L’Afrique est le dernier marché à la mode pour les producteurs français de vins et spiritueux, qui commencent à y poser leurs jalons, portés par la hausse de la demande des classes montantes africaines.
« C’est un phénomène récent », explique-t-on chez Rémy Cointreau, propriétaire du cognac Rémy Martin.
Les pays cibles sont ceux où il y a des matières premières (pétrole, mines, diamant), à commencer par le Nigeria, premier producteur africain d’or noir.
Le rythme de croissance en Asie commence à s’essouffler, alors les fabricants « cherchent de nouveaux relais de croissance », commente Sébastien Andrieux, chef du service vins et spiritueux chez Ubifrance, l’agence publique d’accompagnement des entreprises françaises à l’exportation.
« Le marché est parti des dirigeants, ça commence toujours par là. Puis il y a la bourgeoisie qui monte en Côte d’Ivoire, en Angola, au Nigeria, au Cameroun, au Gabon. Il y a aussi la diaspora libanaise installée en Afrique », décrit Gérard Sibourd-Baudry, l’un des dirigeants de la vénérable cave parisienne Legrand Filles et Fils qui réalise 90 % de son chiffre d’affaires en exportant de bonnes bouteilles françaises.
« Ils boivent beaucoup de champagne, des vins de soif (rosé, blanc) et aussi des grands crus ».
« Contrairement à l’Afrique du Sud, qui produit du vin, les Nigérians n’ont pas de culture vinicole. Ils recherchent donc des produits à forte notoriété comme le Bordeaux ou le Cognac », complète Sébastien Andrieux.
L’Afrique est donc un nouvel objet de convoitise. Entre 2011 et 2012, les exportations françaises de vins et spiritueux y ont progressé de 10 %. Le continent reste toutefois un micromarché pour le secteur, ne représentant que 2 % des exportations françaises, loin, très loin de l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie, selon Ubifrance.