Les meilleures intentions ne sont pas toujours suffisantes, Xavier Dolan l’apprendra peut-être cette fois. Le jeune réalisateur s’est fait apostropher par l’humoriste et acteur Michel Mpambara, qui déplore le manque de diversité dans son impressionnante filmographie.
Questionné au sujet de l’absence flagrante de personnes racisées dans ses films, Xavier Dolan aurait répondu « qu’il ne voyait pas la couleur » et qu’il choisissait plutôt ses acteurs « en fonction de leur talent ». Une réponse plutôt étrange et insatisfaisante au véritable problème que représente le racisme systémique dans le monde culturel, qui accuse un retard inexcusable en matière de représentation de la diversité dans les écrans québécois.
Il y a fort à parier que de nombreux acteurs québécois seraient prêts à nous prouver qu’ils ont tout le talent nécessaire pour combler ces rôles, si on pouvait seulement les leur proposer.
C’est une discussion pénible mais nécessaire qui se déploie présentement au sein de l’industrie du cinéma, qui tarde encore à reconnaître le talent des artistes noirs. Il y a à peine deux semaines, les Oscars récompensaient pour la première fois en 90 ans d’histoire un homme afro-américain dans la catégorie du Meilleur scénario, décernant à Jordan Peele une statuette pour son travail sur l’excellent thriller Get Out.
Pour ce qui est de Xavier Dolan, son septième long-métrage n’est même pas sorti qu’il travaille déjà sur le huitième. Espérons qu’il sera inspiré par le mouvement hollywoodien visant à adopter l’inclusion rider, cette clause contractuelle qui exige une représentation réaliste des femmes et des minorités dans les productions qui s’y plient, mentionnée par Frances McDormand dans son inspirant discours de victoire à la dernière cérémonie des Oscars.
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