Étiquette : sommeil
Des scientifiques affirment que le manque de sommeil est impossible à rattraper, même avec une longue nuit de sommeil.
Selon le magazine Science Translational Medicine, dormir est essentiel pour la santé et sa privation a des effets néfastes sur les performances physiques et intellectuelles.
En moyenne, un adulte a besoin de huit heures de sommeil par nuit. On parle de privation chronique pour ceux qui ne dorment que de 4 à 7 heures par nuit et de privation aiguë dans les cas où des personnes demeurent éveillées pendant 24 heures d’affilée.
Pour la nouvelle étude, on a suivi 5 hommes et 4 femmes en bonne santé dans un hôpital pendant 38 jours. Ils ont subi des tests de vigilance et d’attention. La plupart pouvaient récupérer une privation aiguë de sommeil en dormant 10 heures d’affilée.
Par contre, ceux ayant une privation chronique ont vu leurs performances se détériorer. Ceci était proportionnel pour chaque heure de sommeil perdue.
Le rêve de tout étudiant en période d’examens serait sans doute d’arriver à tout mémoriser en dormant. Des scientifiques en arrivent presque à cette réalité maintenant.
L’étude de l’Université de Northwestern, en Illinois aux États-Unis, démontre que le sommeil joue un rôle crucial dans la mémorisation.
Selon les résultats publiés dans le magazine Science, les chercheurs ont même poussé l’audace de démontrer qu’avec une stimulation auditive durant la sieste, on renforce les souvenirs.
12 jeunes ont dû mémoriser l’endroit exact de 50 images sur un écran d’ordinateur. Chaque image était projetée avec un son qui lui était propre, un chat avec un miaulement par exemple. Ensuite, les jeunes ont fait une sieste durant laquelle 25 sons reliés aux images précédentes ont été rejoués. Au réveil, tous les jeunes ont mieux réussi à trouver l’endroit exact des images dont les 25 sons avaient été entendus durant le sommeil. Les 25 autres étaient plus difficiles pour eux.
En 2007, en Allemagne, le même genre d’étude avait été fait avec le sens de l’odorat pour en arriver à des résultats similaires. Cela prouve également que la mémorisation est plus efficace lorsqu’on y associe une sensation.
Les experts disent toutefois qu’il ne faut quand même pas exagérer les capacités, personne encore n’a pu apprendre une langue étrangère en faisant seulement jouer un CD d’apprentissage durant son sommeil.
Un sommeil plus que réparateur
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Pediatrics, mentionne qu’il est bon de laisser les jeunes dormir plus longtemps le week-end et les jours fériés.
Des chercheurs de Hong Kong ont constaté que les enfants qui avaient moins d’heures de sommeil avaient tendance à être plus gros. Pour ceux qui ne dorment pas huit heures par nuit durant la semaine, la nouvelle étude affirme qu’il est possible de compenser durant le week-end et les jours de congé. Ceci aiderait également à conserver un poids santé.
Cette étude confirme des recherches antérieures qui liaient le manque de sommeil à l’obésité chez les enfants. Les enfants et les adolescents plus gros ont en effet tendance à moins dormir, mais on ne connaît pas les raisons qui les poussent à sortir du lit. Toutefois, on a noté, chez ces jeunes, une tendance à prendre plus de temps pour faire les devoirs et regarder la télévision que les jeunes ayant un poids normal.
On ajoute également que des facteurs biologiques peuvent jouer un rôle dans le cycle du sommeil. Voilà pourquoi les chercheurs disent d’être prudent dans l’interprétation de ces nouveaux résultats. On sait déjà qu’un calendrier de sommeil irrégulier peut provoquer des difficultés scolaires et des troubles de l’humeur et de comportement.
Des chercheurs associés à l’Université de Bâle, en Suisse, prétendent que les adolescents qui pratiquent fréquemment du sport dorment mieux et sont plus concentrés en classe que ceux qui sont sédentaires.
434 adolescents ont participé à cette étude et 258 d’entre eux s’entraînaient à raison de 17,5 heures par semaine.
« Notre étude démontre qu’être un athlète à l’adolescence est synonyme d’une meilleure qualité du sommeil, de moins de somnolence et d’une meilleure concentration au cours de la journée », ont mentionné les auteurs dans la revue médicale Journal of Adolescent Health.
Une étude menée par le Dr Naresh Punjabi, de l’Université Johns Hopkins à Baltimore, démontre que les personnes qui souffrent d’apnée du sommeil sévère sont 46 % plus à risque de décéder que les sujets qui ne sont pas atteints de ce trouble du sommeil.
Pendant 8 ans, M. Punjabi et ses collègues ont travaillé avec plus de 6 400 adultes et concluent qu’un stade sévère d’apnée du sommeil est associé à un risque accru de mortalité de toutes sortes, peu importe l’âge, le sexe, le poids et le tabagisme chez les participants.
Pour le chercheur David Rapoport, qui a aussi travaillé à cette étude, les patients qui souffrent de ce trouble du sommeil devraient envisager de perdre du poids et aussi de dormir avec un appareil qui permet de combler les manques d’oxygène durant le sommeil.
Un gène associé au sommeil
Les travaux menés par la neurologue Ying-Hui Fu, de l’Université de Californie à San Francisco, l’amènent à conclure qu’une mutation génétique sur le gène DCE2 pourrait expliquer pourquoi certaines personnes peuvent dormir moins de six heures par nuit sans en être affectées.
Rappelons que la communauté scientifique s’entend pour dire qu’un sommeil réparateur compte huit heures par nuit et qu’une privation peut entraîner des conséquences, comme une hausse du risque de cancer, une dysfonction des glandes endocrines, des pertes de mémoire et des sautes d’humeur.
La Dre Fui croit donc que le gène DEC2 joue un rôle dans la régulation du temps de sommeil ainsi que dans le processus de maintien en éveil.
Une étude menée à l’Université de Chicago, qui sera publiée en septembre dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, révèle qu’il pourrait être néfaste de manquer de sommeil.
Dormir peu, tout en faisant peu d’activité physique, développerait la résistance à l’insuline, une hormone de régulation du glucose, et réduirait la tolérance au glucose.
Cette étude a été réalisée sur des hommes et des femmes quadragénaires. Durant deux périodes de 14 jours, les cobayes ont vu passer leur période de sommeil de 8,5 heures par nuit à 5,5 heures par nuit.
Les résultats obtenus lors de cette période de baisse de sommeil sont comparables à ceux des diabétiques.
Lorsque l’absence d’exercice physique et une nourriture trop abondante s’associent à une privation de sommeil, cela peut augmenter le risque que plusieurs individus soient en surpoids et deviennent diabétiques, concluent les chercheurs.
Le journal SLEEP a publié une étude révélant que le manque de sommeil chez les femmes leur est plus dommageable que pour l’homme.
L’étude faite par des chercheurs de l’Université de Warwick et de l’University College de Londres, en Grande-Bretagne, a révélé que les marqueurs servant à identifier les risques d’un accident cardio-vasculaire, l’interleukine 6, sont plus bas chez la femme dormant 8 heures par nuit qu’une autre ne dormant que 7 heures.
Un autre marqueur, la protéine C réactive, est également utilisé et son niveau révèle les mêmes conclusions, notamment chez les femmes dormant moins de 5 heures par nuit, qui sont encore plus à risque.
La même étude a démontré que chez l’homme, les différences des niveaux enregistrés de ces marqueurs n’avaient pas un écart très grand, suggérant ainsi que le manque de sommeil chez les hommes est beaucoup moins nocif que chez les femmes.
Michelle Miller, professeure associée à l’école de médecine de Warwick et auteure principale de l’étude, ne peut qu’encourager les femmes à dormir au moins huit heures par jour à la suite de ces résultats.
Pas moins de 4 600 hommes et femmes âgés de 35 à 55 ans ont participé à cette étude.
Une étude contredit un proverbe
Un proverbe bien connu affirme que l’avenir appartient aux lève-tôt, ce qui ne serait toutefois pas le cas, selon les résultats d’une étude publiée dans le journal Science.
Une équipe de chercheurs de l’Université de Liège, en Belgique, a mesuré par résonance magnétique l’activité cérébrale de deux groupes de personnes dont les habitudes de sommeil étaient différentes.
En s’assurant que chaque personne des deux groupes dormait le même nombre d’heures, l’équipe de Christina Schmidt a voulu évaluer la résistance des participants en les confrontant à une tâche d’attention visuelle précise à différents moments de la journée.
Les deux groupes avaient des habitudes de lever décalées de 4 heures. Autant pour le groupe des lève-tôt que des lève-tard, l’activité mesurée 90 minutes après leur lever respectif démontrait qu’ils étaient aussi efficaces l’un que l’autre. Par contre, la même mesure enregistrée 10 heures après leur réveil démontrait une grande différence au bénéfice des lève-tard.
La différence s’expliquerait par deux facteurs : l’horloge circadienne qui synchronise le sommeil avec le rythme du jour et de la nuit et le processus homéostatique qui prend une sorte de mesure du temps que l’on passe éveillé.
Les lève-tôt seraient plus sensibles à la pression homéostatique et accumuleraient ainsi plus rapidement la pression que le sommeil leur impose.