








Selon une plainte déposée par l’organisation Whistleblower Aid, Daniel Berulis, un informaticien anciennement en poste au sein de l’agence gouvernementale américaine National Labor Relations Board (NLRB), a récemment tiré la sonnette d’alarme au sujet d’une potentielle faille de sécurité grave impliquant le Department of Government Efficiency (DOGE), dirigé par Elon Musk et son équipe.
Berulis affirme qu’il aurait observé des choses inquiétantes en mars 2025, alors que des membres de l’équipe DOGE ont obtenu un accès très étendu aux systèmes internes du NLRB, leur permettant de consulter, copier et modifier des données sensibles.
D’après le lanceur d’alerte, les données concernées incluaient des dossiers relatifs à des affaires syndicales en cours, des témoignages confidentiels, des informations personnelles sur des salariés ainsi que des éléments sensibles concernant des propriétaires d’entreprises.
Selon l’informaticien, il aurait aussitôt observé des activités inhabituelles sur le réseau informatique du NLRB, notamment une augmentation significative du volume de données sortantes, estimée, selon lui, à environ 10 gigaoctets.
Au même moment, Berulis a aussi remarqué que les protocoles de journalisation, indispensables pour surveiller les activités des utilisateurs, avaient été modifiés. D’après lui, ces altérations ont considérablement compliqué la traçabilité des opérations effectuées sur le système.
L’informaticien rapporte que peu après l’accès de l’équipe DOGE aux systèmes, des tentatives de connexion suspectes en provenance d’une adresse IP russe ont été observées.
L’une d’elles utilisait un compte récemment créé par le DOGE, avec un nom d’utilisateur et un mot de passe corrects, ce qui laisse penser à une compromission potentielle. Bien que ces connexions aient été bloquées grâce aux restrictions géographiques en place, elles ont vivement préoccupé le lanceur d’alerte.
Le lanceur d’alerte a déclaré dans une entrevue à CNN qu’il avait reçu une note menaçante accompagnée de photos prises par drone le montrant chez lui, peu après avoir tenté d’alerter les autorités.
Il ajoute que ses supérieurs lui auraient ordonné d’abandonner son enquête et de ne pas transmettre ses inquiétudes aux agences de sécurité nationale, tandis que le NLRB rejette l’ensemble de ses accusations.
Lors de la récente visite du président du Salvador, Nayib Bukele, à la Maison-Blanche, Donald Trump a affirmé, dans une discussion filmée par l’équipe de Bukele et diffusée en direct sur X, qu’en plus des immigrants illégaux, il envisageait de lui envoyer aussi des criminels… américains.
Cette conversation, captée peu avant l’entrée des journalistes dans le Bureau ovale, montre Donald Trump adresser notamment quelques flatteries au président du Salvador, lui lançant: «Ils t’aiment, ils aiment ce que tu fais».
Trump ajoute ensuite à voix basse: «Les criminels américains sont les prochains».
Trump, estimant visiblement que les méga-prisons existantes au Salvador ne sont pas suffisamment grandes, a ensuite affirmé à Bukele qu’il faudrait en construire au moins «cinq endroits de plus».
Ce à quoi Bukele a répondu: «Ouais, on a de la place», une réplique qui aurait provoqué des rires dans le Bureau ovale.
Les propos de Donald Trump soulèvent de sérieuses inquiétudes, alors qu’il est au cœur d’une controverse pour avoir refusé de faciliter le rapatriement d’un homme envoyé dans l’une de ses méga-prisons, en dépit d’une décision de la Cour suprême.
Déporté par erreur et sans procédure légale par son administration, qui parle de sa déportation comme une simple «erreur administrative» Kilmar Abrego Garcia est désormais présenté par l’administration Trump comme un être dangereux, des affirmations largement contestées et non vérifiés par des preuves solides.
Rappelons que Kilmar Abrego Garcia, âgé de 29 ans, est entré illégalement aux États-Unis à l’âge de 16 ans, fuyant la violence liée aux gangs au Salvador, et vit dans le pays depuis 2011. En 2019, un tribunal américain lui a accordé une ordonnance de protection lui permettant de rester sur le territoire, et il n’a jamais été inculpé ni reconnu coupable d’aucune infraction. La Cour suprême des États-Unis a ordonné à l’administration Trump de faciliter son retour.
Au moment de son arrestation par ICE, Kilmar Abrego Garcia vivait dans le Maryland avec son épouse et leurs trois enfants: leur fils biologique, aux prises avec un trouble du spectre de l’autisme, ainsi que deux enfants issus d’une précédente relation de sa conjointe.
Tandis que l’administration Trump cherche à le présenter comme un criminel en invoquant une ordonnance de protection datant de 2021, son épouse affirme que, même si aucun mariage n’est parfait, Kilmar a toujours été «un compagnon et un père aimant», et que son expulsion n’est en rien justifiée.
La manière dont l’administration a traité le cas de Garcia soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect de la procédure légale pour toute personne qui serait envoyée dans ces cinq méga-prisons, en particulier si elle est désignée comme criminelle selon les critères flous de Donald Trump.
Ce dernier menace régulièrement ses opposants politiques, ainsi que les journalistes et les médias critiques à son égard, affirmant que certains devraient «aller en prison» simplement pour s’être opposés à son gouvernement.
Donald Trump suggère fréquemment que ses opposants politiques ou les médias qui lui sont défavorables sont des criminels.
Le slogan «Lock her up», lancé contre Hillary Clinton, est devenu emblématique de sa campagne de 2016 et a marqué le début d’une rhétorique qui assimile l’opposition politique à une menace pénale.
Il qualifie régulièrement Joe Biden de «chef d’une organisation criminelle» et accuse les membres du comité du 6 janvier d’avoir manipulé ou supprimé des preuves, déclarant: «Ce qu’ils ont fait est criminel. Ils devraient aller en prison».
Le procureur général Merrick Garland est, selon lui, «corrompu» et devrait «rendre des comptes», tandis qu’il affirme que le procureur spécial Jack Smith «devrait être arrêté». Les juges impliqués dans ses procès, comme le juge Engoron, sont eux aussi qualifiés de «corrompus».
Côté médias, Trump traite CNN, MSNBC ou le New York Times de «criminels», allant jusqu’à dire que certains journalistes «devraient aller en prison» pour avoir refusé de révéler leurs sources.
Cette criminalisation systématique de toute opposition ou critique soulève de profondes inquiétudes.
Surtout que Trump a maintenant déclaré ouvertement étudier l’idée d’envoyer des citoyens américains en prison au Salvador.