Voyager à une vitesse quasi supersonique en toute sécurité et à prix modique? L’entrepreneur visionnaire américano-sud-africain Elon Musk pense avoir trouvé la solution avec son Hyperloop, dont le concept révolutionnaire a été dévoilé lundi.
Le milliardaire, fondateur du constructeur de voitures électriques Tesla Motors et de l’entreprise privée d’exploration spatiale SpaceX a publié un document de 57 pages décrivant le projet, grâce auquel on pourrait se rendre de Los Angeles à San Francisco en 35 minutes.
« Hyperloop consiste en un tube à basse pression avec des capsules transportées à faible et à grande vitesses sur la longueur du tube », détaille le document.
« Les capsules sont posées sur des coussins d’air pressurisé », ajoute le document.
Selon M. Musk, ce système de transport devrait pouvoir atteindre une vitesse de 1 220 km/h et serait économiquement viable pour toute liaison inférieure à 1 500 km.
Lors d’une conférence téléphonique, lundi, M. Musk a évoqué « une nouvelle forme de transport, différente du train traditionnel, qui transporterait les passagers et les marchandises dans des capsules, dans un tube monté sur pylônes. »
« C’est conçu pour être super léger, alors que les trains sont incroyablement lourds. C’est plus proche d’un avion », a-t-il dit. La sensation à bord serait proche de celle « d’un avion. Ce serait doux, comme voler sur l’air. »
Le milliardaire assure que son système serait moins vulnérable aux séismes et moins exposé aux accidents que le train ou l’avion, « car il ne peut pas s’écraser ou dérailler. »
Un aller simple pour 20 dollars
M. Musk, qui s’oppose au train à grande vitesse devant relier Los Angeles et San Francisco – et dont la construction du premier tronçon a été approuvée par les autorités –, estime que son projet est beaucoup plus économique.
Il évalue le coût de la liaison entre les deux villes à 6 milliards de dollars – en comparaison aux 70 à 100 milliards estimés pour le train – et anticipe le prix de base d’un aller simple à 20 dollars.
Elon Musk a indiqué à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de développer le projet lui-même, mais pourrait revenir sur sa décision, du moins en partie.
« Je suis tenté de créer au moins un prototype de démonstration », a-t-il reconnu lundi. « Je n’essaie pas de faire des tonnes d’argent avec ça, mais j’aimerais que [ce projet] devienne réalité, et je pense que cela aiderait si je faisais un modèle. »
Le concept dévoilé lundi a été mis au point par des équipes de Tesla et de SpaceX. Il se base sur des technologies développées au sein des deux compagnies. Il prévoit notamment une version des moteurs électriques utilisés sur le modèle de voitures Tesla S, qui créerait un champ électromagnétique pour propulser la capsule.
Outre SpaceX et Tesla, Elon Musk dirige SolarCity, un fabricant de panneaux solaires pour les entreprises et les particuliers. Il a également créé une fondation œuvrant dans les domaines de l’éducation, de l’énergie propre et de la santé infantile.
Elon Musk, 42 ans, a fait fortune en revendant en 1999 au fabricant d’ordinateurs Compaq la société Zip2 qu’il avait créée pour plus de 300 millions de dollars.
Une autre de ses créations, X.com, avait fusionné avec le site de paiement en ligne PayPal, racheté en 2002 par le site d’enchères eBay pour 1,5 milliard de dollars.