Visiter Paris ne suffit pas pour explorer la « France romantique », ont affirmé cette semaine à Pékin des responsables de châteaux de la Loire, désireux de capter eux aussi la manne croissante des touristes chinois.
« Ils viennent en Europe huit à dix jours, pour faire un maximum de pays », décrit Gaël Ibramsah, directeur commercial du château du Clos Lucé.
Organiser un détour par le Val de Loire, à environ 200 kilomètres de Paris, représente donc un défi dans cet emploi du temps serré, où un jour est sacrifié pour les achats à rapporter au pays.
Dans leur immense majorité, les Chinois connaissent la tour Eiffel, mais n’ont jamais entendu parler de Villandry, Azay-Le-Rideau ou Cheverny.
D’où les efforts entrepris sur les influents réseaux sociaux chinois pour combler ce déficit de notoriété, explique à l’AFP He Siyang, chargée de la promotion en Chine de Chenonceau, deuxième château le plus visité de France après Versailles.
Chenonceau (jusqu’à 8000 visiteurs par jour) vient d’ouvrir un compte « Weibo », le premier service de microblogues chinois, et saisit toutes les occasions de se montrer en Chine, assure-t-elle. Une marque de vêtements de Shanghai, 16e Nord, y a ainsi réalisé son catalogue automne/hiver 2013.
Le château du Clos Lucé, où Léonard de Vinci a passé les dernières années de sa vie, joue lui la carte du génie de la Renaissance. « 100 % des touristes chinois à Paris vont visiter le Louvre en 45 minutes, pour voir Mona Lisa », rappelle M. Ibramsah.
Le domaine national de Chambord essaie également d’augmenter son exposition médiatique en Chine. Déjà jumelé avec le Temple du Ciel à Pékin, Chambord a hébergé il y a quelques mois un défilé de « miss Chine ».
Ces châteaux disposent désormais de sites internet, de notices de visite voire d’audioguides en chinois. Et, de plus en plus, ils s’inscrivent dans des circuits destinés à la clientèle asiatique, incluant le Bordelais (pour ses vins rouges appréciés en Chine) ou le Mont-Saint-Michel.
Dans l’imaginaire des Chinois, la France est le pays de l’art de vivre et de la romance, une réputation qui a été récemment écornée par des agressions de touristes. Atout France, l’agence de développement touristique de la France, a repris ce thème en lançant en 2012 en Chine une vaste campagne de promotion de la « France romantique ».
Une voie également suivie sur les bords de Loire. Le château royal d’Amboise organise ainsi des « demandes en mariage » facturées 349 euros. « On scénarise la demande en mariage sur le schéma de Roméo et Juliette », explique à l’AFP Marc Metay, directeur adjoint du château.
Cette offre ciblant les jeunes couples chinois comprend la déclaration amoureuse dans les jardins et un cocktail au champagne, un photographe immortalisant l’instant.
Des « cérémonies de mariage » sont aussi possibles, avec remise d’un « certificat » par un membre du conseil municipal d’Amboise ceint d’une écharpe tricolore.