La Noce d’Alfonse à Montréal Complètement Cirque: Le plus survolté des mariages!

Crédit: Jean-François Savaria

L’été, la saison des mariages, est bien entamé, et c’est toute une célébration qui vous attend à La TOHU, où le festival Montréal Complètement Cirque, 16e édition, bat son plein depuis jeudi! Le genre de party qu’on ne veut plus quitter, où les petits comme les grands s’éclatent follement.

Où personne ne change l’eau en vin comme Jésus aux Noces de Cana, mais où l’ivresse coule naturellement, même sans alcool… Pas tous les échanges de vœux qui culminent en une telle fiesta!

Une scène du spectacle La Noce d’Alfonse, du Cirque Alfonse, au festival Montréal Complètement Cirque / Crédit : Jean-François Savaria

C’est que la plus ludique des troupes de cirque québécoises, le Cirque Alfonse, a déposé son bagage lanaudois à la salle circulaire de la rue Jarry, en résidence pour quelques jours, avec sa nouvelle œuvre, La Noce d’Alfonse, qui n’inspire que plaisir, réjouissances et émerveillement. À des spectacles énergiques, dynamiques, colorés, participatifs, surprenants, rassembleurs et réconfortants du genre, on répondra toujours : «Oui, on le veut!»

Pour une bande comme celle d’Alfonse, qui puise dans la tradition et les thématiques collectivement familières pour monter ses fresques toujours divertissantes et intelligentes (Timber revisitait les camps de bûcherons en 2010, Barbu – Foire électro trad rassemblait de sympathiques personnages poilus en 2014, Tabarnak s’amusait de la religion en 2017, Animal explorait le monde des bêtes en 2021…), le terreau de la noce était sans contredit fertile.

Une scène du spectacle La Noce d’Alfonse, du Cirque Alfonse, au festival Montréal Complètement Cirque / Crédit : Jean-François Savaria

Et la famille Carabinier-Lépine, fondatrice du Cirque Alfonse, ne s’est pas privée d’exploiter tous les référents communs du mariage et de la réception qui suit pour dérider ses foules.

Songez un instant à tout ce qu’il est possible d’imaginer comme numéros autour du lancer du bouquet, de l’habituel «petit train» sur le plancher de danse (qui prend ici des proportions… impressionnantes, n’en dévoilons pas plus), des bouteilles de bière et de vin qui s’entrechoquent… Ajoutez-y acrobaties étudiées, chanteurs et musiciens et atmosphère de sincère camaraderie, et franchement, il y a de quoi redorer le blason de l’institution de la robe blanche et redonner de l’ouvrage aux curés dans un avenir rapproché!

Dès l’entrée en fanfare des artistes par le parterre une fois tous les spectateurs assis, on devine que le reste de la soirée à cette Noce d’Alfonse ne sera pas banal. Pendant que l’orchestre joue ses airs trad tout du long en fond de scène – la musique n’arrête à peu près jamais, empruntant ici et là des accords à la Macarena ou autres rythmes ensoleillés incitant au déhanchement –, les segments gagnent en intensité et en complexité, font sourire en évoquant les codes connus du mariage.

Une scène du spectacle La Noce d’Alfonse, du Cirque Alfonse, au festival Montréal Complètement Cirque / Crédit : Jean-François Savaria

D’abord, des enfants (ceux d’Antoine et Julie Carabinier-Lépine, le frère et la sœur à l’origine d’Alfonse, et leurs conjoints) effectuent des tours de scène en trottinettes et en patins à roulettes. Puis, un adolescent s’exécute en jonglerie.

Et les prouesses s’enchaînent à une cadence ne laissant pas beaucoup de temps à l’assistance pour raccrocher sa mâchoire après l’ébahissement : pyramides humaines, main à main, balançoire russe… Sans qu’on n’égare ne serait-ce qu’un instant le fil conducteur de la fête nuptiale. La Noce d’Alfonse amalgame théâtre, danse et art circassien dans un esprit aussi juvénile que rigoureux.

Une scène du spectacle La Noce d’Alfonse, du Cirque Alfonse, au festival Montréal Complètement Cirque / Crédit : Jean-François Savaria

En guise de décor autant que d’accessoires, les guirlandes de fleurs, la table et les chaises blanches suffisent à illustrer l’ambiance voulue. L’orchestre, à lui seul, remplit efficacement l’espace, sans que trop de fioritures ne soient nécessaires.

Le public est sollicité très souvent, de diverses façons. Il est même invité à donner de l’amour à ses voisins de sièges. Sans tintement de cuillères sur les verres de vin, toutefois! Et il y a même un peu de nudité… Mais, soyez sans crainte, dans les limites du bon goût. Rien pour choquer les yeux chastes!

Une scène du spectacle La Noce d’Alfonse, du Cirque Alfonse, au festival Montréal Complètement Cirque / Crédit : Jean-François Savaria

Bon, on vous le concède, il y a bien peu de noces où des invités improvisent une petite virée en unicycle sur fil de fer après avoir fait tenir des coupes de cristal en équilibre depuis une perche tenue par les dents … Et où un chansonnier hisse une femme haut d’un seul bras, comme si celle-ci avait la légèreté d’une plume, en déclamant ses vers salaces comme si de rien n’était…. Et où une convive, à la pointe d’un chausson de ballet, se tient bien droite, en toute stabilité, sur un verre de vin…

Seulement, au Cirque Alfonse, on ne sait jamais comment le party va tourner. Cheers, et longue vie aux mariés!

Le festival Montréal Complètement Cirque se poursuit dans la métropole jusqu’au 13 juillet, avec, entre autres à son affiche, des productions des troupes Copenhagen Collective, FLIP Fabrique, Cirque Hors Piste et Les sœurs kif-kif. La Noce d’Alfonse, du Cirque Alfonse, est présentée à La TOHU jusqu’au 13 juillet. Consultez le site Web du festival (montrealcompletementcirque.com) pour les détails.