelle drôlement le petit soldat tranquille et discipliné qu’était le Finlandais passé au Colorado, et c’est une approche stoïcienne, sans égo déplacé, qui avait drôlement bien réussi dans son cas. Mesar semble aussi se dire, « occupez-vous du contenant, je m’occuperai du contenu ». Pas un mauvaise recette pour réussir dans le hockey professionnel, une industrie où les jeunes joueurs sont un peu comme les acteurs d’une pièce de théâtre qu’ils n’ont pas choisie, devant se contenter de bien jouer leur rôle et « contrôler ce qu’ils peuvent contrôler ».

On ne sait pour vous, mais cette attitude à elle seule a quelque chose de rassurant pour le genre de joueur que semblait rechercher le Canadien en fin de première ronde. Ça et son coup de patin qui est déjà de calibre LNH, lui qui était classé parmi les meilleurs patineurs du dernier repêchage

Et puis, il y a bien sûr cette connexion naturelle avec un certain Juraj Slafkovsky, un ami d’enfance. Il s’agira d’un énorme facteur de motivation pour Mesar, qui voudra aller rejoindre son pote le plus rapidement possible.

Valeur d’usage
En jetant son dévolu sur Mesar, le Canadien a appliqué le principe du couteau suisse qu’il a réutilisé pour Owen Beck, repêché huit rangs plus loin au tout début de la deuxième ronde. L’idée ici c’est de sélectionner un joueur safe, polyvalent à souhait, bon dans tout, et qui peut autant jouer au centre qu’à l’aile.

Mesar pourrait aussi bien devenir une « troisième roue » sur un des deux premiers trios qu’un très bon joueur de troisième trio. Je ne vous redirai pas une fois de plus à qui ça fait penser…

Valeur d’échange
Dans un contexte de réinitialisation, on ne sait jamais quand une équipe peut redevenir compétitive et lorsqu’elle le devient ce sont souvent d’anciens choix de première ronde ou de deuxième ronde en début de carrière dans LNH ou sur le point de percer l’alignement qui sont sacrifiés (ex. : Justin Barron).

Il est beaucoup trop tôt pour dire si c’est le destin qui attend Mesar – surtout que ça ferait bien de la peine à Juraj!  – mais un Mesar qui se développe bien peut un jour valoir un joueur important qui pourrait combler une carence à une position précise. Étrangement, un jeune Mesar, pourrait rapporter un joueur aguerri du calibre de… Lehkonen!

Conclusion
En Filip Mesar, le Canadien a fait confiance à ses recruteurs et à ses contacts en Slovaquie et on certainement voulu donner une dose d’amour supplémentaire à Juraj Slafkovsky. Mais surtout, il semble avoir voulu mettre la main sur un joueur polyvalent aux multiples qualités qui trouvera bien le moyen d’atteindre la LNH. La raison pour laquelle Mesar se classe avant d’autres attaquants mentionnés dans notre dernier article, les Beck, Mysak, Ylonen, Tuch, Biondi, RHP, Kidney et Rohrer, est tout simplement qu’on pense qu’il a de meilleures chances qu’eux d’avoir un certain impact dans le top 9 dans un avenir raisonnable.

On reconnecte bientôt avec la 11e position!