La série connaîtra son dénouement plus tard en décembre, et l’engouement est à son comble, alors qu’elle trône au sommet des palmarès mondiaux de Netflix, sauf dans un pays: la Corée du Sud.
Et l’une des particularités qui ressort du lot dans la série, c’est la chanson Running Up That Hill (A Deal with God), de Kate Bush, qui connaît de nouveaux sommets.
Des chiffres révélateurs
Elle me fait toujours ressentir toutes ces émotions.
Selon les estimations de Luminate, firme spécialisée dans l’analyse de données musicales et de divertissement, Kate Bush aurait encaissé environ 2,3 millions de dollars américains en redevances de diffusion grâce au regain de popularité de Running Up That Hill (A Deal With God). Cette somme provient surtout de l’explosion des écoutes en streaming après l’utilisation marquante du morceau dans Stranger Things.
Plusieurs médias avaient relayé ces chiffres dès 2022, en soulignant que Bush, qui détient une grande partie de ses droits, toucherait une portion importante de ces revenus.
Le titre, sorti en 1985, n’a jamais vraiment disparu des radars, mais il a connu une seconde vie spectaculaire auprès d’un nouveau public.
Sur Spotify, il cumule désormais plus de 1,5 milliard d’écoutes. Cette performance le replace régulièrement au sommet de différents palmarès de la plateforme et dans les playlists mondiales les plus écoutées, preuve de l’impact durable du streaming sur la redécouverte de catalogues plus anciens.
L’ascension moderne de Running Up That Hill s’est enclenchée de façon nette avec la quatrième saison de la série. La chanson avait franchi la barre symbolique du milliard d’écoutes en 2023, portée entre autres par l’épisode Dear Billy, où elle devient un élément narratif central lié au personnage de Max.
Aujourd’hui, la sortie de la cinquième et dernière saison ravive encore cet engouement. Les premiers épisodes de la saison 5 ont commencé à être diffusés fin novembre 2025, avec une sortie découpée en volumes jusqu’au final du 31 décembre.
L’actrice Sadie Sink a même révélé qu’elle ne se tannera jamais d’écouter cette chanson.
«Honnêtement, non. Je pense que cela en dit long sur la chanson: elle est vraiment intemporelle, et je ne m’en suis pas lassée. Elle me fait toujours ressentir toutes ces émotions, même après l’avoir écoutée un million de fois», mentionne Sadie Sink.
Dans cette nouvelle salve, Running Up That Hill réapparaît à nouveau comme motif émotionnel récurrent autour de Max, ce qui contribue à relancer l’intérêt des auditeurs et à pousser la chanson vers de nouveaux pics d’écoute. Autrement dit, près de quarante ans après sa sortie, le titre continue de bénéficier d’un effet «série-événement» qui transforme une œuvre déjà culte en succès streaming intergénérationnel.
De zéro à héros
Lancée en 2016 presque comme un pari nostalgique, Stranger Things est passée d’une série au budget modeste à un mastodonte mondial.
La saison 1 aurait coûté autour de 6M$ (US) par épisode, loin des standards blockbuster actuels. Puis le phénomène a explosé: la saison 4 a signé le plus grand week-end de première pour une série anglophone sur Netflix avec 286,8 millions d’heures vues, et a cumulé environ 1,35 milliard d’heures en 28 jours, un record interne.
En 2022, elle a été la série la plus streamée aux États-Unis avec 52 milliards de minutes visionnées.
Son budget a suivi la courbe: d’environ 6M$ (US) l’épisode au début, il a grimpé à 30M$ (US) en saison 4, puis davantage pour le final.
Stranger Things illustre parfaitement comment une série partie avec une ambition forte mais des moyens encore raisonnables peut devenir un phénomène culturel et industriel planétaire.
Son succès ne se mesure pas seulement en heures vues ou en dollars investis, mais aussi dans sa capacité à fédérer plusieurs générations, à relancer des chansons oubliées et à imposer un imaginaire durable dans la pop culture.