Toyota commercialise la cinquième génération de son VUS compact Rav4.
Que de chemin parcouru depuis l’arrivée sur le marché de la première génération de ce modèle !
En effet, le véhicule ressemblait davantage à un jouet Tonka qu’à un véritable utilitaire. Sa silhouette était sympathique, mais c’était pratiquement tout. Le moteur manquait de puissance, sa taille était diminutive et offrait une habitabilité quasiment médiocre et seule l’incontournable fiabilité du constructeur permettait de convaincre les acheteurs.
Les générations se sont succédé et le produit s’est amélioré au fil des années.
Le modèle qui nous quitte est devenu le modèle Toyota le plus vendu au Canada.
Cette fois, les décideurs de la compagnie ont frappé un grand coup avec la nouvelle génération. Finie la silhouette inspirée d’une berline, finie la planche de bord plus ou moins inspirante et vivement une silhouette plus agressive, une mécanique plus raffinée ainsi qu’un rouage intégral plus sophistiqué.
La grille de calandre dit tout
Alors que le modèle précédent arborait une grille de calandre plus ou moins similaire à celle de nombreux modèles de la marque, ce nouveau venu est nettement plus costaud et ne tente pas de dissimuler la vocation d’utilitaire de ce modèle. La section avant est équarrie, la grille de calandre verticale superpose une vaste entrée d’air et des volutes dirigent la section avant vers des nacelles abritant les phares antibrouillards.
Il en résulte une heureuse combinaison d’exclusivité et de raffinement qui saura plaire aux gens influencés par la nouvelle tendance du marché. Cette fois, on ne fait pas de compromis, on veut que les gens soient attirés par ce caractère relativement baroudeur du Rav4.
La section arrière est élégante, un déflecteur en partie supérieure du hayon permet d’équilibrer les formes tandis que le renflement de bas de caisse s’élargissant vers l’arrière ajoute au caractère raffiné de ce modèle. Avec un empattement allongé, l’habitabilité est nettement supérieure, notamment aux places arrière.
De bonnes notes également pour les stylistes qui ont dessiné la planche de bord qui est élégante et moderne à la fois. On s’est finalement débarrassé de ce renflement en partie inférieure qui avait pour but d’obstruer la vue et l’accès à certaines commandes. L’écran de gestion est placé en relief par rapport à la planche de bord comme le veut la tendance actuelle.
La position de conduite devrait être correcte pour la majorité des conducteurs et l’ergonomie ne réserve aucune mauvaise surprise. Comme toute Toyota qui se respecte, la finition est excellente tout comme la qualité de la majorité des matériaux. Cependant, quelques pièces en plastique pourraient être de meilleure qualité.
Thermique ou hybride
Bien entendu, les ingénieurs en ont profité pour améliorer les éléments mécaniques. En premier lieu, ils ont fait appel à la plate-forme TNGA-K -Toyota New Global Architecture- qui assure une meilleure rigidité et dont l’empattement allongé de plus de 100 mm garantit une meilleure habitabilité, notamment aux places arrière. Cette plate-forme permet d’installer le moteur en position plus basse, ce qui a pour effet d’optimiser le comportement routier. Les éléments de suspension sont également nouveaux et ont été développés en fonction d?un meilleur comportement tant sur la route que dans les sentiers.
Les acheteurs peuvent commander soit un moteur thermique ou une propulsion hybride et bien entendu le rouage intégral. La motorisation à essence seulement propose un moteur quatre cylindres de 2,5 litres dont la puissance a progressé et est maintenant de 203 chevaux par rapport aux 176 équidés offerts précédemment. Il est associé à une nouvelle boîte automatique à huit rapports. Quant au moteur hybride, ce quatre cylindres de 2,5 litres de cycle Atkinson produit une puissance de 219 chevaux tandis que sa transmission est à rapports continuellement variables. Cette motorisation assure de bonnes performances tout en consommant et en polluant moins.
Quant au rouage intégral, il permet de répartir 50 % de la puissance aux roues arrière en cas de perte d’adhérence tandis que le couple est dirigé vers la roue arrière droite ou gauche dans le but d’améliorer la traction et la stabilité. C’est le premier véhicule Toyota à faire usage du vecteur de couple. De plus, lorsque l’adhérence des roues avant est exempte de glissement, l’essieu arrière est déconnecté dans le but de réduire la consommation de carburant.
Conduite agréable, moteur bruyant
Toutes les améliorations mécaniques et techniques ont pour effet d’améliorer le comportement routier et l’agrément de conduite. Le pilote ressent un meilleur feedback de la route et le comportement routier est en progrès. Ce n’est pas encore au niveau du Mazda CX-5, mais c’est un pas dans la bonne direction.
Notre essai s’est limité à la conduite d’une version à moteur thermique. Ses performances sont juste ce qu’il faut tandis que la transmission automatique à huit rapports fait oublier sa présence avec des passages de rapports imperceptibles. Mais, ce quatre cylindres s’est révélé très bruyant en accélération.
Surprenant qu’un véhicule de tout dernier cri soit pénalisé par une insonorisation déficiente. Il faut souhaiter que mon véhicule d’essai soit une exception.
En revanche, haro sur le système de gestion Entune qui n’est pas de fonctionnement intuitif. Toyota tente d’améliorer les choses en installant Apple Car Play qui est compatible. Malheureusement, Android Auto est absent. Pourtant, les téléphones Android représentent 70 % du marché. Ça s’appelle se tirer dans le pied.
Le nouveau Rav4 possède donc toutes les qualités voulues pour continuer sa domination du marché. Il y a bien quelques irritants, mais ce sont des peccadilles ou presque.