Fête nationale avec Robert Charlebois à MTL: «Un florilège pour les grands-parents, les punks et les petits baveux…»

Crédit: Mario Beauregard

Le Grand spectacle de la fête nationale à Montréal, qui embrasera le parc Maisonneuve le soir du 24 juin, se construit autour d’un monstre sacré nommé Robert Charlebois.

Sous l’animation de Guylaine Tremblay, Sara Dufour, Loud, la chanteuse d’opéra autochtone Elisabeth St-Gelais, Matt Lang, Yama Laurent, Yann Perreau, le groupe Bon Enfant et Antoine Bertrand entoureront le légendaire artiste, qui utilise une formule bien de son cru pour expliquer son rôle dans cette pétarade de festivités soulignant l’anniversaire collectif des Québécois, qui en est à sa 191e édition dans la métropole.

«Pour le show, je vais faire un florilège de variétés, pour les grands-parents, les punks, les petits baveux, les rockeurs, les petits enfants… Il y aura tout!», a badiné Robert Charlebois en entrevue avec nous, avant de s’empresser de préciser qu’il interprétera très exactement cinq chansons pendant la soirée.

Un message particulier à passer, en ces temps troubles où l’humanité semble se chercher comme jamais? Pas question, tranche Robert Charlebois. Bien qu’il crâne que «l’homme le plus puissant du monde, c’est un gorille!» et que «c’est dur, de négocier avec un gorille», le premier créateur qu’on a surnommé Garou ne compte pas s’emparer de la tribune pour lancer quelque appel que ce soit.

«Moi, je ne suis pas là pour diriger. J’ai horreur des gens qui me disent quoi faire! On est là pour émouvoir les gens, évoquer des choses à travers notre musique et notre plaisir. À la limite, un artiste qui me dit pour qui voter, ça me fait ch*er! Je n’ai pas de message…»

«Moi, c’est l’amour de mon peuple, de ma langue. Célébrons ce terrain de jeu qui s’appelle le Québec, qui est au nord de l’Amérique. Je persiste et signe : nous sommes des Latins, alors, continuons de célébrer comme des Latins! Depuis longtemps que ça dure…»

Charlebois insiste : profitons de cette chance que nous avons, peuple québécois, de pouvoir nous réunir pour honorer une fête nationale, un privilège que n’ont pas toutes les provinces.

Même si l’homme, qui faisait partie de la bande de jeunots devenus monuments à la Saint-Jean sur le mont Royal en 1976 (avec Ferland, Deschamps, Léveillée, Vigneault), reconnaît que l’esprit de communion d’alors n’est plus du tout le même qu’à l’époque.

«Non, parce qu’on a vieilli! Même Yvon (Deschamps) est plus vieux que moi de 10 ans… et ça parait! (rires)»

«On dirait que les moins de 20 ans, si on était demain le 51e état américain, ils seraient contents», a poursuivi le jeune octogénaire (il aura 81 ans le 25 juin), sur une note plus sérieuse. «Comme j’étais content, moi, à 12 ans, de parler en anglais et de n’écouter que de la musique en anglais. C’est à 16 ans que j’ai changé d’idée. Mais je les comprends, les jeunes, de délaisser la langue. Parce qu’ils n’ont pas d’application. Il faut être branché sur la source…»

N’empêche : il éclate de rire quand on lui signale que ses pièces Frog Song et Cauchemar ont bien vieilli…

Côté projets, Robert Charlebois annonce mettre en pause ses spectacles, pour l’instant. «Je vais faire un album, deux ou trois livres, un documentaire et quelques longs métrages, et surtout voir des amis», a-t-il débité d’un trait.

Mais encore? Le documentaire sur lui et son parcours sera réalisé par Louis-Philippe Héneault (réalisateur de clips des Cowboys Fringants et de Marie-Annick Lépine, qui a aussi été derrière la caméra d’Au secours de Béatrice), et produit par Claude Larrivée, de La Tribu, maison de disque de Robert Charlebois. «Il faut bien que quelqu’un le fasse!», a statué ce dernier.

Le disque? Ça sera son dernier, décrète Charlebois. On parle de chansons originales. Sortie planifiée quand? «Quand ça sera prêt! Cette année, c’est certain…»

Et le livre? Une biographie? «J’espère que ça ne sera pas une biographie pour faire ch*er le monde… Il y en a trop! Je vais essayer de faire mieux!», a promis Robert Charlebois de son décapant franc-parler.

Le Grand spectacle de la fête nationale à Montréal, sous le thème Et si on se parlait d’amour… sera présenté au parc Maisonneuve, ce mardi 24 juin, à compter de 20 h. Il sera diffusé à ICI TÉLÉ et TVA dès 20 h 30.

Un hommage y sera rendu à la chanson Gens du pays, de Gilles Vigneault.