HollywoodPQ a eu la chance de s’entretenir avec le sympathique et talentueux Yves Jacques en marge du lancement du film Le Successeur, dans lequel il interprète Dominique Duchesne.
Pour avoir regardé le film réalisé par Xavier Legrand et qui débarquait en salles ce week-end, on peut vous assurer qu’il s’agit d’un projet très captivant qui nous garde scotchés sur le bout de notre chaise et qui nous fait passer par une grande gamme d’émotions.
HollywoodPQ: «Comment avez-vous trouvé votre expérience sur le film?»
Yves Jacques: «Ça a été une expérience formidable pour moi, parce qu’il a écrit le rôle pour moi! Je le connais depuis quelques années, il m’a vu jouer au théâtre, il me connaît très bien! Ce dont je suis content, c’est qu’il a reconnu mon côté humain, ce qu’on n’utilise pas beaucoup! On va me faire jouer des avocats véreux, des psys un peu louches, des curés (…) Alors que là, il a vu la bonté et l’humanisme de ma part et c’est de ça qu’il s’est servi et j’étais très content de pouvoir jouer ça, parce qu’on ne m’avait jamais demandé ça jusqu’à maintenant!»
HPQ: «Est-ce que ça a été plus facile pour vous de jouer ce genre de rôle-là?»
YJ: «Au contraire, parce que je n’ai pas l’habitude (…) j’ai l’impression que j’étais sans filet (…) Ah, c’était le fun! Moi, j’ai bien aimé ça, mais j’avoue que j’étais un peu en déséquilibre au départ!»
HPQ: «En regardant le film, est-ce qu’il y a des moments où vous vous êtes dit que vous auriez fait certains passages différents?»
YJ: «Je fais confiance! Je n’étais pas comme ça jeune acteur, parce que souvent j’étais déçu. (…) parce que moi, je me faisais mon film dans ma tête, un peu comme quand on lit un roman, on se fait nos propres images. J’arrivais et je me disais: Ah! regarde donc… ils font ça comme ça eux autres, c’est ben plate! (rires) C’était bien mieux dans ma tête! (…) Donc, j’ai essayé de me débarrasser de ça. Ça a été long, jusqu’au moment où j’ai fait confiance. Tu fais le film de l’auteur, du metteur en scène, tu ne fais pas ton film. Tu es là pour servir en fait! (…)»
HPQ: «Après autant d’années à pratiquer votre métier, qui est une passion, est-ce qu’elle s’atténue ou est-ce qu’elle grandit?»
YJ: «Elle se transforme, je dirais! Elle devient plus pointue. On ne veut pas faire n’importe quoi, ça c’est sûr! Si quelque chose me déplaît ou je lis et je n’ai pas envie ou que je ne vois pas pourquoi on m’a demandé pour ça… ou tu vois, des fois, des gamiques, il y a des gamiques populaires (…) j’essaie de me garder pour les bonnes choses où je sais que je vais donner quelque chose!»
HPQ: «Donc vous choisissez plus les projets sur lesquels vous travaillez?»
YJ: «Ah oui! Oui, oui, oui, oui, oui. J’ai toujours pas mal fait ça, mais des fois tu te laisses embarquer! Mais là, je les vois arriver quand je ne veux pas me faire embarquer (rires)»
HPQ: «(…) j’imagine que ça se passe bien quand vous dites oui à un projet?»
YJ: «Oui! Oui, oui, oui! (rires) (…) on peut se tromper aussi des fois! On peut croire à quelque chose sur papier, qui est merveilleux et que: Oh, ih… ce n’était pas ça! Et là, c’était fragile quand même, mais j’avais tout à fait confiance en lui, son premier film est tellement fantastique!»
HPQ: «Dans toute votre carrière, quel est le rôle qui vous a le plus marqué?»
YJ: «Pour moi, un rôle marquant et pour le public, c’est très différent! (…) Moi je pense que mon personnage de Claude dans Le Déclin de l’empire américain, ça été un personnage important, mais tu sais, tu demandes ça au public et ils vont dire que c’est le curé dans Aurore, l’enfant martyre… et j’ai beaucoup aimé l’avocat dans Jésus de Montréal (…)»
HPQ: «Pensez-vous un jour arrêter de travailler et de faire ce métier?»
YJ: «Ça serait bête d’arrêter si ça continue, à moins d’être vraiment malade ou fatigué ou… mais sinon, non je ne vois pas pourquoi j’arrêterais! Quand tu vois Anthony Hopkins qui joue toujours! (…)»
HPQ: «Parce que dans les autres métiers, les gens s’arrêtent à un moment donné, normalement!»
YJ: «Oui! Tous mes frères prennent leur retraite là et moi je continue! Ils disent: Hey Yves, ça n’arrête pas ton affaire! Ce qui est le fun, c’est que ça dure mon affaire. J’ai commencé à 21 ans, j’en ai 67, ça fait 46 ans!»
HPQ: «Avec toute votre expérience, y a-t-il des choses que vous aimeriez encore essayer?»
YJ: «Un film chanté j’aimerais ça, ou chanter dans un film… d’être un chanteur j’aimerais ça! (…)»
Nous remercions Yves Jacques pour sa générosité et ce bel entretien fort intéressant!
Ne ratez pas Le Successeur, en salles dès le 2 janvier!