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L’UQAM bloque l’accès au fonds Claude Jutra

L’Université du Québec à Montréal (UQAM) détient une série d’archives personnelles de Claude Jutra en ses coffres, mais a décidé de ne plus la rendre publique, le temps d’en évaluer complètement son contenu.

Du coup, on confirme qu’une partie de ces archives ne sera pas dévoilée avant 2040, soit 56 ans après le don de Jutra à l’université.

«À la lumière des nouvelles informations rendues publiques récemment au sujet du Fonds Claude-Jutra, par souci de ne pas porter atteinte à la vie privée de tierces personnes, ni à leur réputation, le Service des archives et de gestion des documents a décidé de suspendre temporairement la consultation de la totalité du Fonds Claude-Jutra», peut-on lire dans La Presse, le journal relatant un courriel reçu par le Service des archives et de gestion des documents de l’université.

Outre plusieurs documents qui ne sont pas compromettants, le fonds spécial contiendrait une photographie de Jutra en compagnie d’un jeune homme de 17 ans, qu’il aurait fréquenté jusqu’à trois ans auparavant.

L’image a été prise en 1973, trois ans après le tournage de Mon oncle Antoine. Le jeune homme, ami de certains comédiens impliqués dans le film, aurait été rencontré en marge de la production.

LE sujet en province

L’affaire Claude Jutra est devenue le principal sujet de discussion au Québec depuis quelques jours. Par exemple, un ferrailleur de Québec a saisi l’occasion de se faire publicité en proposant à ses clients d’acheter tout type de métal, «même vos Jutra».

La publicité a été diffusée dans le Journal de Québec, vendredi (19 février).

Photo : Facebook

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Jutra : Guy Fournier se rend à l’évidence

Le chroniqueur du Journal de Montréal Guy Fournier, qui avait vivement pris la défense de Claude Jutra en début de semaine, dit maintenant concéder que son ami aimait les jeunes garçons, dans son texte de jeudi matin (18 février).

«C’est la mort dans l’âme que je me rends à l’évidence, puisqu’il y a désormais évidence. Les révélations de cet homme qu’on a prénommé «Jean» pour respecter son identité, me paraissent crédibles, car elles sont corroborées par Louise Rinfret. Actrice, scénariste et collaboratrice de Claude Jutra pour son film La dame en couleurs, Louise travaille maintenant auprès des victimes de violences sexuelles. Elle connaît donc les conséquences pour un enfant dont on abuse», écrit Fournier pour lancer son texte.

Du coup, Fournier ne lâche pas le morceau envers l’auteur Yves Lever.

«Pourquoi lui et Boréal ont-ils préféré des propos ambigus, alors qu’ils semblaient connaître les faits révélés hier? Par pudeur ? J’en doute, puisque ces quelques pages et l’emploi du mot pédophile condamnaient déjà le réalisateur, mort depuis 30 ans. Par calcul ? Pour que le mystère se prolonge et favorise la vente du livre ? Je n’ose pas y croire, mais…», ajoute-t-il, laissant croire que tout a été orchestré afin de vendre des copies de la biographie de Claude Jutra.

Guy Fournier joue l’avocat du diable modéré par la suite, lançant une phrase telle que «Je ne blâme pas les proches à qui «Jean» avait confié son terrible secret au moment de la mort de Jutra, mais leur silence a fini par créer un immense désordre public.»

L’auteur de la chronique conclut tout de même en faisant preuve de réalisme.

«Si je ne voulais pas écrire cette chronique, c’est que la vérité fait très mal. Par ses actes, Claude Jutra a aussi abusé ses propres amis. Sans l’avoir voulu, il nous a trahis.»

Photo : Radio-Canada

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Les langues se délient dans l’affaire Jutra

Après quelques jours sans que personne ne prenne position publiquement dans l’affaire Claude Jutra, visé par des allégations de pédophilie depuis le weekend, les langues commencent à se délier dans cette histoire.

Ainsi, une première victime alléguée de Jutra est sortie de l’ombre partiellement, témoignant anonymement auprès de La Presse. «Claude Jutra, proche de ses parents, avait pris l’habitude de le saluer dans sa chambre à la fin de ses nombreuses visites. Sur une période de 10 ans, le cinéaste est passé des câlins à des caresses sur son sexe, puis à la masturbation et à la fellation. C’était son rituel lorsqu’il venait chez nous», peut-on notamment lire sous la plume d’Hugo Pilon-Larose.

Cette personne souhaite inciter d’autres victimes à parler, et aimerait que le nom de Jutra ne soit plus associé au gala remettant les récompenses aux artisans du cinéma québécois.

Un appui

De son côté, une ancienne amie et collègue de Claude Jutra nommée Louise Rinfret semble trouver crédibles ces allégations.

« Ç’a été tout un choc d’apprendre ça, surtout que j’avais bien connu Claude et ses proches. […] Lever m’a dit [qui était la jeune victime], et moi, par chance, j’ai réussi à le rejoindre », peut-on lire dans La Presse du mercredi 17 février.

L’éditeur Boréal a aussi défendu sa décision de lancer le livre mardi (16 février), malgré certaines critiques manifestées dans les médias et sur les réseaux sociaux.

En début de semaine notamment, deux personnalités avaient vivement pris la défense de Claude Jutra dans les médias, soit le chroniqueur télé Guy Fournier et l’acteur Marc Béland.

Photo : Facebook

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Guy Fournier en furie à la suite de l’histoire Jutra

Le chroniqueur du Journal de Montréal Guy Fournier est hors de lui.

Dans son papier de mardi (16 février), Fournier n’hésite pas à prendre la défense de Claude Jutra, sur qui des allégations de pédophilie planent depuis le weekend, et s’en prend du coup aux utilisateurs des réseaux sociaux et à l’auteur Yves Lever, dont la biographie portant sur Jutra a été rendue disponible mardi.

«Encore une tornade médiatique déclenchée, cette fois, par quelques pages ambiguës d’une biographie […]. Depuis dimanche, les réseaux sociaux distillent leur venin, étalant la bêtise d’un grand nombre de leurs utilisateurs. Les animateurs de radio se délectent, un historien, que seuls connaissent les aficionados du cinéma québécois, est propulsé à l’avant-scène et un éditeur se frotte les mains dans l’espoir que de beaux dollars viennent récompenser son audace», lance d’emblée Fournier, en ouverture.

De durs mots envers Yves Lever

«Si cet homme intelligent, raisonnable et doué, plutôt doux et timide, avait racolé de jeunes garçons au carré Saint-Louis où il habitait, comme le laisse entendre la biographie d’Yves Lever, l’affaire aurait fait surface bien avant aujourd’hui. Ses amis les plus intimes l’auraient mis en garde contre les dangers qu’il courait en raison de sa notoriété», justifie Fournier pour convaincre de l’innocence de son ami.

Puis, le chroniqueur lance des flèches directement à l’auteur du livre. «L’ancien prof de cinéma au Cégep Ahuntsic doit être bien en mal de reconnaissance pour avoir prononcé pareil arrêt de mort sur la foi des propos d’une dizaine de personnes ayant observé le comportement sexuel de Jutra. Du propre aveu de Lever, il n’a rencontré aucune des présumées victimes. Depuis deux jours, d’ailleurs, il ne cesse de minimiser les conséquences de ce qu’il a écrit, en faisant de Jutra et de son œuvre un éloge démesuré», conclut-il.

Désaccord

Yves Lever a toutefois tenu des propos différents de ceux de Fournier, en entrevue avec le Huffington Post.

«Même si je savais que cela allait provoquer un petit remous, je ne m’attendais pas à une telle ampleur. Je suis franchement étonné, car beaucoup de gens que j’ai rencontrés pour les besoins du livre savaient au sujet de Claude Jutra», a-t-il expliqué à propos de l’importance accordée aux allégations, sans jamais nier ce qu’il avait affirmé auparavant.

«Dans le milieu du cinéma, de multiples sources le confirment. Beaucoup de gens savent que Jutra aime les jeunes garçons, bien qu’il ait aussi des rapports sexuels et amoureux avec des hommes adultes», a-t-il écrit dans la biographie parue mardi.

Photo : Radio-Canada

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Claude Jutra : Prudence de Québec Cinéma dans le dossier

 L’organisme Québec Cinéma refuse de se mouiller rapidement dans le dossier du regretté cinéaste Claude Jutra, sur qui des allégations de pédophilie pèsent depuis le weekend, et dévoilées officiellement dans un livre publié mardi (16 février).

Québec Cinéma, dont la mission est de «promouvoir le cinéma québécois, ses artistes, artisans et professionnels, et de contribuer au développement de notre cinématographie nationale», a publié un communiqué de presse lundi (15 février).

«La question est extrêmement délicate et c’est pourquoi nous devons rester à la fois très vigilants et prudents. Nous sommes dans un contexte vraiment particulier, car les sources sont anonymes, aucune accusation n’est portée et la personne visée par les allégations est décédée», a dit le président du conseil d’administration de Québec Cinéma Patrick Roy.

«L’origine et la raison d’être des Jutra visent à récompenser l’excellence des artistes et artisans de notre cinéma et à ce chapitre, notre équipe continuera de valoriser cette mission. La reconnaissance de l’œuvre exceptionnelle de Claude Jutra reste aussi fondée aujourd’hui qu’hier. Cela dit, nous prenons la situation très au sérieux et allons suivre l’évolution du dossier de près, dans l’intérêt de notre mission et des préoccupations de l’industrie et du public », a pour sa part affirmé Ségolène Roederer, directrice générale de Québec Cinéma.

Dans un livre qui parait mardi (16 février), l’auteur Yves Lever soutient que Claude Jutra a fréquenté des garçons de 14 et 15 ans au cours de sa vie. Ils auraient même parfois été plus jeunes.

La remise des prix du cinéma québécois a pris le nom des Jutra depuis plusieurs années, afin de rendre hommage au cinéaste disparu dans les années ’80.

Photo : Facebook

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Silence radio face aux allégations de pédophilie contre Claude Jutra

 Le professeur à la retraite Yves Lever a lancé une bombe ce weekend en entrevue avec La Presse. Selon lui, le cinéaste Claude Jutra, qui s’est suicidé en 1986, aurait fréquenté des garçons de 14 et 15 ans pendant une longue partie de sa vie. Parfois, les garçons auraient été encore plus jeunes.

Si la nouvelle a fait le tour du Québec, notamment parce que le gala récompensant l’industrie du cinéma québécois s’intitule Les Jutra, peu d’artistes ont pris la parole publiquement jusqu’à maintenant afin de donner leur avis sur la question, et ce, à une époque où les opinions voyagent pourtant à grande vitesse.

Le producteur Michel Trudeau ainsi que les cinéastes Steve Galluccio et Claude Fournier se sont prononcés dans La Presse. Le premier a incité les artistes à ranger leurs trophées dans le placard, le deuxième a indiqué vouloir boycotter le gala s’il était nommé alors que le troisième s’est montré plus prudent, affirmant n’avoir jamais été témoin de geste répréhensible, ne niant toutefois pas la possibilité qu’ils aient été commis. «Yves Lever est mieux d’avoir des câlisse de bons arguments», a-t-il du coup lancé.

Outre ces quelques réactions, c’est silence radio dans le milieu artistique.

«J’y pense depuis hier. Ce ne sont pas des questions simples. Il n’y a pas d’accusations formelles. Il n’y a pas de victimes qui, à notre connaissance, ont porté plainte. Quoi qu’on dise par ailleurs, Claude Jutra est un immense créateur sauf que pour ce «par ailleurs», on n’a pas d’informations confirmées. […] Tout citoyen est présumé innocent. On n’a pas d’éléments pour l’instant et il n’y a jamais eu de procès et M. Jutra est décédé. Alors, soyons très très prudents», a pour sa part expliqué la ministre de la Culture Hélène David, en entrevue avec Le Devoir.

Par le passé, le même genre de crimes allégués est aussi demeuré publiquement peu condamné et/ou commenté par la communauté artistique, par exemple dans le cas de Roman Polanski et Woody Allen.

Photo : cineplex.com