Plainte contre la FIFA pour le ‘prix de la paix’ de Trump
Selon The Athletic, une plainte officielle a été déposée auprès de la commission d’éthique de la FIFA alléguant des «violations répétées» du devoir de neutralité politique de la FIFA par le président Gianni Infantino. La plainte, déposée par le groupe de défense FairSquare, se concentre sur le soutien public d’Infantino au président Trump, y compris son apparition sur scène pour remettre à Trump le prix inaugural de la paix de la FIFA lors du tirage au sort de la Coupe du monde à Washington. FairSquare demande également à la commission d’éthique d’enquêter sur les circonstances de la création du prix et sur le processus interne qui a conduit à la sélection de Trump comme premier lauréat, en notant que ni le Conseil de la FIFA ni les vice-présidents n’ont été consultés avant l’annonce de la création du prix.

La plainte de FairSquare détaille quatre violations présumées par Infantino du devoir de neutralité de la FIFA, tel qu’énoncé à l’article 15 du Code d’éthique de la FIFA, toutes liées à la prise de position publique du président de la FIFA en faveur du président Trump. Elle demande également à la commission d’éthique «d’enquêter sur les circonstances entourant la décision d’introduire et de décerner un prix de la paix de la FIFA et sur leur conformité avec les règles de procédure de la FIFA». Trump a reçu le prix de la paix lors du tirage au sort de la Coupe du monde de la FIFA à Washington, où Infantino a remis au président américain un grand trophée, une médaille que Trump a fièrement mise, et un certificat.
Quatre exemples spécifiques
La plainte de FairSquare identifie quatre exemples spécifiques qui, selon elle, constituent des violations du devoir de neutralité politique de la FIFA par Gianni Infantino. Premièrement, elle souligne le lobbying public d’Infantino pour que Trump reçoive le prix Nobel de la paix, y compris un message posté sur Instagram dans lequel il a écrit que «le président Donald J. Trump mérite définitivement le prix Nobel de la paix pour ses actions décisives». Deuxièmement, elle cite des remarques faites le 5 novembre lors de l’America Business Forum à Miami, où Infantino a décrit Trump comme «un ami très proche» et a déclaré que les gens devraient soutenir ce que Trump fait parce que «ça se présente plutôt bien». Troisièmement, la plainte fait référence à une vidéo de la FIFA diffusée lors du tirage au sort de la Coupe du monde à Washington, qui présentait Trump comme ayant mis fin à de multiples conflits dans le monde avant qu’Infantino ne lui remette le prix de la paix de la FIFA sur scène. Enfin, elle met en évidence une courte vidéo publiée le 20 janvier 2025, dans laquelle Infantino remercie Trump de l’avoir invité à un rassemblement précédant l’investiture et conclut en disant:
«Ensemble, nous rendrons non seulement l’Amérique grande à nouveau, mais aussi le monde entier.»

La plainte soulève également des questions sur la manière dont le Prix de la Paix de la FIFA a été créé et approuvé au sein de l’organisation. FairSquare cite un rapport antérieur de The Athletic selon lequel ni le Conseil de la FIFA ni les vice-présidents de la FIFA n’ont été consultés sur le prix ou sur les critères de sélection avant qu’il ne soit annoncé le 5 décembre et décerné à M. Trump lors du tirage au sort de la Coupe du monde à Washington. La soumission fait référence aux propres statuts de la FIFA, qui stipulent à l’article 34 que c’est le Conseil qui définit la mission, la direction stratégique, les politiques et les valeurs de la FIFA, y compris « toutes les questions connexes » au niveau mondial, et affirme qu’un prix de la paix de cette nature aurait donc dû être décidé au niveau du Conseil. Human Rights Watch avait déjà écrit à Infantino pour lui demander des informations sur le processus et les critères utilisés, décrivant le prix comme n’ayant « aucun candidat, aucun critère, aucun juge et aucun processus », et déclarant n’avoir reçu aucune réponse de la FIFA à la date limite qu’elle s’était fixée.
Quatre ou cinq fois
L’obsession de Trump pour le prix Nobel de la paix est bien documentée et s’étend sur plusieurs années, avec des plaintes publiques répétées selon lesquelles il ne l’a pas reçu et des affirmations fréquentes selon lesquelles il le mérite. Lors de rassemblements et d’interviews, il a affirmé que son rôle de médiateur dans des conflits à travers le monde aurait déjà dû lui valoir le prix, déclarant qu’il aurait dû le recevoir «quatre ou cinq fois» pour divers accords, notamment ceux qu’il prétend avoir contribué à négocier en Afrique centrale et en Asie du Sud. Il s’est également plaint que d’autres aient été récompensés à sa place, notamment parce que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a reçu le prix Nobel de la paix à la suite d’un accord de paix que Trump a affirmé avoir effectivement «sauvé», déclarant à ses partisans qu’il s’était demandé s’il avait «quelque chose à voir avec cela».
Dans des commentaires plus récents, Trump a déclaré que le comité Nobel ne lui remettrait «jamais» le prix, bien qu’il estime qu’il le mérite, alors que des politiciens et des fonctionnaires sympathisants ont publiquement appelé à ce qu’il soit honoré, et que la couverture médiatique note régulièrement qu’il a «rêvé» du prix et qu’il se présente comme un pacificateur mondial dans des conflits allant d’Israël et de l’Iran au Rwanda et à la République démocratique du Congo.
