Une fragilité s’installe chez Denise Filiatrault

Crédit: Capture YouTube @Marie-Claude Barrette/Serge Cloutier

Pour elle, c’est comme si tout était dit…

Sophie Lorain était récemment de passage au balado Ouvre ton jeu, animé par Marie-Claude Barrette. L’actrice s’y est livrée avec franchise sur plusieurs aspects de sa vie personnelle, notamment sa relation avec sa mère, Denise Filiatrault, aujourd’hui âgée de 94 ans.

Après avoir évoqué son enfance, parlé de la femme qu’était sa mère et admis que son travail avait souvent grugé le temps qu’elles auraient pu partager, Sophie a ensuite abordé avec sincérité l’état de leur relation aujourd’hui.

C’est vers la fin du balado que Marie-Claude lui a demandé si elle voyait souvent sa mère.

«Oui, oui, je la vois tous les jours, je lui parle tous les jours, ouais. Je ne la vois peut-être pas tous les jours, mais je lui parle tous les jours, ouais», confie Sophie, alors que l’animatrice affirme qu’elles ont alors gardé une belle relation.

Serge Cloutier

La fragilité qui accompagne le grand âge

«Je dirais plus maintenant qu’avant. Oui, parce qu’il y a eu une période où je l’ai moins vu parce que j’étais trop occupé à me construire moi-même. Puis, aujourd’hui, bien, c’est un peu ma sœur et moi qui avons pris le relais de la protéger, de la rassurer, de l’aider, tu sais. Ma mère, elle a 94 ans (…) Ouais, donc, tu sais, il y a une fragilité qui s’installe dans ce… dans ces chiffres-là, tu sais. Dans le grand âge. Et puis en faire fi, c’est un peu, c’est… un peu ridicule. Alors il faut, il faut faire avec, il faut apprendre à composer avec ce grand âge-là», témoigne-t-elle.

«Est-ce que quand on arrive justement avec un parent dans ce grand âge-là, tu penses à la perte», lui demande Barette.

«Ah! Bien oui», affirme Sophie.

«Je ne sais pas comment l’habiter, mais tu sais, en plus, au cas où je voudrais l’oublier, ma mère nous le rappelle constamment. Elle dit tout le temps: Les filles, j’ai 94 ans, arrangez-vous comme vous voulez là, fumez-les, buvez-les, enroulez-les dans du papier, c’est 94 ans pareil. Alors n’attendez pas, ou n’essayez pas de… C’est comme si, encore à 94 ans, tu sais, on essayait des fois de passer par des petits chemins de traverse pour lui dire: Bien fais attention à ça, ou bois, ça, ci, ou mange ça là, tu sais. Puis elle me dit: J’ai 94 ans, et pour elle, c’est comme si tout était dit dans ce, dans ce chiffre-là, puis elle a raison, c’est elle qui a raison. Tout est dit, y a rien à rajouter, je veux dire, qu’est-ce que ça veut dire 94 ans? Ça veut dire que tu es chanceuse en tabarouette, tu as 94 ans, puis, tu es encore en vie, puis, tu as des enfants qui sont près de toi. Mais j’ai aussi une fragilité qui s’installe (…) Il faut en prendre note, puis il ne faut pas fuir ça, tu sais. Puis je fais plus les choses au même rythme qu’avant, puis tu sais, c’est, c’est, c’est… j’ai du renoncement à faire, je suis moins rapide qu’avant. Puis c’est ça, c’est tout ça», confie l’invité.

Capture YouTube @Marie-Claude Barrette

L’accompagnement dans cette étape de la vie

«Est-ce que c’est une fierté aussi pour toi de l’accompagner là à ce moment-là de sa vie, d’être présente», poursuit l’animatrice.

«Bien, une fierté, je ne sais pas si je le perçois comme ça. C’est un devoir (…) c’est un devoir de dignité (…) qu’elle soit entourée de ça. Ma sœur et moi, on veut vraiment qu’elle soit bien (…) qu’on prenne bien soin d’elle», explique Lorain.

«De lui accorder, de lui donner toute la dignité dont elle a droit, un droit fondamental, selon moi, qu’on oublie très souvent quand les gens deviennent âgés», conclut-elle.

Un magnifique témoignage, touchant et lucide, qui met en lumière une réalité parfois difficile, et qui peut faire un peu peur.

Nous leur souhaitons tout le bonheur du monde, beaucoup de douceur au quotidien et, par-dessus tout, la santé.