Elon Musk lance son parti, Tesla chute encore

En querelle avec le président américain Donald Trump, le milliardaire Elon Musk a mis sa menace à exécution. Il a annoncé la création de son nouveau parti politique: le «Parti de l’Amérique».

Le propriétaire de Tesla, SpaceX et du réseau social X avait averti qu’il créerait un nouveau parti politique en cas de promulgation de la loi budgétaire voulue par le président américain, une «abomination répugnante» d'après lui.

Puisque le mégaprojet financier, baptisé «One Big Beautiful Bill Act» par Donald Trump, a été finalement adopté le 3 juillet par le Congrès, puis ratifié par le président le lendemain, Musk est passé à l’action.

Le magnat de la tech avait lancé un sondage sur cette idée sur son réseau social X. «Par un rapport de deux contre un, vous voulez un nouveau parti politique, et vous l’aurez!», a-t-il annoncé, alors que 65% des quelque 1,2 million de votants ont répondu «oui» pour la création du «Parti de l’Amérique».

Selon un sondage de l’institut Gallup, en 2024, comme les années auparavant, une nette majorité de personnes interrogées (58% contre 37%) jugeait «nécessaire» la création d’un troisième parti. Musk a d’ailleurs justifié sa démarche en expliquant qu’elle visait à donner une voix «aux 80% du milieu».

«Je pense que c’est ridicule de lancer un troisième parti. Nous connaissons un formidable succès avec le Parti républicain», a réagi Donald Trump devant des journalistes au New Jersey. «Les démocrates sont perdus, mais il y a toujours eu un système bipartite et je pense que lancer un troisième parti ajoute simplement de la confusion», a-t-il poursuivi.

Peu après, sur Truth Social, le chef d'État s'est dit «peiné de voir Elon Musk dérailler complètement» et «devenir tout simplement une CATASTROPHE ces cinq dernières semaines».

Musk et Trump étaient pourtant proches durant les premiers mois du mandat du président. Musk avait appuyé la campagne électorale du républicain avec plus de 270 millions de dollars. Il a également été placé à la tête de la Commission pour l'efficacité gouvernementale (DOGE).

Il a ensuite quitté ce poste en mai pour reprendre en main ses entreprises, en particulier la compagnie de véhicules électriques Tesla, dont l'image et les ventes ont souffert dans le monde en raison de son association avec Trump.

Selon Musk, le «Big Beautiful Bill» de Trump mènera le pays à la «faillite».

«Il est évident, vu les dépenses ahurissantes du texte – qui augmente de manière record le plafond de la dette de 5 000 milliards de dollars –, que nous vivons dans un pays au parti unique: le parti des cochons qui se goinfrent. Quand il s'agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, pas dans une démocratie», a dénoncé le milliardaire sur X.

En réaction aux critiques de son opposant, Trump avait déclaré que la Commission à l’efficacité gouvernementale (DOGE) pourrait s’attaquer aux subventions publiques allouées aux entreprises de ce dernier: «On pourrait mettre DOGEsur Elon. Vous savez ce qu’est Doge? DOGE est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon», a-t-il lancé le 1er juillet devant une foule de journalistes.

«Si les plus fervents supporteurs de Musk le soutiendront coûte que coûte [...] il y a un sentiment général d'épuisement de la part de nombreux investisseurs de Tesla lié au fait que Musk persiste sur la voie politique», a commenté Dan Ives, analyste de Wedbush. Le «soulagement initial» de son départ de DOGE a été «de courte durée», a-t-il ajouté.

Après avoir atteint son sommet en décembre, l’action Tesla a chuté de plus de 50%, rapporte Forbes.

Le titre de Tesla a chuté de près de 7% à Wall Street après que Musk ait annoncé la création du «Parti de l’Amérique». En fin de journée, le groupe avait reculé de 6,79 % à 293,94 dollars, passant ainsi sous le seuil symbolique des 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière.