Les traditionnels tests invasifs ou à risque pour connaître l’identité du père, comme l’amniocentèse et le prélèvement de villosités choriales, ne peuvent être pratiqués qu’entre la 10e et la 15e semaine de grossesse.
Trop souvent, de multiples grossesses sont non désirées ou sont interrompues trop tôt, sans connaître réellement l’identité du géniteur, alors que les statistiques démontrent que 80 % des avortements sont faits avant 10 semaines de grossesse.
Le test sanguin mis au point par la société privée de biotechnologie Ravgen dans le Maryland pourrait remplacer les tests risqués et donner une réponse plus hâtive aux mères souvent angoissées et inquiètes. Ces dernières pourraient ainsi prendre des décisions éclairées au sujet de leur grossesse, à savoir si elles y mettent un terme ou poursuivent, disent les chercheurs.
Au cours de l’étude, le produit chimique « fixateur », le formaldéhyde, a permis de stabiliser l’ADN fœtal dans le sang de la mère et de produire de grandes quantités analysables. Parmi les 30 participantes enceintes qui ont fait le test entre 2007 et 2010, l’identité de chaque père biologique a été déterminée correctement, indique l’étude publiée dans le New England Journal of Medicine.
Au moment de la naissance des bébés, d’autres tests d’ADN étaient effectués pour confirmer que l’identité du père révélée quelques mois auparavant (soit à 10 semaines de grossesse) était effectivement la même.
Aux États-Unis, 32 000 grossesses seraient non désirées chaque année, indiquent les chercheurs.
Outre la situation de femmes qui ont plusieurs partenaires sexuels ou qui sont infidèles à leur conjoint, les chercheurs admettent que leur test sanguin serait très bénéfique dans le cas des femmes violées qui tombent enceintes (5 % des viols).
Parmi les 200 femmes qui ont fait le test sanguin de Ravgen, environ 50 ont confié au fondateur et président de la société que selon le résultat, leur décision d’avorter pourrait changer.
Le test coûte 1600 $ aux États-Unis. Les experts tentent de réduire le prix pour permettre une meilleure accessibilité et ainsi sauver plus de bébés de l’avortement.