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Les murs hauts en couleur de Vitry, capitale des arts de la rue

Ville de béton et de pavillons, Vitry-sur-Seine est devenue en quelques années une des capitales mondiales de l’art de rue, vitrine des artistes et rendez-vous incontournable des amoureux de ce mouvement urbain qui a transformé les rues de cette commune du Val-de-Marne en galerie à ciel ouvert.

Du pochoir au graffiti, de l’affiche à l’autocollant apposé « à la vandale », de la fresque monumentale aux boîtes à lettres peintes d’où surgissent les visages éthérés, familiers et intimes de l’artiste C215, Vitry-sur-Seine offre une incroyable diversité d’œuvres réalisées par des artistes venus des quatre coins de la planète.

Originaires du Brésil, d’Australie, d’Argentine, du Canada, de l’Italie, de l’Angleterre, de l’Autriche, des États-Unis et bien sûr de France, combien sont-ils à avoir œuvré dans cette commune située à un jet de RER de Paris, autrefois industrieuse et dont l’urbanisme est fortement marqué par l’habitat social?

« Il n’y a pas loin d’une centaine d’artistes qui sont intervenus sur Vitry », avance la photographe Nath Oxygène (un pseudonyme, NDLR). « Il y a Berlin, Paris, Londres, Barcelone et Vitry… C’est devenu la Mecque ».

« Vitry? Un des seuls endroits où il y a des fresques partout. C’est incontournable », témoigne Dan 23, artiste strasbourgeois, connu notamment pour habiller les murs de ses portraits d’une grande beauté formelle.

Si le gros de la « production » suit l’axe entre la gare RER et l’hôtel de ville pour déborder dans les rues adjacentes, le travail des artistes s’aventure dans des quartiers plus excentrés, pavillons ou cités.

Mais pas de guide ou de plan détaillé, il revient au curieux ou à l’amateur éclairé de découvrir cet art éphémère et fragile par nature, qui apparaît et disparaît des murs.

La bienveillance des autorités, notamment la mairie et les bailleurs sociaux, fait le reste, dans une commune où l’art a pris ses quartiers depuis des décennies grâce à une politique culturelle volontariste et généreuse symbolisée par le Mac Val, premier musée d’art contemporain à avoir ouvert ses portes en banlieue, en 2005.